Des services qui expérimentent
une nouvelle dynamique
On peut aussi épingler de nouvelles dynamiques de travail, comme celle adoptée dans le cadre des Centres Social-Santé Intégrés (CSSI) dont l’objectif est de rassembler plusieurs services d’aide et de soins et de proposer aux bénéficiaires d’un quartier une prise en charge globale dans un même lieu[4]. C’est par exemple le cas de Ribaucare actif depuis 2022 et qui rassemble les activités de la maison médicale au forfait Canal Santé, le Centre d’action sociale globale Solidarité Savoir, une antenne du service d’accompagnement thérapeutique pour toxicomanes Lama, ainsi que le planning familial et le SMD Leman.
Ce dernier existe depuis 1970 sur la commune d’Etterbeek, mais, avec la création du CSSI, il a quitté ses locaux pour venir s’installer à Ribaucare. Comme le précise Laure Petit, médiatrice et coordinatrice du service, « Toutes les autres associations qui ont rejoint le CSSI venaient de Molenbeek ou y étaient déjà implantées. Nous étions la seule venue d’ailleurs. Mais, déjà à Etterbeek, on avait une majorité de dossiers molenbeekois car la densité et la pauvreté y sont plus importantes. »
Les avantages d’une telle collaboration ? Le fait d’être dans un même bâtiment fait gagner du temps aux usagers et il est plus facile de croiser les agendas. Certains publics habitués à leur assistant social sont accompagnés par ce dernier lors de la première visite avec le médiateur de dettes, cela permet de faire la jonction. « Quand il s’agit de petites dettes, chaque association gère la situation, mais elles peuvent venir poser des questions sur la bonne manière de faire. Quand le cas est plus conséquent et demande une médiation, les autres services orientent les personnes vers le SMD Leman. Les demandes de conseils vont d’ailleurs dans les deux sens : les médiatrices de dettes posent aussi des questions aux autres services. Cela permet de se donner des tuyaux sur le secteur ou des informations sur une évolution légale, de manière rapide. »
Si l’équipe avait quelques craintes de se voir imposer des modalités qui ne cadraient pas avec les missions du SMD, ou d’être trop sollicitée celles-ci se sont évanouies. Elle avait aussi peur d’une fusion. « En réalité chacun garde son autonomie et est respecté dans ses missions et dans son mode de fonctionnement. Chacun a son CA, sa commission paritaire, ses subsides et la réunion avec les coordinateurs de chaque service permet de s’informer et de communiquer. »