Le nombre d’appels sur la ligne d’écoute pour les victimes de violences conjugales a considérablement augmenté au fil des semaines du confinement. A la fin de la quatrième semaine, le numéro gratuit 0800 30 030 avait enregistré trois fois plus d’appels que d’habitude. Doit-on voir dans ces chiffres, une confirmation des craintes qui existaient avant et au début du confinement, à savoir une forte augmentation des violences ? Une analyse de ces appels montre qu’une partie importante de ceux-ci sont le fait de proches (famille et amis) inquiets de ne pas ou plus avoir de nouvelles. Viennent ensuite les appels d’autres structures de première et deuxième lignes et des médias, tous en quête d’informations. Puis seulement les appels des victimes peuvent être comptabilisés.
Les appels sont beaucoup plus courts qu’avant et aussi plus stressants
« Elles nous appellent plus difficilement qu’avant parce que leur compagnon est toujours là, au domicile », confie Jean-Louis Simoens, le coordinateur de la ligne d’écoute. Ces appels sont aussi plus courts et plus stressants. Les victimes sont beaucoup plus directes dans leur propos. Avant, elles pouvaient mettre une demi-heure, voire quarante-cinq minutes avant d’aborder le sujet des violences. A présent, nous avons dix à quinze minutes, si tout va bien, pour développer. Et très vite, nous devons faire face à des personnes qui sont dans des états de panique ou d’angoisse. Cela nécessite de travailler différemment. »