Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER : En plus de responsabiliser les parents, il est aussi utile de conscientiser les enfants aux dangers des produits ménagers. C’est ce qu’ont souhaité faire le SPF Santé publique et le centre Antipoisons avec la campagne « Lire avant utilisation » qui, cette année, cible les écoles.
DÉPISTAGE VISUEL : A partir de cette année scolaire, les tests de dépistage vont être uniformisés. Les nouveaux tests ont, entre autres, été sélectionnés pour leur côté pratique.
EVRAS : L’accord de coopération EVRAS a été voté en ce mois de septembre. Il prévoit l’obligation de deux animations sur le parcours scolaire ainsi qu’une labellisation des acteurs.
EN BREF : Le retour des Débats Parentalité en Réseaux – Une journée pour découvrir des outils pédagogiques sur la nutrition à l’école – Un colloque sur la promotion de la santé en milieu scolaire – Une enquête sur la séparation des toilettes filles/garçons – Une autre enquête sur les pratiques numériques des jeunes.
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« Face aux dangers des produits ménagers, la sensibilisation a aussi son importance »
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Chaque année, on recense plus de 10.000 accidents impliquant des produits chimiques, dont près de la moitié concernent des enfants. La tranche d’âge la plus vulnérable est celle de 1 à 4 ans. Respecter les consignes de sécurité permet de prévenir ces accidents. Ce dossier rappelle l'importance d'y sensibiliser les parents... et les enfants.
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« Lire avant utilisation » : la campagne pour sensibiliser les enfants aux dangers des produits chimiques ménagers
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Plus de 10.000 accidents domestiques impliquant des produits chimiques sont recensés chaque année. Et la moitié concernent les enfants. En collaboration avec le centre Antipoisons, le SPF Santé publique a lancé, il y a quelques années, la campagne de sensibilisation « Lire avant utilisation ». Cette année, elle cible le secteur scolaire. Sarah Jaoui, une des responsables en charge de cette campagne de prévention, nous en explique les objectifs.
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Question Santé : Pourquoi cibler les écoles?
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Sarah Jaoui : On dénombre en moyenne entre 10.000 et 12.000 accidents domestiques en Belgique par an. Dans la moitié des cas, ils concernent des enfants, avec un pourcentage élevé dans la tranche des 4 à 7 ans. Pendant la Covid, le chiffre est monté à 15.000. En effet, pour traquer le virus, l’utilisation des produits ménagers a augmenté et les enfants y étaient davantage exposés en restant à la maison. C’est suite à cette augmentation que nous avons décidé de cibler directement les enfants en mobilisant les écoles pour développer un travail de sensibilisation aux risques de certains produits domestiques.
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On a donc développé du matériel pédagogique qui peut être directement utilisé par le monde scolaire et qui fait le lien avec les compétences d’apprentissage. On demande aussi aux enseignants de communiquer avec les parents sur cette campagne de prévention. Ils peuvent leur donner une brochure, qui est aussi téléchargeable gratuitement sur le site de Lire avant utilisation. Car si on estime qu’il est utile de toucher les enfants en passant par les enseignants, la responsabilité première revient bien évidemment aux parents. C’est à eux de mettre tous ces produits potentiellement dangereux hors de portée des enfants. Ce n’est pas aux enfants d’endosser cette responsabilité. La campagne vise simplement à rendre les enfants conscients que tous les produits présents dans la maison ne sont pas bons pour eux.
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Q.S. : Quels sont les outils proposés ?
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S.J. : Deux kits pédagogiques sont proposés, l’un pour les classes de maternelle, l’autre pour celles du premier degré de l’enseignement primaire. Chacun comporte trois déroulés de leçons d’une durée d’une heure, avec une série d’activités ludiques et créatives (petits films, jeu de l’oie, memory, coloriage, activités de lecture et d’écoute, jeu de rôle, etc.) qui se suivent dans un ordre logique mais qui peuvent aussi être utilisées séparément. De manière générale, il s’agit d’apprendre aux enfants à déchiffrer les symboles de danger sur les étiquettes et à reconnaître les produits qui sont les plus dangereux. Ils peuvent ainsi faire le lien entre les symboles, leur signification et les différents risques qui y sont associés. On propose aussi à l’enseignant de venir avec différents liquides, par exemple un sirop et un détergent, pour faire prendre conscience aux enfants que la couleur et/ou les odeurs de certains produits peuvent les induire en erreur : la grenadine et un liquide pour vaisselle parfumé peuvent facilement se confondre ! Les parents peuvent également trouver sur notre site différents outils pédagogiques pour sensibiliser leurs enfants aux dangers des produits chimiques.
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Q.S. : Quels produits sont concernés ?
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S.J. : Dans 40% des cas, les accidents domestiques impliquent des produits courants car ce sont ceux qui sont le plus à portée de mains. On note des accidents avec les huiles essentielles qui, bien que naturelles, peuvent être très irritantes, notamment pour les voies cutanées et respiratoires. Elles sont souvent placées dans l’armoire à pharmacie et leurs flacons ressemblent à celui de la vitamine D. Il y a aussi eu beaucoup de problèmes avec les désinfectants car les bornes contenant les gels étaient souvent placées à hauteur de yeux des enfants, provoquant une forte irritation. Les tablettes de lessive sont souvent incriminées, car leurs formes et couleurs sont hyper attractives et les enfants les associent à des bonbons. Et puis, les enfants s’amusent souvent à faire des mixtures avec les détergents vaisselle qui ont des goûts particuliers (orange, menthe, citron, etc.) et ils finissent par les avaler aussi.
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Q.S. : N’est-ce pas aussi aux fabricants des produits chimiques ménagers de veiller à éviter la confusion dans leur packaging ?
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S.J. : Depuis son premier lancement, notre campagne « Lire avant utilisation » a toujours eu pour objectif de faire adopter à la population trois gestes essentiels : conserver les produits ménagers hors de portée des enfants et de leur champ de vision, bien les refermer immédiatement après usage et toujours lire l’étiquette avant de les employer. Les instructions présentes sur l’étiquette sont encore trop peu lues. C’est la raison pour laquelle plusieurs experts en substances chimiques du SPF Santé publique travaillent en concertation avec les fédérations des entreprises pour améliorer la lisibilité des étiquettes. La finalité est de permettre aux personnes de comprendre facilement la manière d’utiliser le produit en toute sécurité afin de réduire le nombre d’accidents.
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Plus d’infos :
Le nouveau site web contient notamment des vidéos avec des messages simples et clairs, des conseils pratiques de prévention pour la vie de tous les jours, une brochure complète à télécharger ou commander (un exemplaire papier sera diffusé prochainement aux services PSE).
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Enfants et accidents domestiques : l’expérience du Centre Antipoisons
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Sur les 48.039 victimes humaines comptabilisées en 2022 par le Centre Antipoisons, les enfants (0 à 13 ans) représentaient 36,5% des cas. Voici quelques chiffres issus du rapport 2022[1] pour mieux comprendre comment les enfants sont touchés par les accidents domestiques… qui ne sont pas toujours si accidentels.
[1] https://www.centreantipoisons.be/folders-et-publications/rapports-annuels
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Les capsules de lessive liquide : premiers coupables
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Les produits chimiques ménagers qui provoquent le plus d'accidents chez les enfants sont les capsules de lessive liquide (236 appels en 2022), suivies des cubes de toilette (207 appels en 2022) et des tablettes pour lave-vaisselle (191 appels). Des incidents qui concernent principalement des enfants âgés de 1 à 4 ans. « Ils commencent à explorer le monde et à découvrir des choses. Ils ne le font pas avec leurs mains, pour lesquelles leur motricité n'est pas encore suffisamment développée, mais en portant les objets à leur bouche. Et les tablettes de lessive attirent particulièrement les enfants car elles ressemblent à des bonbons », explique Patrick De Cock, coordinateur en communication du Centre Antipoisons. À la maison, les enfants peuvent aussi être amenés à boire du détergent, du gel douche, du shampoing, « mais, heureusement, en raison du mauvais goût, ils les recrachent aussitôt », précise-t-il. Y a-t-il moins de risques avec les produits plus « naturels » et écologiques comme le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le blanc de Meudon ? « Non, l'élément écologique indique l'origine naturelle des mélanges, mais ils ne sont pas toujours moins nocifs. Les produits toxiques et nocifs existent aussi dans la nature. Les intoxications surviennent aussi dans le jardin par exemple, où les enfants portent également à la bouche des bouts de plantes, des baies et des morceaux de champignons », précise Patrick De Cock.
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Des expositions intentionnelles
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En 2022, le Centre Antipoisons a enregistré plus de 61.000 appels. Un nombre qui a augmenté depuis 2012, même si 2020 reste une année record avec 65.000 appels. En pleine crise sanitaire, l’utilisation des produits désinfectants et de l’eau de Javel a fortement augmenté et avec elle le risque d’accidents, en particulier chez les enfants. Mais même après la crise du coronavirus, les enfants restent un groupe particulièrement vulnérable. Le dernier rapport du Centre Antipoisons relève en effet un fait inquiétant : l’augmentation du nombre d’enfants de moins de 14 ans dans les expositions intentionnelles, qui peuvent être des tentatives de suicide ou d’automutilation. Ce chiffre est passé de 277 en 2021 à 527 en 2022, soit presque le double. Comment l’expliquer ? « Il n'y a pas d'explication concluante à 100 %, mais nous constatons que cette augmentation a commencé pendant l'épidémie du coronavirus. Les enfants et les adolescents ont vu leurs contacts sociaux diminuer et ils ont développé des troubles psychologiques avec des idées noires, ce qui a probablement entraîné une augmentation des tentatives de suicide et d’automutilation. »
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Autres produits problématiques
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Dans son rapport, le Centre Antipoisons relève aussi la problématique du gaz hilarant, aussi appelé « poppers ». Populaire chez les jeunes, il peut causer des problèmes graves, parfois mortels au moment de l’utilisation et principalement des problèmes neurologiques lors d’une consommation chronique. Patrick De Cock rappelle que d’autres produits sont particulièrement à risque pour les enfants comme les recharges de cigarettes électroniques contenant de la nicotine, substance potentiellement mortelle en cas d’ingestion. Sont aussi cités les produits corrosifs, comme le déboucheur, et dans une moindre mesure les produits irritants, comme l'eau de Javel. « Ils sont parfois versés dans des bouteilles en plastique, comme des bouteilles d’eau. Si un enfant en boit par erreur, les conséquences peuvent être terribles. » Les piles boutons sont aussi dangereuses car, avec leur forme plate, elles peuvent être facilement avalées. « Si elles restent coincées dans l'œsophage ou ailleurs dans le corps, elles peuvent encore générer des courants électriques et provoquer des brûlures internes. » Enfin, il y a les gels désinfectants pour les mains à base d'alcool, que les enfants avalent ou dont ils reçoivent des éclaboussures dans les yeux.
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L’importance des étiquettes
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Outre les conseils habituels pour éviter les intoxications des enfants (bien ranger les produits chimiques hors de portée des enfants, à une hauteur sûre, ne pas transvaser les produits chimiques dans des bouteilles en plastique, etc.), Patrick De Cock souligne que la sensibilisation a aussi sa place dans la prévention des accidents domestiques. « La campagne sur les étiquettes et les symboles de danger « Lire avant utilisation » est très importante. Nous devons sans cesse rappeler aux gens de lire l'étiquette et de regarder le symbole de danger avant d'utiliser un produit. L'étiquette contient des consignes de sécurité : appliquez-les ! Si tout le monde lisait l'étiquette avant d'utiliser un produit, de nombreux accidents pourraient être évités. »
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De nouveaux tests plus pratiques à utiliser
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Les tests de dépistage visuel sont en voie d’uniformisation dans les services PSE. Parmi les versions scientifiquement valables, le choix s’est porté sur les plus pratiques. Ils permettront aussi de récolter des données plus précises. Le Dr Sophia Hall Prezado Alves, médecin à l’ONE et conseillère médicale au Service de Promotion de la Santé à l’École (PSE) détaille quelques bénéfices de l’homogénéisation des pratiques et rappelle les priorités des déficiences à dépister.
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Facilité d’utilisation et uniformisation des données
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Jusqu’à présent, le dépistage visuel pratiqué à l’école n’était pas soumis à des recommandations spécifiques. En d’autres termes, chaque PSE choisissait ses tests, créant ainsi une grande hétérogénéité des pratiques sur le terrain et des difficultés à produire des données claires sur les acuités visuelles. Pour contrer ce problème, l’ONE a désormais uniformisé les tests et simplifié la procédure du dépistage. « Nous n’avons plus que deux tests. Pour les tout-petits en maternelle, le test LEA est le ‘gold standard’ au niveau scientifique. Il est aussi pratique d’utilisation, notamment pour le transporter à l’école. Le deuxième, le test KILLER, peut être utilisé jusqu’à l’âge adulte. » Un choix réalisé en collaboration avec les professionnels du secteur PSE et soumis à l’avis d’un panel d’experts ophtalmologues afin d’aboutir à un consensus. Les tests sont à la fois scientifiquement à la pointe et pratiques à utiliser pour les professionnels sur le terrain. « Les groupes de travail de l’ONE sont parvenus aux mêmes conclusions que le groupement international pour le dépistage de la vue et de l’audition, ce qui nous a rassurés et confortés dans notre choix. »
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Les priorités de dépistage
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Le test de l’acuité visuelle de loin est le plus important car il permet de mettre en évidence plusieurs pathologies. « La priorité principale est la recherche de l’amblyopie dès la première maternelle. Une anomalie qui, si elle n’est pas prise en charge à temps, peut progressivement mener à la cécité d’un œil. » La deuxième priorité est le dépistage de la myopie. « L’OMS a décrété qu’il y avait une épidémie de myopie. Le nombre de myopes dans le monde devrait passer de 2 milliards à 5 milliards d’ici 2050. » Cette déficience visuelle de loin exploserait en raison du fait que nous passons de plus en plus de temps à regarder des choses proches, comme les écrans, même s’ils ne sont pas en eux-mêmes responsables. « Si nous passions notre temps à lire des livres, nous aurions le même problème. Les yeux s’habituent à ce qu’on regarde le plus souvent. Les marins qui passent leur temps à scruter l’horizon voient très bien de loin et mal de près. » La campagne sur l’investissement des espaces extérieurs à l’école vise en partie à lutter contre ce fléau. « Passer du temps à l’extérieur permet de littéralement ouvrir les horizons et d’élargir le regard. Même si un enfant ne fait que dessiner, s’il est dehors, lorsqu’il lèvera la tête de temps en temps, il pourra poser son regard bien plus loin que le mur d’une salle de classe ou de sa chambre. »
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La vision des couleurs et en trois dimensions
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Le troisième objectif du dépistage visuel à l’école est de déceler les troubles de la vision des couleurs, comme le daltonisme. « On ne peut malheureusement rien y faire, mais les déceler permet parfois d’expliquer d’où proviennent certaines difficultés dans la réalisation d’exercices à l’école ou dans la vie de tous les jours. C’est une information intéressante pour l’organisation personnelle de l’élève et de son instituteur. » Enfin le dépistage visuel recommande de tester en fin de sixième primaire la vision en trois dimensions, la stéréoscopie. « Certains métiers peuvent être interdits à ceux qui sont porteurs d’un trouble de la vision en 3D. Cela limite l’accès aux métiers des transports, à la machinerie sur les chantiers, etc. C’est un diagnostic qui a une visée informative pour le choix professionnel. » Des tests spécifiques seront proposés pour la vision des couleurs et en trois dimensions.
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Des tests qui évitent de nombreux biais
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L’un des critères qui définit la qualité d’un test d’acuité visuelle de loin réside dans l’utilisation d’une échelle logarithmique, plus physiologique par rapport au fonctionnement de l’œil. « La majorité des tests sur le terrain ne sont pas logarithmiques et les résultats s’expriment sur une échelle de 1 à 10 : 1 sur 10, 2 sur 10... Un des grands changements pour les médecins, c’est que les résultats seront plus précis, comme 0,1, 0,125... Il faudra s’habituer à cette nouvelle échelle. » Aussi, les résultats devront être envoyés à l’ophtalmologue en précisant l’âge de l’enfant. Car la vision attendue n’est pas la même pour un enfant de 4, 6 ou 9 ans. Enfin, pour l’acuité visuelle de loin, il ne faudra plus pointer l’optotype (figure ou caractère que la personne doit lire, par exemple la série de lettres de tailles différentes que l’on rencontre souvent chez les opticiens). Le nouveau test utilisera un calepin avec des pages à tourner. « Des études ont en effet montré que le fait de devoir pointer est un biais. Ce qui entoure l'optotype est important. Lorsqu'on pointe l'optotype, on interfère avec l’espace qui le sépare des autres optotypes. Il est alors beaucoup plus facile pour l'élève de deviner de quel optotype il s’agit, ce qui fausse le résultat. »
De manière générale, les tests seront plus précis tout en étant plus simples à utiliser. « Certains se faisaient à cinq mètres, ce qui nécessitait d’avoir des locaux suffisamment grands. Maintenant, on en propose qui se font à trois mètres. » L’homogénéisation des tests permettra aussi de faciliter le recueil de données et de les rendre plus précises. Les logiciels d’encodage sont d’ailleurs en train d’être modifiés et un guide sera fourni pour que tous les services PSE encodent de la même façon.
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Plus d’infos sur le site d’Excellensis.
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L’accord de coopération prévoit la labellisation automatique des services PSE
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L’Accord de coopération entre les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française relatif à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) est entré en vigueur cette rentrée scolaire 2023. Il prévoit entre autres l’obligation de deux animations EVRAS sur le parcours scolaire ainsi qu’une labellisation des acteurs qui dispensent ces animations. Coraline Piessens, chargée de mission EVRAS à la Fédération Laïque de Centres de Planning Familial (FLCPF), fait le point.
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Au moins deux animations pour tous les élèves
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L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle a été rendue obligatoire à l’école depuis 2012, sans qu’un objectif clair n’ait été alors défini. Coraline Piessens rappelle le contexte : « chaque école faisait un peu comme elle le voulait, selon la volonté de la direction, de l’équipe éducative, etc. Certains élèves bénéficiaient d’EVRAS régulièrement parce que l’école mettait en place un projet, et d’autres n’en avaient qu’une fois de temps en temps. » Conscients de cette grande disparité entre les élèves, les responsables politiques ont décidé de mettre en place un accord de coopération qui impose, dès la rentrée 2023, une animation en sixième primaire et une en quatrième secondaire, afin de garantir à tous les élèves un minimum de deux animations EVRAS sur leur parcours scolaire. « La FLCPF plaide pour travailler la notion d’EVRAS tout au long de la vie. Nous sommes très heureux de cet accord de coopération. Deux animations obligatoires c’est une première étape. Mais il ne faudrait pas s’en contenter », rappelle la chargée de mission EVRAS.
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Labellisation des acteurs
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Pour garantir la qualité des animations EVRAS, les acteurs qui dispenseront ces animations dans les écoles devront absolument être labellisés. Les associations thématiques, les organisations de jeunesse et les AMO devront ainsi adresser une demande de labellisation à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette demande sera examinée par le comité d’attribution qui analysera la qualité de la formation des animateurs ainsi que la qualité des animations qui seront proposées. Le label est attribué pour une durée de 3 ans. Quid des services PSE qui font aussi de l’EVRAS ? « Les centres de planning familial, les centres PMS ainsi que les services PSE seront automatiquement labellisés », précise Coraline Piessens. En effet, ils bénéficient automatiquement du label EVRAS s’ils remplissent les conditions d’agréation, de reconnaissance, de fonctionnement ou de subventionnement fixés et contrôlés par leur autorité de tutelle. Les opérateurs auront toutefois une obligation de formation de base de six jours pour les nouveaux animateurs et une formation continue de minimum deux jours tous les trois ans. Pour les deux animations EVRAS obligatoires en 6e primaire et 4e secondaire, l’accord de coopération prévoit que les écoles fassent prioritairement appel aux centres de planning familial. « Mais cela n’empêche absolument pas les PSE de continuer à faire de l’EVRAS dans les autres années. Ils sont de toute manière automatiquement labellisés », rassure Coraline Piessens.
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Le guide pour l’EVRAS a été annexé à un accord de coopération d’exécution, qui prévoit que les acteurs sont invités à suivre les contenus qui y sont proposés. Lors de sa sortie, ce guide avait déjà suscité de vives réactions car certains pensaient que son contenu était destiné aux élèves. Le texte a été révisé depuis sa première version et certains passages reformulés avant d’être à nouveau mis en ligne en septembre. Au même moment, l’adoption de l’accord de coopération a ravivé l’opposition de parents s’opposant à l’EVRAS, entraînant manifestations, incendies et saccages d’écoles à Liège, à Charleroi et à Bruxelles. Coraline Piessens rappelle : « Il ne s’agit pas d’un programme scolaire dont il faudrait cocher toutes les cases. Le guide présente des balises pour faire face aux questionnements qui peuvent émerger dans une classe à un certain âge. Mais on n’oblige pas à aborder tous les contenus. Le guide n’est d’ailleurs pas à destination des élèves. Il s’adresse uniquement aux professionnels formés et labellisés. »
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Plus d’infos : www.evras.be
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DéPaR le 19 octobre au CEME à Charleroi
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Débats Parentalité en Réseaux lance les invitations pour la 3ème édition, consacrée au thème « Penser la continuité dans l’accompagnement de la parentalité ». Une journée de table-ronde et d’ateliers avec notamment Bruno Fohn, coordinateur du service d’accompagnement périnatal « Apalem - Seconde Peau », Geneviève Bruwier, psychologue clinicienne et psychanalyste, Christophe Bartholomé, directeur pédagogique du centre d’hébergement pour personnes en situation de handicap « La Cité de l’Espoir » et Nicolas Jacquet, sociologue et chercheur à l’ULiège.
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Pour toute information complémentaire : parentalite@one.be
Inscription obligatoire et gratuite avant le 11 octobre via www.parentalite.be
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Journée informative sur le Nutri-Score le 7 novembre
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Le SPF Santé Publique et l’ASBL Nubel (Nutriments Belgique) organisent une journée informative sur le Nutri-Score et autres outils pédagogiques qui peuvent être utilisés à l’école pour sensibiliser les enfants à l’équilibre nutritionnel et aux enjeux pour la santé. Cette journée aura lieu le mardi 7 novembre sur le campus du CERIA. Les acteurs scolaires pourront y découvrir des outils pratiques et ludiques proposés par Nubel. Durant cette journée seront abordés, entre autres, les thématiques de l’alimentation durable à l’école et des astuces pour des collations saines à mettre dans la boîte à tartines. L’ASBL Atkina viendra également présenter la méthodologie de sa campagne participative « C’est trop bon » à destination des adolescents. Enfin, quelques écoles viendront témoigner de la mise en place d’actions concrètes pour améliorer l’approche de l’alimentation à l’école.
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Inscription en ligne avant le 27 octobre : www.nubel.be/nutri-score ou par mail nubel.nubel@health.fgov.be
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Save the date : Journée PSE 2023
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La Journée PSE organisée par l'ONE se tiendra cette année le 28 novembre. Elle aura lieu au CEME de Charleroi de 9h à 16h, mais sera également accessible en distanciel. N'oubliez pas de vous y inscrire avant le 3 novembre.
Vous n'avez pas reçu le mail d'invitation ? Contactez l'ONE : polepse@one.be.
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Colloque scientifique francophone sur la promotion de la santé en milieu scolaire, les 30 novembre et 1er décembre à Paris, au Newcap Event Center (3 quai de grenelle 75015 Paris).
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Le Réseau Francophone International pour la Promotion de la Santé (REFIPS) participe à un colloque scientifique organisé par l’Institut national du cancer. Cet événement permettra d’échanger sur les recherches et les innovations en promotion de la santé en milieu scolaire. Des recherches qui reposent sur différentes méthodologies (mixtes, expérimentales, observationnelles, interventionnelles, etc.) et qui mobilisent différentes disciplines (sciences humaines et sociales, santé publique, etc.).
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Séparation des toilettes filles/garçons à l’école, qu’en pensez-vous ?
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Dans les toilettes scolaires, comme dans les toilettes publiques, il y a souvent un côté réservé aux filles et un côté réservé aux garçons. Cette séparation est même prévue dans une loi datant de 1957 toujours actuellement en vigueur ! Mais cette division des sanitaires est aujourd’hui interrogée. Pour certaines personnes, elle reste indispensable, pour d'autres, elle est désuète voire carrément préjudiciable. Et vous, qu'en pensez-vous ? Les WC « filles » et les WC « garçons » sont-ils séparés dans les écoles que vous connaissez ou fréquentez ? Est-ce que la situation vous convient ? Quels sont d'après vous les avantages et les inconvénients de cette séparation filles/garçons ? Le programme « Ne tournons pas autour du pot ! », qui œuvre pour améliorer les toilettes dans les écoles, s’interroge sur cette question et aimerait connaître votre avis ! Le but est d’identifier les besoins et les préoccupations des élèves et de tout leur entourage afin de développer des actions concrètes.
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Élèves, enseignants, parents d’élèves, anciens élèves… Partagez votre opinion, vécu et préoccupations en répondant à ce questionnaire en ligne : enquete.netournonspasautourdupot.be (temps de réponse estimé : entre 5 et 10 minutes).
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Appel aux enseignants : Participez à l’enquête #GENERATION2024
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90% des élèves en secondaires utilisent leur smartphone chaque jour. En moyenne, de 1 à 4 heures pour 37% d’entre eux et plus de 4 heures pour 38%. La plupart préfèrent Instagram, Snapchat et TikTok pour sociabiliser et publier des contenus, tandis qu’ils ne sont plus que 17% à utiliser Facebook. Voilà quelques chiffres intéressants qui ressortaient de l’enquête 2020 sur les pratiques numériques des jeunes, qui avait sondé 2000 élèves. L’asbl Média Animation en partenariat avec la Fédération Wallonie Bruxelles organise la nouvelle édition de son enquête pour l’année 2024, qui explore les usages que font les enfants et les jeunes des écrans et le sens qu’ils y accordent, dans le but de développer des stratégies éducatives pertinentes. Les enseignants du primaire ou du secondaire sont invités à soumettre un questionnaire en ligne à leurs élèves (1h) entre septembre et novembre 2023.
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