Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER Aujourd’hui, les enfants passent plus de temps à l’intérieur du domicile qu’à l’extérieur, au détriment de leur santé. Comment l’école peut-elle contribuer à créer une culture du dehors ? Découvrez deux initiatives qui permettent aux enfants de recréer un lien avec la nature au sein de l’école.
HARCELEMENT Pour faire face au harcèlement, les écoles pourront déployer un programme-cadre adapté à leur contexte dès la rentrée prochaine. Objectif : mettre en place des projets, actions cohérentes et pérennes pour prévenir et lutter contre ce phénomène.
BREVE Quelques chiffres clés du rapport « État des lieux de l’enfance et de la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles 2020-2022 ».
PIPSA Des outils pour retrouver le goût de bouger, dedans et dehors !
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Activité physique et aménagement des espaces extérieurs
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« L’enfant d’intérieur ». L’expression a été récemment utilisée par le sociologue français Clément Rivière qui s’est intéressé à la disparition des enfants dans les villes [1]. En réalité, elle a été utilisée pour la première fois en 2006 par deux géographes néerlandais, Lia Karsten et Willem van Vliet, pour désigner cette génération d’enfants qui passe plus de temps à l’intérieur du domicile qu’à l’extérieur. Urbanisation intensive des villes, omniprésence des écrans, surprotection des parents, agenda extra-scolaire ultra chargé… De nombreuses raisons expliquent que les enfants investissent de moins en moins l’espace extérieur. Une tendance qui s’est accentuée avec le confinement. Et on en mesure déjà les conséquences. Comme le relève le rapport commandité par l’ONE sur la « Perception de l’investissement de l’espace extérieur par les enfants et les jeunes [2] », « dans les pays occidentaux, les enfants d’aujourd’hui pourraient bien être la première génération dont l’espérance de vie sera plus courte que celle de leurs parents ». Un phénomène interpellant qui s’explique en grande partie par un mode de vie plus sédentaire et une diminution de l’activité physique, deux éléments directement liés à l’investissement des espaces extérieurs. Il est donc grand temps d’inciter les enfants à sortir. D’autant que la cour de récréation reste peut-être pour certains l’une des rares occasions d’être au grand air. Comment l’école peut-elle contribuer à créer une culture du dehors ? Comment aménager les cours de récréation pour inciter les enfants à bouger à l’extérieur ? Dans ce dossier, nous nous intéresserons à deux initiatives qui permettent aux enfants de recréer un lien avec la nature au sein de l’école, en favorisant ainsi les activités à l’extérieur.
[1] https://www.lemonde.fr/festival/article/2022/09/14/ou-sont-passes-les-enfants-des-villes_6141609_4415198.html
[2] En 2020, l’ONE a commandité une recherche sur l’investissement des espaces extérieurs à l’Université de Liège et au RIEPP. « Perception de l’investissement de l’espace extérieur par les enfants et les jeunes et des risques liés à celui-ci. Analyse des représentations des parents et des professionnel·le·s »
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« Ose le vert », le projet qui végétalise les cours de récré
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Des espaces avec plus de biodiversité, qui favorisent la convivialité entre les enfants et les reconnectent à la nature : voilà le triple objectif du projet « Ose le vert, recrée ta cour [1] ». Antoine Groslambert, est l’un des coachs qui accompagnent les écoles fondamentales dans ce processus de végétalisation.
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[1] « Ose le vert, recrée ta cour » une campagne portée par GoodPlanet Belgium en partenariat avec Natagora et avec le soutien de la Wallonie.
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Prés fleuris, grande marre naturelle, hôtels à insectes, potagers, cabane en saule, plantations d’arbres fruitiers, agora de sièges avec rondins, parcours sensoriel avec pommes de pin et sable, spirale aromatique… Avec plus de reliefs, de couleurs, de vie, de choses à faire et à observer, les enfants s’ennuient beaucoup moins dans un espace où la nature a sa place. « En général, une cour de récréation traditionnelle, c’est quoi ? Un toboggan, une petite plaine de jeux en plastique ou en métal, un terrain de foot qui prend la moitié de la place et qui est souvent investi uniquement par des garçons. Végétaliser l’école permet au final de dégenrer l’espace, car la nature est moins assignée à un genre. Observer un ver de terre, arroser les plantes, protéger les insectes… Tout le monde peut y trouver quelque chose à faire ». Outre le fait de ramener plus de biodiversité, le projet « Ose le vert » mise aussi sur la convivialité en proposant l’aménagement de plusieurs zones qui répondent aux différents besoins des enfants : une zone calme pour lire et discuter, une zone pour courir et bouger et une zone où ils peuvent manipuler toute une série d’éléments naturels.
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Comment verduriser une cour en béton ?
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Si l’école en plein air reste encore un milieu de niche en Belgique, l’idée qu’être en contact avec la nature ou tout simplement être à l’extérieur est bénéfique pour les enfants, fait son chemin. La preuve : depuis son lancement en 2016, le projet « Ose le vert » a accompagné 400 écoles, et a reçu plus de 200 demandes de candidatures pour sa quatrième édition. Seules 53 ont pu être retenues. Mais comment apporter la nature dans les cours de récréation entièrement recouvertes de béton ? « Déminéraliser un espace nécessite de gros moyens. Parfois la commune soutient les écoles et ramène une grue pour retirer le béton, et on peut alors planter en pleine terre. Mais pour beaucoup d’écoles, il n’est pas possible de déminéraliser, parce qu’il y a des impétrants, des tuyauteries, des installations auxquelles on ne peut pas toucher ». Le projet a alors récemment rendu possible d’investir un autre espace naturel que celui de la cour de récréation, à proximité de l’école et accessible à pied. « Certaines écoles très urbanisées, sans nécessairement être localisées dans un centre urbain, sont très minéralisées et généralement mal outillées pour sortir les enfants. Le parc ou la forêt sont trop loin, la prairie pas accessible… D’autant que les enseignants sont peu formés à aller dehors. Ils ne voient pas l’intérêt de sortir en automne et en hiver parce qu’ils ne savent pas quoi faire. Nous sommes aussi là pour proposer un panel d’animations à faire qu’importe la saison. »
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Souvent de la pluie, parfois du vent et du froid, dans certains cas de la boue. La météo sous nos latitudes détient tous les moyens redoutables pour nous décourager de sortir. Car le projet « Ose le vert » ne vise pas simplement à rendre les cours de récréation plus vertes. Il ambitionne aussi d’aider les enfants à retisser un lien avec la nature et l’environnement extérieur. Et cela nécessite d’avoir accès à des aménagements, à un espace naturel, mais aussi de réinstaurer un certain sens pratique. « La météo peut poser un problème mais davantage pour les parents qui ont peur que leurs enfants attrapent froid ou reviennent à la maison avec des vêtements sales. Or, les écoles qui passent le cap du dehors ont investi dans des armoires à bottes, des bassines à bottes, ont aménagé une petite pièce avant de rentrer en classe, où les enfants peuvent se déchausser et remettre leurs chaussures propres, changer éventuellement de pantalon. On peut sortir par tous les temps, pourvu qu’on soit bien équipé. »
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Antoine Groslambert accompagne actuellement une école située en plein coeur de La Louvière. Une école qui accueille une section fondamentale, secondaire et technique avec beaucoup d’enfants qui n’ont jamais accès à la nature. « Ce type d’école devrait être une priorité. Les enfants sont complètement déconnectés de la nature, or il a été avéré qu’il est bon pour la santé physique et mentale d’être à l’extérieur. Un autre problème lié à cette déconnexion, c’est comment peut-on avoir envie de protéger quelque chose qu’on ne connait pas ? Pour le bien de l’avenir de la planète, il est primordial d’éduquer les enfants à rester en contact avec la nature. »
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Des écoles qui adoptent des chemins grâce à l’ASBL Tous à Pied
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L’ASBL Tous à pied défend les intérêts des piétons et promeut la marche en Wallonie et à Bruxelles. Elle offre la possibilité d’accompagner une école pour aménager un sentier ou un chemin afin d’y favoriser la biodiversité. Explications avec Maxime Lemoine, chargé de mission pédagogique à l’ASBL Tous à pied.
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Favoriser la biodiversité
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Depuis plus de treize ans, le projet « Chemins au naturel » outille les élèves et les enseignants pour les aider à favoriser la biodiversité sur des sentiers à proximité de leur école. Il s’agit de rendre ces derniers praticables aussi bien pour les êtres humains que pour la faune et la flore. Maxime Lemoine, enseignant en sciences et formé en tant que guide nature, accompagne des classes dans le cadre de ce projet depuis plus de trois ans. « Dans un paysage de plus en plus fragmenté, le rôle de corridor écologique que peuvent jouer les chemins et sentiers ne doit pas être sous-estimé. En effet, à l'instar des humains, de nombreux animaux, végétaux et micro-organismes utilisent ces voies afin de se déplacer. En assurant les flux de déplacement entre les écosystèmes, on favorise une diversité des milieux, des espèces mais également un brassage génétique au sein de celles-ci. Favoriser l'interaction entre ces trois éléments (milieux-espèces-gènes) permet de favoriser la biodiversité, notamment par une plus grande capacité d’évolutions, d’adaptations et de chances de survie des espèces ».
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Planter des haies, réaliser des semis de fleurs sauvages, installer des nichoirs pour les oiseaux, des hôtels à insectes… L’ASBL fournit tous les outils pour que les élèves accompagnés de leur enseignant, de la commune et d’autres partenaires, réalisent eux-mêmes ces aménagements et deviennent ainsi des acteurs de l’amélioration de la biodiversité d’un chemin situé près de leur établissement. Un chemin qu’ils peuvent utiliser pour venir à l’école en toute sécurité. Car adopter un sentier, c’est aussi favoriser une activité en plein air qui fait souvent défaut pour les élèves. « En rendant un chemin suffisamment agréable pour qu’il soit véritablement utilisé par les enfants, on les incite à sortir, à adopter un comportement de marche, à être proactifs. Mais bien évidemment ce chemin bénéficie aussi aux autres riverains ». L’approche du projet est pluridisciplinaire et offre l’occasion d’aborder plusieurs disciplines : activité physique, sciences, mathématiques, français, citoyenneté… Au-delà de la classe, toute l’école est invitée à participer. « On essaie d’inclure toutes les personnes qui gravitent autour des élèves (le Plan communal de Développement de la Nature, les associations de parents, de naturalistes, etc.) dans l’objectif de les rendre à terme autonomes afin de pérenniser la poursuite d’initiatives en faveur de la biodiversité et de la mobilité ».
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Un accompagnement complet
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Maxime Lemoine cite quelques exemples d’aménagements qui traduisent l’enthousiasme et la curiosité des élèves qui participent au projet, comme celle de l’École communale de Brugelette ou d’Hastière. « Il y avait ce projet avec un chouette chemin près d’un cours d’eau. Les élèves ont découvert après une session ornithologique, qu’il y avait des cincles plongeurs le long de leur sentier. On a alors créé un panneau sur cet oiseau très particulier et original qui nage et marche sous l’eau pour y trouver sa nourriture. À Hastière, les enfants ont réalisé en installant des nichoirs, que ça serait encore plus intéressant de permettre aux oiseaux de construire eux-mêmes leur nid. Ils ont donc eu l’idée de construire un distributeur de matériel pour nid à destination des oiseaux. Nous avons réalisé ensemble des fiches techniques pour savoir comment les construire, où les placer, quels matériaux utiliser, etc. Les enfants sont hyper enthousiastes et c’est extrêmement stimulant de travailler avec eux ». Chaque année, l’ASBL Tous à pied accompagne en moyenne une vingtaine de projets et s’engage à suivre la classe tout le long d’une année scolaire. Elle propose deux animations, fournit tous les documents et le matériel pour réaliser les aménagements. « Ce projet à destination des écoles est entièrement gratuit », tient à souligner Maxime Lemoine. « L’accès aux questions environnementales doit être accessible et garanti à toutes et tous ! Dans ce projet les écoles reçoivent un « package ». Ici on fournit 50 plants de haies, 2 à 3 grands fruitiers, 4 à 5 petits fruitiers, des graines ainsi que tous les panneaux didactiques qui expliquent les aménagements réalisés ». Aucune dépense à prévoir donc pour les écoles.
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Mais quid des écoles en ville ? Faut-il nécessairement disposer d’un sentier près de son établissement pour participer au projet ? « Les écoles en ville peuvent bien évidemment participer au projet. Nous intervenons aussi dans des villes densément peuplées ou très urbanisées comme Charleroi. L'impact du rôle de corridor écologique des chemins et sentiers urbains ne doit pas être sous-estimé en ville, il participe également au développement de la biodiversité sur notre territoire ».
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Votre école/commune est en Wallonie ou à Bruxelles et vous avez envie d’y participer ? N’hésitez pas à vous inscrire dès maintenant !
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Les aménagements extérieurs, un élément clé des projets de service PSE
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Alors que les services PSE s’attèleront bientôt à rédiger leur projet de service à rendre en février 2024, Anne Naudin de l’ONE souligne l’importance des aménagements extérieurs qui stimulent les interactions sociales au sein de l’école. Un aspect qui devrait devenir un des chevaux de bataille de la promotion de la santé à l’école dans les prochaines années.
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Anne Naudin est Conseillère en Santé Publique au pôle PSE de l'ONE depuis septembre 2022. Cette ancienne infirmière et enseignante connait très bien le monde de l’école. Elle s’est dotée d’un master en Santé Publique pour justement faire progresser les choses dans le secteur de la promotion de la santé à l’école. Elle répond à nos questions quant à l’importance des espaces extérieurs pour les enfants.
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Q.S. : Pouvez-vous rappeler ce que sont les projets de service ?
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A.N. : Il s’agit d’un document de travail prospectif à caractère légal, demandé dans le cadre des agréments et du subventionnement des services PSE. Concrètement, chaque équipe PSE doit réfléchir à ce qui fonctionne bien dans leurs missions et ce qui fonctionne moins. Après avoir fait cet état des lieux de leur pratique, le service doit établir ses objectifs pour les six prochaines années, en tenant compte des souhaits de l'équipe en matière d'évolution des pratiques. Enfin, il lui est demandé d’essayer de programmer les tâches, les activités, les ressources et les indicateurs pour la première année. A la demande des services et des centres, le pôle PSE de l'ONE accompagnera les services et met différentes ressources à disposition sur Excellencis, le portail de la bibliothèque scientifique de l’ONE. Les pratiques professionnelles au sein des services PSE de la FWB sont très hétérogènes et il serait contreproductif d’instaurer des objectifs semblables pour tous les services et centres.
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Q.S. : À quoi servent ces projets de service ?
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A.N. : L'objectif premier du projet de service, outre l'aspect légal, est de mettre les équipes en mouvement. Il s'agit d'enclencher un processus de réflexion et d'analyse sur plusieurs aspects : la dynamique de l’équipe, le sens des missions, dont la première qui comprend notamment le soutien à un aménagement favorable du lieu de vie. Lors de la visite d’établissement qui a lieu tous les trois ans, on prend en compte les aspects physiques de l’environnement scolaire, comme les bâtiments, les cours, les locaux, etc. Mais on va aussi s’intéresser prochainement à l’environnement social, une thématique qui n’était pas prise en compte auparavant et sur laquelle on travaille de plus en plus.
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Q.S. : Qu’entendez-vous par environnement social ?
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A.N. : L’environnement social, ce sont les relations entre les élèves, entre les élèves et les professeurs, entre les élèves et la direction, etc. Il est directement lié au climat scolaire et à la bonne santé et au bien-être des élèves. C’est une dimension relativement nouvelle qui va se développer dans les années qui viennent. La prise de conscience de l’impact social sur la santé et le bien-être des élèves est assez récente, il y a encore beaucoup de travail et de plaidoyer à faire avant que cette notion soit généralisée.
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Q.S. : Que peuvent faire concrètement les services PSE pour améliorer cet environnement social ?
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A.N. : Lors des visites d’établissements, les services sont tenus de transmettre leurs observations et de communiquer des pistes concrètes d’actions, qui permettent aux chefs d’établissement de réaliser des modifications dans leur école. La législation (Décret PSE 2019) ne prévoit pas l'obtention d'un résultat. L’école reste maître en la matière. Mais après la visite d’établissement, on donne des informations qui peuvent aider à concrétiser certains projets. Par exemple, l’appel à projets « Ose le vert, crée ta cour » propose d’accompagner une école dans le projet de végétalisation de sa cour de récréation. Déminéraliser une cour bétonnée, c’est une action positive qui agit sur la santé globale de l’enfant, autant sur le plan biologique que psychique et social. Prendre en compte ces trois dimensions dans les choix à effectuer est un enjeu de taille.
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Q.S. : Pourquoi les aménagements extérieurs sont-ils si importants ?
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A.N. : Il a été observé et documenté que les espaces extérieurs pauvres en termes de jeux et de possibilités d’interactions contribuent à l’appauvrissement des relations sociales chez les élèves. Ces derniers présentent des comportements plus exubérants, plus agressifs… Ils vont par exemple davantage provoquer de bagarres pour qu’il se passe quelque chose dans la cour. Après les moments de récréation, quand les élèves rentrent en classe, on constate qu’ils ne sont pas concentrés. Ils sont éparpillés sur le plan psychique et, surtout, ce sont des élèves qui ont peu bougé pendant leur pause et n’ont pas profité de ce moment à l’air libre. Alors que dans toutes les écoles qui ont bénéficié du projet « Ose le vert » par exemple, on s’est rendu compte que les élèves étaient plus calmes, plus sereins et plus concentrés. Ils sont capables d’observer la nature, les insectes, et se passionnent pour cette vie qui se passe à l’extérieur. Et quand les jeux sont adaptés à leur âge et à leurs compétences, ils jouent plus, bougent plus, et s’organisent entre eux. Sur le plan social, ils développent une conscience de la vie en collectivité, des règles qui y sont liées et du plaisir que l’on tire à échanger avec l’autre. Avoir une activité à l’extérieur va bien au-delà de l’aspect physique et du mouvement. Sur le plan psychique, ça les nourrit, les repose, les recentre, et pour les apprentissages, c’est tout bonus.
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Lutter ensemble contre le harcèlement scolaire, une mission du Pacte pour un Enseignement d’excellence
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En Fédération Wallonie-Bruxelles, suivant la dernière enquête PISA (2018), 17 % des élèves déclarent avoir été victimes de comportements de harcèlement au moins quelques fois par mois. Pour lutter contre ce phénomène, dès la rentrée prochaine les écoles pourront déployer un programme-cadre adapté à leur contexte, en étant soutenues par des moyens et des compétences externes.
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Lutter contre le harcèlement, l’une des priorités du Pacte pour un Enseignement d’excellence
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Les écoles sont bien souvent démunies face au phénomène de (cyber)harcèlement scolaire qui peut prendre des tournures dramatiques. Pourtant on sait à quel point le bien-être à l’école et le climat scolaire sont des conditions essentielles pour assurer les apprentissages et l'épanouissement des élèves et des équipes éducatives. La crise Covid a révélé l’importance des relations sociales dans la vie des enfants. Si certains ont souffert du manque d’interaction, d’autres ont profité du confinement comme d’une bulle qui permettait d’échapper à des situations de harcèlement. Le Pacte pour un Enseignement d’excellence développe un ensemble de propositions structurelles pour aider les écoles à déployer des projets, actions cohérentes et pérennes pour prévenir et lutter contre ce phénomène. Ces développements concernent les publics scolaires de primaire jusqu’à la fin du tronc commun. Un texte porté par la Ministre de l’éducation Caroline Désir et dont le projet de décret est en passe d’être approuvé par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Améliorer le climat scolaire
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Concrètement, ce projet prévoit de définir un programme-cadre commun aux établissements scolaires, de leur fournir un accompagnement personnalisé sur un cycle de 4 ans et des outils de gestion de conflits pour mettre en place des actions concrètes comme la mise en place d’espaces régulés de parole, d’une cellule d’intervention ou encore la mise en pratique de techniques de justice réparatrice. L’objectif : rendre les écoles autonomes pour identifier et gérer de manière adéquate des situations de harcèlement. Le problème ne sera plus abordé sous l’axe de la violence mais via le levier plus large du climat scolaire. Les élèves seront davantage sollicités, tant dans la prévention, que dans la détection des situations de harcèlement, et le personnel scolaire (y compris les surveillants) sera mieux préparé pour gérer les conflits entre élèves et les différentes problématiques de violence (par exemple, les jeux dangereux). Un Observatoire du climat scolaire sera aussi mis sur pied. Il permettra d’assurer une veille scientifique, d’évaluer les politiques mises en place et de piloter des recherches en matière de prévention et de lutte contre le harcèlement scolaire. 2,6 millions d’euros ont été dégagés pour financer ces orientations.
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La Fédération Wallonie-Bruxelles propose aussi jusque fin mai 2023 plusieurs sessions de webinaires intitulés « Le harcèlement entre jeunes, les clés pour comprendre et agir » à destination des équipes éducatives de l’enseignement obligatoire et des équipes CPMS.
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- Comment agir face au cyberharcèlement de Bruno Humbeeck
- Coopérer autour des écrans, Pascal Minotte
- ASBL « Les Mots de Tom » active dans la sensibilisation aux dégâts provoqués par le harcèlement scolaire. https://www.lesmotsdetom.be/
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État des lieux de l’enfance et de la jeunesse en FWB : le bilan après la crise Covid-19 - Pendant le premier confinement, 65 % des élèves n’ont jamais discuté de vive voix, ou moins d’une fois par semaine, avec un ou des enseignants. Voilà l’un des premiers chiffres mis en exergue par le dernier « État des lieux de l’enfance et de la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles 2020-2022 », publié fin de l’année passée. Ce rapport vise à mieux faire connaître les conditions de vie des enfants et des jeunes. Cette édition s’est penchée sur la façon dont la longue crise sanitaire a impacté les jeunes. Le rapport souligne notamment comment la fonction sociale de l’école a été ébranlée, et comment les relations et la dimension collective influencent la motivation et les apprentissages. À partir de toute une série d’études produites entre 2020 et 2022, le document aborde aussi le rapport au numérique, la maltraitance infantile, les milieux d’accueil et la petite enfance.
Voici quelques chiffres clés tirés du rapport :
- 20% des élèves ne sont pas sentis soutenus sur le plan scolaire.
- Durant le premier confinement (du 16 mars au 17 mai 2020), le nombre de signalements pour maltraitance infantile a diminué de 38 % par rapport à la moyenne pour la même période entre 2017 et 2019. Une diminution que l’on explique en grande partie par la mise à l’arrêt de nombreux services. Lors du déconfinement et jusque fin août, les équipes ont observé un rebond dans les signalements, qui étaient alors plus élevés qu'aux mêmes périodes entre 2017 et 2019.
- 63,1 % des 16-24 ans déclarent que la crise Covid-19 a eu un impact négatif sur leur santé mentale.
- Les dépistages visuels ont baissé de 58 % en 2020 par rapport à 2019.
- 36 % d’étudiants du supérieur étaient en situation de précarité objective en 2019. Soit 1 étudiant sur 3.
Les constats présentés dans ce rapport sont mis en perspective avec des données issues d’études et recherches, et des pistes pour accompagner au mieux les enfants et les jeunes dans l’après crise.
• Plus d’infos : https://oejaj.cfwb.be/qui-sommes-nous/etats-des-lieux/
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Quels outils utiliser pour retrouver le goût de bouger… dedans et dehors ?
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Le mouvement, c’est la vie. Tous les enfants le savent naturellement et l’expriment spontanément dans les cours de récré.
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Mais plus ils avancent en âge, plus les pratiques évoluent vers davantage de sédentarité. De nombreux facteurs peuvent entrer en jeu : perte de plaisir, agenda scolaire chargé, difficultés liées au transport, apparition de nouveaux centres d’intérêt et, surtout, le temps occupé par les écrans – temps qui ne fait qu’augmenter.
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Pour inviter les jeunes à remettre du mouvement dans leur vie, voici quelques outils à tester/expérimenter… dans le plaisir !
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Pour être informés des nouveaux outils et des nouveaux avis de PIPSa, cliquez ci-dessous.
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Bouge avec les z’actifs
Kit pédagogique pour promouvoir l'activité physique auprès des enfants de 6 à 10 ans.
Approche positive de la thématique, liée au mouvement plutôt qu’au sport
Téléchargeable
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Prunch
Réalisé par une éducatrice sportive, spécialiste du sport adapté, ce jeu de cartes permet à toute personne de réaliser une activité physique en toute sécurité.
Chaque carte est illustrée : nom de l'activité, posture à prendre et mouvement à effectuer, temps nécessaire (symbolisé par un chronomètre). Une lettre (A, B, C) informe sur la difficulté de l'exercice. Le schéma du corps humain permet de voir quel muscle travaille, et des symboles informent si l'exercice fait travailler l'équilibre, la force, le cœur.
Public : à partir de 11-12 ans
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11 bouge, défis entre nous
www.11bouge.be propose des activités-défis à réaliser par les groupes de jeunes dans des écoles, des maisons de jeunes, AMO, dans tous leurs lieux de vie.
Public : 14-16 ans
Téléchargeable
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Ressources complémentaires
Cultures&Santé asbl vient de publier (novembre 2022) un dossier « Promouvoir l’activité physique : un enjeu pour la santé de tous et toutes ».
Ce dossier thématique réunit près de 100 références bibliographiques et audiovisuelles. Elles sont suivies d’une sélection de projets inspirants, d’outils pédagogiques et d’une sitographie. Autant de ressources complémentaires pour trouver des informations et s’outiller, afin de contribuer à promouvoir la santé par le biais de l’activité physique et du mouvement.
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Vous avez utilisé un outil ? Qu’en pensez-vous ?
Qu’en avez-vous pensé ? Était-il adapté à votre groupe ? Quels aménagements avez-vous dû réaliser ?
Votre avis peut intéresser des collègues !
Sur www.pipsa.be, entrez le nom de l’outil que vous avez utilisé, onglet « avis des utilisateurs » et laissez un commentaire.
Les futurs utilisateurs vous remercient ! :-)
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Vous souhaitez aborder des thématiques particulières ? Vous travaillez avec des publics spécifiques ? Vous souhaiteriez être orienté.e.s dans le choix d'outils intéressants ?
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