Un peu moins de viande dans les assiettes ?
Notre alimentation est trop carnée et, pour le bien de la planète et notre santé, il est conseillé de diminuer les quantités consommées. Le petit aperçu du menu proposé au restaurant social de L’Ilot montre toute l’attention portée à la nourriture des usagers. Les repas sont variés, à l’image des féculents qui garnissent les assiettes. « Tous les jours, nous proposons un autre féculent, explique Philip De Buck. Nous essayons de mettre plus qu’un tiers de légumes sur l’assiette et de diminuer les quantités de viande. Mais, en même temps, pour notre public, il est très difficile de les diminuer. Nous sommes tout à fait conscients que nous devons limiter le volume de viande. Notamment pour l’aspect pédagogique, pour montrer à notre public qu’il est possible de manger sans consommer de viande. Mais, cela est très mal pris. Nous sommes dans des services d’urgence, avec des personnes qui sont très précarisées : nous continuons à leur donner beaucoup de viande, d’autant plus que nous en recevons de grandes quantités (ndlr : des invendus de grandes surfaces, notamment de la viande de porc). »
De plus en plus d’étudiant·e·s se tournent vers l’aide alimentaire
Des étudiant·e·s en situation précaire, il en existe depuis longtemps, mais au cours de la dizaine d’années qui vient de s’écouler, leur nombre n’a cessé d’augmenter. C’est pour aider ces étudiants en difficulté qu’a été créée, en 2011, l’Association pour la Solidarité Etudiante en Belgique, ASEB. A l’époque, l’initiative était partie d’un groupe d’étudiants qui se rendaient compte qu’ils étaient nombreux à vivre dans la précarité. Cheyenne Dell’Anesse, coordinatrice de l’ASEB : « L’étudiant qui galère, cela a toujours un peu été un statut accepté. Toutefois, on en voyait de plus en plus souvent. Parallèlement à cela, en 2011, on voyait aussi que de nombreux magasins jetaient des denrées alimentaires qui étaient encore consommables parce qu’ils n’avaient pas réussi à les vendre. Parce que, parfois, ces produits n’étaient pas calibrés, etc. Ce groupe d’étudiants a vraiment fait le lien entre tout cela et a commencé à récupérer ces invendus pour en faire des colis qui se sont étoffés par après : ils sont vraiment devenus des colis où on retrouve autant de produits frais (fruits et légumes) que de produits congelés, ainsi que des produits de première nécessité de base grâce au Fonds européen d’aide aux plus démunis ».
Le public ciblé est celui des étudiants du supérieur : Hautes Ecoles, écoles de promotion sociale, universités. La seule condition pour obtenir un panier (mot préféré à « colis alimentaire » au sein de l’ASEB) est d’être régulièrement inscrit·e. Actuellement, quelque 500 paniers sont distribués chaque semaine. Pour les préparer, l’ASEB doit de manière quasi systématique acheter pour pouvoir assurer une quantité fixe aux étudiants. Est-ce parce que les étudiants sont toujours plus nombreux et qu’il y aurait moins d’invendus disponibles ? Cela est difficile à dire. Les paniers sont distribués via des épiceries sociales implantées sur différents campus. Il existe quatre épiceries à Bruxelles (Haute Ecole Léonard de Vinci, Haute Ecole Franscisco Ferrer, l’UCLouvain, Université Saint Louis) et, une à Namur, sur demande de l’Université de Namur.