Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER Problème complexe et grandissant, les Inégalités Sociales de Santé (ISS) sont souvent un mur contre lequel se heurtent les équipes de la PSE. Pourtant, leurs actions, certes limitées, sont loin d‘être impossibles et inutiles. Les avis et les constats des intervenantes de ce dossier balisent des pistes à suivre et à penser.
WEBINAIRE Dans les écoles, les toilettes cachent souvent des problématiques qui dépassent celles de l’hygiène et de la vétusté. En fait, c’est le bien-être de l’élève qui est en jeu. Deux webinaires organisés par Ne Tournons pas Autour du Pot ! ont permis d’en discuter.
BREVES Futés au soleil : des outils - Revue de presse : développement cérébral et pauvreté.
PIPSA Inégalités sociales de santé.
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«Face aux ISS, j’ai changé ma pratique »
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En médecine scolaire, inverser le poids des Inégalités Sociales de Santé est loin d’être simple. Mais cela ne signifie pas que les services de la PSE n’ont pas un rôle à jouer, assure le Pr Myriam De Spiegelaere.
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La crise sanitaire a probablement aggravé les Inégalités Sociales de Santé (ISS). Que peuvent faire les médecins scolaires ?
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Pr Myriam De Spiegelaere (professeur à l’Ecole de Santé Publique de l’ULB) : La consultation médicale et le dépistage restent importants. Potentiellement, ils peuvent avoir un impact positif : un contact avec un médecin permet d’ouvrir un dialogue. Malheureusement, de nombreux éléments contrarient cet impact…
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Quels sont les freins rencontrés par la médecine scolaire ?
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Quand j’étais médecin scolaire, j’ai réalisé ma thèse de doctorat sur les ISS en partant de l’hypothèse selon laquelle la médecine scolaire pouvait réduire ces inégalités. Or mon constat a été l’inverse. Les inégalités étaient même, parfois, accentuées. Cela s’explique, en partie, parce que le dépistage est découplé de la prise en charge.
Ainsi, dans le cas de l’acuité visuelle, on sait que le médecin scolaire dépiste davantage d’enfants défavorisés pour lesquels ce problème n’était pas connu. Mais lorsqu’on revoit les jeunes deux ou trois ans après, les écarts se sont accentués, en défaveur des plus défavorisés : c’est encore parmi eux que l’on rencontre le plus d’enfants non traités ou qui ne le sont plus : ils ont peut-être été pris en charge mais leurs lunettes ont souvent été perdues ou cassées et leur remplacement n’a pas coulé de soi. Le bénéfice est donc réduit pour les plus défavorisés, en raison d’un problème financier qui se pose au sein des familles qui ne peuvent assurer une prise en charge des problèmes détectés. En fait, les bénéfices les plus importants de ce dépistage concernent les jeunes de la classe moyenne.
Autre exemple, celui du dépistage de l’obésité, même s’il concerne plus souvent les enfants le plus défavorisés, ne contribue pas toujours à une prise en charge efficace du problème, entre autres à cause de la manière dont on communique à ce sujet avec les enfants et leurs parents. Comme médecin scolaire, j’écrivais aux familles, mais sans les rencontrer. Il a fallu, lors d’entretiens individuels, que les jeunes racontent ce qu’ils faisaient afin de sortir de cette situation, lourde de souffrances pour eux et leurs parents, pour que je considère la situation sous un autre jour. Je me souviens d’un jeune dont je croyais qu’il ne faisait rien pour faire bouger les choses. Puis il m’a raconté qu’il prenait 3 ou 4 trams afin d’aller jouer au basket dans un quartier où on ne le connaissait pas, loin des regards de tous. Epuisé, au retour, il buvait un Coca, grignotait, etc., etc. : toute l’énergie qu’il mettait à sortir de sa situation était donc inefficace.
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Ces situations ont-elles changé votre manière de considérer les choses ?
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J’ai compris que lors de la visite médicale, les jeunes confrontés à l’obésité ne disaient pas ce qu’ils essayaient de faire. Alors, j’ai changé ma manière de mener l’entretien et de travailler. Je leur ai demandé de parler de ce qu’ils mettaient en place et, en partant de là, j’ai essayé de les accompagner pour que leurs comportements soient plus efficaces.
En fait, mes recherches m’ont conduite à une réflexion sur mes pratiques. J’ai réalisé que mes attitudes, pourtant de bonne foi, étaient contre-productives. De même, certains comportements des soignants peuvent être humiliants et bloquer les enfants. Au sein des équipes, cela vaut la peine d’en discuter et d’être dans une démarche d’échanges de bonnes pratiques concernant nos attitudes face aux jeunes et à leurs familles.
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La crainte de certain·e·s professionnel·le·s de la santé, en particulier dans les SPSE, est de stigmatiser les enfants concernés par les ISS. Comment répondre à ce paradoxe : agir sans stigmatiser ?
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Cette crainte est légitime. Faire de l’éducation à la santé augmente les inégalités sociales de santé. Néanmoins, en médecine scolaire, on peut, par exemple, écouter les jeunes filles qui disent : « On veut bien faire du sport, mais seulement entre nous", et voir alors s’il est possible d’organiser des séances pour elles au sein de leur école. Vous n’imaginez pas le nombre de jeunes qui rêvent de disposer de salles équipées dans leur établissement ! On tient là une mesure porteuse, positive et non stigmatisante.
Par ailleurs, pour éviter les attitudes stigmatisantes, on peut commencer par s’éloigner de toutes formes de déterminisme, comme celles qui font dire : « Ils sont pauvres, chez eux, c’est comme ça. »
Je propose d’accompagner les jeunes dans leurs projets et de le faire de manière positive. Il s’agit de demander au jeune : « Quel est ton projet ? » et de voir, à ce moment-là, comment ouvrir des portes et comment lui permettre d’accéder à ses droits.
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Pourquoi certaines idées reçues risquent-elles de freiner l’action des professionnel·le·s de santé, y compris lorsqu’ils·elles souhaiteraient sincèrement lutter contre les ISS ?
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Au niveau des professionnel·le·s, ne voir la santé qu’à travers les problèmes qu’elle peut poser, cela revient à porter des lunettes qui restreignent la manière de considérer les choses. C’est le cas, par exemple, lorsqu’on ne considère que les comportements à risque des jeunes, que l’on se focalise sur le fait qu’ils mangent mal, ne bougent pas assez, devraient éviter le tabac… En réalité, ces problèmes ne sont pas toujours plus fréquents chez les jeunes les plus défavorisés (par exemple, pour l’alcool), et ils ne sont même pas toujours présents. Je me souviens d’une séance d’éducation à la santé que j’avais menée comme médecin scolaire et qu’une adolescente avait résumé par un : « Tout ce qu’on aime bien, c’est mauvais et tout ce qu’on n’aime pas, c’est bon »…
Plutôt que de s’attaquer uniquement aux comportements à risque, je suggère de travailler tout ce qui fait moteur pour la santé et peut y mener de manière positive. Ainsi, avec les jeunes, ensemble, on peut travailler la détente, le plaisir (qui passe souvent par le groupe), plutôt que les dangers de l’alcool ou du tabac ! On donne alors l’opportunité d‘améliorer les choses en se basant sur des choses positives et en cessant de dramatiser les comportements à risque.
Il existe aussi des idées reçues dans la vision de ce qu’il faut faire en tant que professionnel·le expert·e de santé. Du coup, on écoute trop peu les jeunes et les parents et on manque de confiance en eux. Or ils peuvent trouver, imaginer des solutions : celles qui, précisément, seront les plus adaptées pour eux. Quand on entre dans cette manière de procéder, on découvre que les jeunes et leurs parents amènent des choses. Cela permet alors à notre expertise d’être plus efficace. Ou bien de faire des liens avec l’école.
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Est-il possible, en médecine scolaire, d’intervenir efficacement contre les ISS ?
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Il n’y a pas de miracle : pour les ISS, le plus efficace, c’est de mener des actions qui touchent à l’environnement des jeunes, là où les inégalités sont massives. La santé des jeunes se dégrade progressivement à cause de leurs conditions de vie. Or la création d’espaces verts, de logements salubres, la possibilité pour le jeune d’aller à pied ou à vélo à l’école ou dans son quartier, cela ne dépend pas de nous.
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Les services ne peuvent donc porter seuls le poids des ISS. Si un jeune vit dans un logement insalubre et y respire des moisissures, la médecine scolaire peut seulement en témoigner. On fait notre boulot mais il est inutile de tout en attendre. Nous sommes dans la promotion de la santé. Notre rôle, comme travailleurs de la santé, c’est de donner aux jeunes la capacité d’agir, en les aidant à avoir confiance en eux, à s’exprimer, à être entendus et à avoir un impact. A nous de les aider à entrer dans des projets qui développeront leurs capacités d’agir ! A long terme, cela sera très intéressant pour leur santé !
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Des clés pour garder le cap
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Inutile de se leurrer : les services de la PSE ne peuvent à eux seuls lutter contre les ISS. De quoi baisser les bras ? Pas du tout. Le Pr Katia Castetbon, épidémiologiste, ouvre des pistes pour réfléchir aux moyens qu’ils peuvent mobiliser pour mettre en place des actions adaptées.
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Clé n°1. Cassez les frontières !
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« Face aux ISS, une des pistes essentielles consiste à ne pas se centrer exclusivement sur les pauvres parmi les plus pauvres, assure le Pr Katia Castetbon, épidémiologiste (Ecole de Santé publique - ULB). Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas des choses à faire pour ces enfants. Mais il s’agit de prendre en compte les ISS dans leur ensemble, et de continuer à s’intéresser aussi aux catégories intermédiaires. Il existe un continuum qui va des familles vivant dans une pauvreté extrême à celles moins défavorisées, en passant par celles sur le point de tomber dans la précarité. Ces familles dans des situations intermédiaires sont celles pour lesquelles la prévention et la promotion de la santé auront le plus d’impact dans les années suivantes et à long terme. Les enfants dans ces conditions tireront probablement, plus tard, de très grands bénéfices des messages de promotion de la santé qu’ils auront reçus pendant leur enfance. »
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L’idée à garder en tête, c’est donc qu’il y a des actions à mener auprès des enfants de tous les niveaux socio-économiques rencontrés (sans oublier le monde rural), et que cela peut se faire, entre autres, lors des bilans de santé. « Cette stratégie, qui relève de l’universalisme proportionné, modifie les approches fréquemment proposées en matière d’ISS et dans lesquelles, après avoir documenté et identifié un gradient, les actions sont finalement mises en place exclusivement vers ceux qui ont les plus grands besoins. Pourtant, en s’occupant aussi des catégories intermédiaires, on permet d‘éviter de basculer dans une précarité plus grande encore, avec toutes ses conséquences sur la santé et le bien-être… »
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Clé n°2. Pour ne pas creuser davantage les écarts…
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« On a compris depuis longtemps que, pour au moins éviter de creuser davantage les écarts, on ne peut se contenter de donner une série d’informations et de conseils. En fait, pour beaucoup de thèmes liés à la santé, les gens ‘savent’ beaucoup de choses : ils possèdent les connaissances. Mais leur dire : ‘Vous savez, donc faites’, c’est aller très souvent vers des désillusions, rappelle le Pr Katia Castetbon. Le problème, c’est donc de savoir comment mettre en œuvre ces connaissances pour changer de comportements quand c’est nécessaire. »
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La question est donc de trouver les leviers à actionner pour améliorer l’accès à un environnement favorable à la santé, tout en sachant que la littératie est insuffisante prise isolément. Quant à l’objectif, il consiste à créer les conditions qui permettent aux populations les plus précaires (ou proches de l’être) d’accéder à un environnement plus favorable. « Actuellement, cela passe, par exemple, par le fait de les aider à faire le tri dans des informations présentes en trop grand nombre et pas toujours fiables, comme la crise du Covid nous l’a encore démontré », glisse le Pr Castetbon.
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Risque-t-on, par certaines actions, d’augmenter les écarts de santé ? « Au-delà du dilemme quasi politique ou philosophique qui se cache derrière cette question, on peut se dire que si la santé de tous les enfants progresse, que l’on bouge vers une situation globalement un peu plus favorable, c’est déjà un pas en avant », assure-t-elle.
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Clé n°3. Vivent les héritages !
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Trop souvent encore, constate le Pr Katia Castetbon, on part du présupposé selon lequel les gens ne savent pas ce qui est bon pour eux. Or, souligne-t-elle, beaucoup d’entre eux ont du bon sens et un héritage culturel sur lequel il est possible de s’appuyer.
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« Nous cultivons une vision hyper-européanisée de la santé et de la manière d’en prendre soin, dit-elle. Souvent, nous ne mettons pas assez en valeur ce qui est bien dans ce que font les gens, ce qui est favorable à la santé dans la diversité des situations. On incite les personnes à se centrer sur des habitudes qui sont éloignées de leurs pratiques familiales ou de leurs héritages. Pour sortir de nos propres normes et ne pas les imposer aux autres, sans doute faudrait-il changer nos regards de professionnel·le·s…»
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Il y a quelques années, le Pr Katia Castetbon a travaillé sur les anamnèses réalisées par les services de la PSE. « Sur les comportements de santé, les questions étaient parfois très orientées, extrêmement normées, avec des présupposés ouvrant éventuellement la porte à des conseils discutables, remarque-t-elle. Par exemple, dans la plupart des anamnèses, la question concernant le petit-déjeuner était formulée ainsi : ‘Prenez-vous un petit-déjeuner ?’. Mais en formulant une telle demande, on ‘oublie’ que, bien souvent, le petit-déjeuner ne fait plus partie de la vie de certaines familles, faute de temps, ou que nombre de jeunes mangent… sur le chemin de l’école. Leur réponse ne sera donc pas prise en compte. En revanche, en demandant : ‘Manges-tu le matin et que manges-tu ?‘, on entre dans un cadre au sein duquel on peut donner des pistes pour une alimentation favorable à leur santé. Or, ce qui importe, c’est de donner des solutions adaptées à chacun, qui tiennent compte des contraintes de la vie des gens, ou du fait que souvent, les adolescents n’ont pas faim le matin au réveil, pour des raisons liées à leur chronotype à cette période de leur vie. »
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Clé n°5. On la joue collectif !
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Déjà, ne pas aggraver les ISS est un défi ambitieux qui se joue à tous les niveaux de la société, constate l’épidémiologiste. En matière de comportements de santé, enfants et adolescents sont très sensibles à ce que font les autres ou à ce que fait le groupe dans lequel ils se trouvent. « Travailler avec tous, dans une approche collective, est un levier intéressant, remarque-t-elle. Il permet au groupe de construire ses normes et de les faire évoluer. Les services PSE peuvent prendre les changements en route et les renforcer (par exemple, le fait d’avoir des gourdes plutôt que des bouteilles en plastique, ce qui était la norme il y a quelques années car mieux perçu). Pour les médecins, à côté du travail en colloque singulier, il importe donc de se rappeler que l’école est un lieu de vie où les jeunes s’influencent les uns les autres, et qu’il est possible de tirer parti des comportements favorables à la santé de certains pour impacter les autres. » Une dernière remarque sur ce point : ce n’est pas parce qu’on est ‘riche’ que l’on fait tout ‘bien’ : la consommation d’alcool chez les jeunes en est un exemple. En fait, assure l’épidémiologiste, tout le monde a besoin des services de la PSE…
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Clé n°6. On n’est pas Superman (ni Superwoman !)
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« Les médecins des services de la PSE ont beaucoup de sujets complexes à aborder, constate le Pr Katia Castetbon. On leur a mis un lourd poids sur les épaules, dont celui de s’attaquer aux ISS. Mais ils sont face à un mammouth ! Comment pourraient-ils résoudre seuls les ISS ? C’est impossible ! Néanmoins, ils peuvent avoir une action « tampon » et contribuer, à leur niveau, à des actions qui, par exemple, peuvent se faire à partir de leurs anamnèses. Leurs actions passent, aussi, par leur confiance dans les populations rencontrées. Dans certaines équipes, confrontées à des populations extrêmement diversifiées, comme c’est le cas à Bruxelles, cela n’aurait pas de sens de se dire que l’on va ramener tout le monde à un mode de vie européanisé ! Mais cela implique qu’il faut aux équipes beaucoup d‘adaptations, ce qui n’est pas facile, d’autant que les publics évoluent (à Bruxelles, c’est le cas par exemple avec l’émergence des familles d’origine roumaine ou d’Europe centrale). » Ces publics, il faut donc les accompagner, et être modestes dans nos aspirations de changements : ces derniers se feront - aussi et peut-être ?- au long cours…
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Comment « dépasser » un bilan qui fait peur ?
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La mission première de l’Observatoire de la Santé de la Province de Hainaut est de lutter contre les Inégalités Sociales de Santé. Helen Barthe-Batsalle, inspectrice générale de l’OSH et Karine De Jonghe, directrice du Département Milieux de Vie et Territoire, dessinent les voies (étroites ?) pour résister aux difficultés grandissantes…
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Face aux Inégalités Sociales de Santé auxquelles elles sont confrontées dans leur province (elle est la plus défavorisée de toutes sur ce plan, même si on note de fortes disparités en fonction des communes), Helen Barthe-Batsalle, inspectrice générale de l’Observatoire de la santé du Hainaut et Karine De Jonghe, directrice du Département Milieux de Vie et Territoire, sont loin de tracer un bilan optimiste. Voici quelques-uns de leurs constats et certaines des pistes qu’elles suggèrent…
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Dans les écoles, « notre système éducatif, déjà très inégalitaire, a été renforcé par la crise : les questions d’inégalités sont encore plus présentes et mises en avant, assure Helen Barthe-Batsalle. Le décret mixité n’a pas apporté de changements : un système discriminatoire s’installe ou s’est installé. Pendant la crise sanitaire, tous les parents n’ont pas pu être présents et accompagner les apprentissages. L’enseignement à distance n’a pas été accessible de la même manière pour tous les enfants, qui ne se trouvaient d’ailleurs pas dans les mêmes conditions de logement et de confort. »
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De plus, souligne-t-elle, l’institutionnalisation de cours particuliers creuse encore les différences entre les élèves, alors que les remédiations au sein des écoles se font de manière inégale ou en marge. « Pour le dire clairement, le système ne fonctionne plus très bien. Pourtant, « il faut se redonner les moyens d’accompagner les jeunes et de les mettre dans des conditions favorables pour aborder leur santé, et cela ne passe évidemment pas par de ‘simples’ injonctions », constate-t-elle.
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On aurait pu décider que, « dans le secondaire, on allait permettre aux jeunes d’être entendus et de tous recommencer sur de bonnes bases. Mais on a fait comme si tout le monde suivait, en sachant que c’était faux », ajoute-t-elle. Karine De Jonghe ajoute : « On fait comme si tout allait bien. On gomme les difficultés pourtant bien présentes. Or la question est celle-ci : ‘Que faire des jeunes qui ne vont pas bien et ne sont pas en condition d’apprendre ?’ Il existe des pistes, et elles sont connues, comme celle d’ouvrir des espaces d’écoute collectifs. Ils permettent d’éviter de stigmatiser quiconque puis d’assurer ensuite, si nécessaire, des suivis plus individuels. Mais cela se fait-il, y compris via les centres PMS ? »
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Que peuvent faire les services, alors qu’ils sont déjà souvent sur les genoux ? demande Helen Barthe-Batsalle. « Les SPSE ont dû consacrer leur temps au suivi du Covid et il leur faut tenter de rattraper ce temps, par exemple en repérant, lors de la visite médicale, les problèmes de santé qui émergent chez tous les enfants. En clair, ils doivent continuer à remplir leur mission de service universel proportionné, avec des visites ciblées uniquement dans certaines situations, c’est-à-dire pour ceux et celles qui en ont le plus besoin. »
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Pour l’OSH, ces visites médicales sont aussi importantes puisque les données récoltées donnent un aperçu général de la santé des jeunes. De plus, dans le Hainaut, un système d’auto-questionnement des élèves a été mis en place par l’OSH, en concertation avec les services de la PSE. « Les réponses de 1500 à 1600 jeunes, récoltées lors des visites médicales, s’ajoutent aux mesures objectives (le poids, la taille…) : elles nous permettent de disposer de données éclairantes sur l’évolution de leur état de santé », explique Helen Barthe-Batsalle.
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« Nous plaidons pour que l’on adopte dans les services une approche de santé globale, c’est-à-dire une démarche qui dépasse le seul aspect ‘médical’. Cette stratégie est facilitée lorsqu’un travail en équipe pluridisciplinaire est adopté, afin de n’exclure ni l’aspect social ni la santé mentale, détaille Karin De Jonghe. Par exemple, chez nous, des collaborations entre les services de la PSE et les centres de la PMS fonctionnent bien. De plus, quand une équipe ‘va bien’, elle est plus à même d’apporter des éléments positifs à l’école et dans les classes. Néanmoins, face à l’augmentation du nombre de situations nécessitant un accompagnement, les équipes ont aussi besoin de soutien… »
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Institutionnellement, les services de la PSE sont confrontés à des limites. Mais les équipes ne sont pas seules. A elles, avec leur regard extérieur, de demander : « Qu’est-ce qui peut aider ? », en stimulant ainsi l’instauration d’un contexte collectif et non stigmatisant. Karine De Jonghe insiste sur les liens que les services de la PSE peuvent tisser, devenant ainsi des facilitateurs de contacts, que ce soit avec les services PMS ou d’autres. Seulement voilà, encore faut-il connaître ceux qui peuvent participer à l’aide du jeune et de sa famille…
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« L’école, la PSE et l’accueil temps libre : tous ont un rôle à jouer. Personne n’a, seul, ‘la solution’ et personne ne peut tout faire. Mais tout le monde peut, ensemble, s’attacher à améliorer le bien-être des jeunes, à mettre du positif. Ce positif réouvre des possibles, des pistes d’action. Il permet d’avancer, même si c’est doucement. Pour suivre cette direction, encore faut-il être attentif à ce qu’il se passe et bien connaître la situation. Il importe aussi de ne pas demander aux enfants davantage que ne leur permet leur développement ou leur maturité… », remarque Karin De Jonghe.
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Plutôt que de pointer ce qui devrait être fait, poursuit Karin De Jonghe, « on peut soutenir et faire grandir certains points positifs déjà existants, y compris dans l’entourage de l’enfant. La question est de savoir comment faire en sorte pour qu’un enfant se sente mieux et qu’il soit soutenu. Or, souvent, le professionnel imagine des projets ‘à la place de’… »
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A l’OSH, on suggère aux équipes de contribuer à remettre une dynamique positive au sein des écoles… Bien sûr, les moyens sont souvent réduits, sinon insuffisants. « Mais, sur ce point, rester dans la plainte ne sert à rien, glisse Karine De Jonghe. Mieux vaut s‘interroger sur ce que l’on peut faire avec ses moyens et comment avancer à son niveau. Ici, c’est ce qui nous porte… Ainsi, par exemple, des services de la PSE ont travaillé sur l’accueil de l’enfant à l’école. Cet axe ne demande pas de grands moyens, mais il permet à l’enfant d’aller vers le bien-être, sans ignorer ou évacuer les cas plus difficiles… »
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Main dans la main
En pratique, l’OSH intervient auprès des équipes de la PSE de la Province en donnant des données théoriques, des informations sur les disparités existantes, mais aussi des chiffres sur lesquels les services peuvent s’appuyer. De manière très concrète, une plateforme a été créée pour les services de la PSE et de la PMS : deux animations par an permettent d’y aborder des sujets répondant aux besoins des équipes. L’OSH met également à disposition une intervention possible, au sein des écoles, autour des problématiques « Manger/Bouger/Respirer ». A la demande des services PSE, ses équipes peuvent également aider à concevoir des projets de promotion de la santé à l’école. Tous les deux ans, une formation très pratico-pratique sur des sujets de promotion de la santé est organisée pendant plusieurs jours.
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Pendant ce temps, derrière les toilettes…
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Outre le niveau d’hygiène qui fait souvent défaut dans les toilettes des écoles, l’état de leurs sanitaires est un révélateur : celui du respect que l’on porte (ou pas) aux élèves. Deux webinaires organisés par Ne Tournons Pas Autour Du Pot ! se sont penchés sur ces questions…
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Montre-moi l’état de tes toilettes, je te dirai quel est le niveau de bien-être des enfants ou des jeunes de ton école ! Une boutade ? Pas seulement ! Ainsi, cette phrase aurait probablement pu être prononcée lors d’un des webinaires organisés par Ne Tournons Pas Autour du Pot ! (1). En effet, comme l’a rappelé lors de cette session Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant, au-delà du problème de santé publique que posent les toilettes dans beaucoup d’écoles, l’état de ces dernières est un marqueur : celui d’un climat d’école et du bien-être, collectif et individuel, de ceux qui y vivent.
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« C’est, a souligné Bernard De Vos, un problème de respect - ou de manque de respect - des enfants, et la marque tangible d’un désintérêt. » Les mesures destinées à réglementer plus ou moins drastiquement l’usage de ces lieux sans tenir compte des besoins physiologiques ou d’intimité des jeunes entrent dans la même catégorie. Toutes les situations tendant à limiter l’usage des toilettes aux seuls moments de récréation, ou même celles qui instaurent un système de tickets permettant des dérogations durant les cours, relèvent également d’un système non-respectueux des enfants, de leur santé physique et mentale.
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Un exemple ? Venue témoigner au nom des jeunes, Anissa, 16 ans, élève dans un établissement d’Enghien, a expliqué que dans son école, depuis la crise sanitaire, il est interdit aux élèves de se rendre aux toilettes en dehors des récréations (parfois entièrement passées à « faire la file », le tout sous le regard d’éducateurs demandant sans relâche à chacun de se presser). Pourquoi une telle décision d’interdiction ? Elle n’en a aucune idée et les élèves n’ont reçu aucune explication à ce propos…
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Pourtant, la question des sanitaires à l’école est loin d’être un sujet « gadget », a rappelé le Délégué général aux droits de l’enfant. D’ailleurs, il existe un véritable anachronisme entre une société qui a érigé au rang de valeur un hygiénisme à l’extrême… mais qui tolère que ce ne soit pas (ou absolument pas) le cas à l’école et, particulièrement, dans ses toilettes. En tout cas, le coronavirus aura – au moins – eu le mérite de mettre en lumière les conditions inadéquates présentes dans les établissements.
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Ce décalage entre les valeurs ou les acquis de notre société en matière d’hygiène et les structures ou les conditions inadéquates existant dans les établissements est « un vrai souci et une préoccupation récurrente de beaucoup d’élèves ainsi que de leurs parents », a constaté Bernard De Vos. Ainsi, lors du premier webinaire organisé par Ne Tournons Pas Autour du Pot ! (2), le Dr Lise Maskens, médecin coordinateur d’un service PSE, a rappelé l’enquête menée auprès des acteurs scolaires pour le plan de pilotage destiné au Pacte d’excellence. Cette enquête avait montré que, pour les élèves, la qualité du bâti et l’état de propreté générale, ainsi que celui des sanitaires, étaient le deuxième point qui leur tenait le plus à cœur… Pourtant, « Lorsque l’on aborde le problème, on n’est pas écouté, a détaillé Anissa. On nous répond : ‘On va y réfléchir’ ou ’Il n’y a pas d’argent’. Mais il est temps d’agir ». Ce qu’elle a réclamé paraît pourtant « simple » : « Avoir du papier, une brosse, un nombre suffisant de toilettes et des toilettes non dégradées, et puis de quoi se sécher correctement les mains, plutôt qu’un rouleau en tissu, sale et mouillé, qui marche mal. ».
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La piste du « faire ensemble »
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Les interlocuteurs des webinaires organisés par Ne Tournons Pas Autour du Pot ! l’ont souvent souligné : pour qu’un projet de rénovation des toilettes fonctionne - y compris à long terme -, il nécessite d’impliquer les élèves, en les faisant participer à son élaboration, à son développement, à sa réalisation et au maintien de règles acceptées par tous·tes. « Le droit d’expression et de participation est reconnu dans les droits de l’enfant et c’est vraiment un droit magique », a plaidé Bernard De Vos. Dès lors, un projet de rénovation des toilettes peut être l’occasion de faire vivre ce droit, de le travailler, d’écouter les jeunes, de prendre en compte leur créativité et leurs (souvent) bonnes idées, en adéquation à leurs besoins. Ce point de départ pourrait même devenir le déclencheur durable d’un processus menant à un climat d’école plus apaisé.
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Pour Christine Jaminon, sociologue, directrice et co-fondatrice de l’asbl Education Globale et Développement, la clé d’un changement passe effectivement par un travail sur le climat scolaire. A défaut, comment respecter cet espace fermé, obscur, inaccessible au personnel de surveillance, ce lieu idéal pour le harcèlement ou pour les dégradations ?
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Dans les « Classes de Paix », Christine Jaminon propose de développer des valeurs positives, d’apprendre aux jeunes à identifier les émotions des autres, à développer des valeurs humaines universelles comme le respect et l’entraide et à les mettre en pratique. Elle introduit aussi des techniques de résolution de conflits. Son objectif : développer un climat scolaire paisible, avec un cadre clair, positif, responsabilisant, ce qui n’exclut pas d’y poser des règles, y compris positives (par exemple en disant : « Marche tranquillement », plutôt que « Ne cours pas »).
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Lors de formations destinées aux enseignants, elle invite ces derniers à croire au respect. « Nos préjugés, nos attitudes, nos représentations influencent nos actions, souligne-t-elle. Si je suis prof et qu’un élève veut aller aux toilettes pendant le cours, pourquoi est-ce que je pense qu’il me le demande uniquement pour rater une partie du cours ? En pensant cela, je crée de la suspicion. Ce n’est pas dans une logique de responsabilisation et de responsabilité. Trop souvent, le personnel scolaire a une vision négative des élèves. Or, il faut croire en eux et en leurs capacités de changer, de faire preuve de respect. » L’idée ? Avoir des attitudes positives et mener ensemble des actions encourageantes et coopératives. « Aller vers un climat scolaire apaisé est un objectif de longue haleine, a constaté Christine Jaminon. Mais travailler une dynamique positive se répercutera, aussi, dans les toilettes, avec des élèves plus attentifs à en prendre soin… »
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C’est donc en mettant les jeunes au centre du système, en les écoutant, en prenant en compte leurs idées souvent pertinentes dans une réflexion partagée (dans une école, les jeunes avaient remarqué qu’en inversant le sens d’ouverture de la porte des toilettes, en passant dans le couloir, on ne verrait plus les garçons debout devant les urinoirs…), en les tenant au courant des contraintes et des difficultés, qu’une solidarité peut émerger entre tous les acteurs de la vie scolaire (parents y compris). Et que la problématique des toilettes devient potentiellement un levier pour ouvrir bien d’autres perspectives…
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Faites passer les bonnes paroles…
« L’école est bien le seul endroit public où vous trouverez des toilettes destinées aux enfants et séparées de celles des adultes », rappelle Bernard De Vos. Cela explique-t-il pourquoi il semble tentant d’ignorer de penser à ces lieux souvent éloignés (un héritage du siècle passé où l’on n’aimait guère évoquer « ces choses-là »), ou d’éviter de s’attaquer à leurs problématiques afin qu’ils correspondent enfin aux critères d’hygiène censés être devenus les nôtres ?
Certes, la situation paraît parfois insurmontable, faute de moyens adéquats (ou de volonté) pour le régler. Mais il arrive aussi que ce sujet soit tabou, glisse le Dr Lise Maskens, médecin coordinateur d’un service PSE (1). Raison de plus, par exemple lors des visites d’écoles, pour rappeler, encore et encore, certains « fondamentaux »…
- L’apprentissage au lavage des mains est indispensable, afin qu’il relève de l’automatisme, a souligné Patricia Taminiau, infirmière hygiéniste (2). Et cette éducation doit être recommencée régulièrement (cela permet d’éviter les fausses sécurités si le lavage n’est pas bien pratiqué).
- Il s’agit, aussi, d‘être cohérent : l’infrastructure et l’organisation doit permettre de laver (et de sécher) les mains, y compris avant les repas et dans de bonnes conditions (les essuies, nids à germes, sont à prohiber).
- Une série de bonnes pratiques aident à garder les lieux propres : elles aussi, elles s’enseignent.
- Un autre conseil glissé par Patricia Taminiau : ce qui est cassé doit être réparé rapidement, sous risque de voir d’autres dégradations suivre rapidement.
- Les toilettes doivent être nettoyées plusieurs fois par jour, avec du détergent (des déodorants neutralisateurs d’odeur, mais sans parfum, peuvent s’y ajouter), en fonction des passages (idéalement 4 fois), par un personnel formé (on va du plus propre au plus sale, les clinches font partie du nettoyage, etc.).
- Certains matériaux retiennent les odeurs : même nettoyés, les lieux vont rester peu engageants…
- L’évitement des toilettes scolaires par les enfants et les jeunes est favorisé par l’absence de disponibilité des lieux et/ou le temps réduit au cours duquel les élèves sont autorisés à s’y rendre (souvent, uniquement lors des récréations). S’y ajoute aussi l’absence d’intimité et de propreté ainsi que la vétusté, a précisé le Dr Lise Maskens.
- Dans les écoles, 10 % des élèves se retiennent toute la journée, a souligné le Dr Maskens. Les conséquences d’une telle attitude ne sont pas uniquement médicales : elle entraîne aussi forcément des moments de déconcentration. Et un sentiment de honte en cas « d’accident ».
- Le Dr Maskens a insisté sur le fait qu’il ne suffit pas de rénover les toilettes : un projet participatif, en partenariat avec tous les acteurs, qui part des élèves et prend en compte leurs idées est essentiel. Cette implication doit perdurer : à défaut, en trois ou quatre ans, on court le risque de voir les toilettes perdre leur aspect impeccable. Le changement est donc l’affaire de tous, et en permanence.
(1) Webinaire « les toilettes à l’école, santé et pandémie », le 26/06/2021 - https://www.youtube.com/watch?v=c2gPRdai8tU&list=PLbTRRZDyRU1hJjTu63jLoc6VbCT0Ylgiu&index=1.
(2) Webinaire «Y’a plus de respect ! », vraiment ? », le 1/12/2021 - https://www.youtube.com/watch?v=O95-A37EJB8&list=PLbTRRZDyRU1hJjTu63jLoc6VbCT0Ylgiu&index=2.
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Futés au soleil - Parce que 75 % des cancers de la peau peuvent être évités par une protection solaire adéquate dès le plus jeune âge, la Fondation contre le cancer a lancé une campagne de prévention à destination des écoles. Son nom ? « Ecoles futées au soleil ». L’objectif ? Voir un maximum d’écoles y adhérer. Gratuitement, des informations et du matériel pédagogique (dont un coffret à destination des élèves de primaire, mais aussi une boîte d’outil et du matériel de communication) sont disponibles sur le site web : www.cancer.be/devenez-une-ecole-futee-au-soleil. Intéressés ? C’est futé !
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Revue de presse : « Développement cérébral : un peu d’argent ferait la différence » - Voici le début d’un article publié le mercredi 2 février (Le Monde)/ « Les enfants sont les principales victimes de la pauvreté. Il est connu que les difficultés économiques vécues dans la petite enfance retentissent sur le développement cognitif, les résultats scolaires… Les neurosciences ont précisé qu’elles peuvent retarder le développement cérébral avec des effets (…) notamment dans les zones impliquées dans le langage.
A l’inverse, donner de l’argent chaque mois à des mères ayant un faible revenu, dès la naissance, peut-il avoir un effet bénéfique sur l’activité cérébrale du nourrisson et le développement de connaissances cognitives dès le premier anniversaire de l’enfant ? La réponse est oui, selon une étude de six universités américaines (…). Appelée « Baby’s for Years », l’étude a porté sur près de mille mères vivant dans la pauvreté (…).
Recrutées en 2018 et 2019, les familles ont reçu, par tirage au sort, soit une somme mensuelle de 333 dollars (298 euros) soit 20 dollars par mois (17,92 euros). (…)
Conclusion de l’étude : les nourrissons des mères ayant reçu plus d’argent ont eu une activité cérébrale à des fréquences plus élevées que les autres (…) associée au développement ultérieur des capacités d’apprentissage à un âge plus avancé (…).
(…) Aux Etats-Unis, « les politiques de lutte contre la pauvreté peuvent et doivent être considérées comme des investissements dans les enfants », insistent les auteurs. (…)
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Inégalités sociales de santé
Les inégalités sociales de santé sont une réalité : les personnes qui occupent une position sociale plus élevée sont en meilleure santé et vivent plus longtemps. Loin de se résorber, le fossé se creuse, et les difficultés économiques post-COVID accélèrent inéluctablement dirait-on, le processus.
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Comment animer sur des thèmes « santé », avec des outils pédagogiques, sans creuser ces inégalités ?
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Quelques pistes de réflexion avant de choisir un outil :
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- L’outil est-il compréhensible ? La compréhension pourrait-elle poser problème pour votre public ? (vocabulaire, syntaxe, construction des phrases…)
- Est-ce que le langage (verbal et graphique) de l’outil est adapté au public ? (images, pictogrammes, schémas…)
- Les modalités d’animation, les consignes ou les règles du jeu sont-elles facilement compréhensibles et applicables par tous ?
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2. Les valeurs / La vision de la société
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- Est-ce que cet outil reflète la réalité sociale de mon public et/ou de la société dans son ensemble ?
- Est-ce que l’outil présente une vision stéréotypée ou nuancée de mon public ?
A avoir à l’œil :
- modèles familiaux (familles mono, homo-parentales, par exemple)
- modèles socio-économiques (libéralisme, système solidaire, individualisme, par exemple)
- situations socio-économiques
- multi-culturalité
- orientation sexuelle, genre, handicap, hétérogénéité au sein d’un même public, etc.
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- Est-ce que le déroulement de l’animation pourrait mettre à jour des différences au sein du groupe ?
- Est-ce que l’outil permet une décentration, ou demande-t-il de livrer des informations personnelles ?
- Est-ce que l’outil (par son déroulement, sa dynamique, ses consignes) garantit à chacun de se sentir respecté dans ses différences et offre un cadre sécurisant ?
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4. Les démarches d’apprentissage
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- L’outil permet-il une appropriation des informations par le public ? (c'est-à-dire que les participants intègrent les informations et leur donnent un sens dans leur vie quotidienne)
- L’outil permet-il au public d’avoir le sentiment de pouvoir agir / être un acteur face à la thématique ? (notion d’empowerment)
- L’outil favorise-t-il la construction d’un esprit critique pour les participants ? (se positionner, s’exprimer, débattre)
- L’outil met-il en place des processus participatifs et/ou collaboratifs ?
- L’outil se limite-t-il à donner des informations santé ou permet-il de développer d’autres compétences ? (compétences psychosociales – approche globale de la santé)
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Pour être informés des nouveaux outils et des nouveaux avis de PIPSa, cliquez ci-dessous.
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Pour sensibiliser les équipes et/ou les grands adolescents à la réalité des inégalités sociales de santé :
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Enjeux santé
Un kit d’animation (12 modules différents possibles) autour des déterminants de la santé, et l’identification des responsabilités multiples et collectives liées à la santé.
Une version numérique de certaines animations est disponible, pour animer en ligne.
Téléchargeable
Public : à partir de 16 ans
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OH ISS et Pas d’ISS
Guide d’animation pour faciliter la compréhension des mécanismes conduisant aux inégalités sociales de santé (ISS) à partir d’une approche basée sur l’expérience.
Illustrations très concrètes de comment les déterminants s’incarnent dans les réalités individuelles.
Téléchargeable
Public : à partir de 16 ans.
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Vous avez utilisé un outil ? Qu’en pensez-vous ?
Qu’en avez-vous pensé ? Était-il adapté à votre groupe ? Quels aménagements avez-vous dû réaliser ?
Votre avis peut intéresser des collègues !
Sur www.pipsa.be, entrez le nom de l’outil que vous avez utilisé, onglet « avis des utilisateurs » et laissez un commentaire.
Les futurs utilisateurs vous remercient ! :-)
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Vous souhaitez aborder des thématiques particulières ? Vous travaillez avec des publics spécifiques ? Vous souhaiteriez être orienté.e.s dans le choix d'outils intéressants ?
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