Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER Depuis 2012, l’EVRAS est devenue obligatoire et intégrée au décret missions de l’enseignement. Aujourd’hui, l’enjeu est de généraliser l’EVRAS, afin que tous les enfants y aient accès et que tous les professionnels puissent se référer aux mêmes balises.
ALIMENTATION ET PUBLICITE Le Conseil Supérieur de la Santé a émis une recommandation pour limiter les pubs pour la junkfood ciblant les enfants.
FAKE NEWS Décode la santé est une boîte à outils en ligne pour aider les jeunes à décoder les informations sur la santé.
BREVE « École futée au soleil », le programme pour apprendre à ne pas se brûler
PIPSA Des outils qui ouvrent des espaces de parole pour soutenir l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle des jeunes.
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Introduction au dossier sur l’EVRAS
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L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle n’a pas attendu la création de son acronyme pour être enseignée dans les écoles. Mais depuis 2012, l’EVRAS est devenue obligatoire et intégrée au décret missions de l’enseignement. Problème, aucun cadre n’a été clairement défini. En résulte des inégalités d’accès à cet enseignement et des disparités au niveau des apprentissages. En 2018, la création des Stratégies Concertées EVRAS permet de créer un cadre de réflexion commun aux nombreux acteurs de terrain. Aujourd’hui, les politiques, bien conscients de l’impact sociétal de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle misent sur une généralisation des animations, afin que tous les enfants y aient accès et que tous les professionnels puissent se référer aux mêmes balises. Dans ce dossier consacré à l’EVRAS, nous reviendrons sur l’enquête de terrain réalisée auprès des jeunes pour sonder leurs besoins, nous donnerons la parole à un service PSE qui assure avec passion des animations EVRAS.
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Enquête de terrain EVRAS : quels sont les besoins des jeunes [1] ?
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En 2020 et 2021, l’ASBL O’YES (co-porteur des Stratégies Concertées EVRAS) a interrogé 380 enfants et jeunes âgés de 5 à 25 ans de l’enseignement ordinaire et spécialisé pour récolter leurs points de vue sur les thématiques liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Une enquête de terrain qualitative et associative qui a servi de base à la réalisation du premier guide EVRAS, en vue de généraliser cet apprentissage. Interview croisée avec Coraline Piessens, de la Fédération Laïque de Centres de Planning Familial et Louise-Marie Drousie, de l’ASBL O'YES, toutes les deux en charge du co-portage des Stratégies Concertées EVRAS.
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[1] Selon l’enquête réalisée par l’asbl O’YES
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Quel était l’objectif premier de cette enquête de terrain auprès des jeunes ?
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LMD : On voulait tout d’abord réfléchir à comment améliorer la généralisation de l’EVRAS en Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous avons donc interrogé les jeunes à partir de 5 à 25 ans pour comprendre l’idée qu’ils se faisaient de l’EVRAS et identifier leurs attentes.
CP : Ce sont eux les bénéficiaires finaux de ces animations, il était donc essentiel d’aller à leur rencontre, sur le terrain.
LMD : Et le premier constat qu’on peut faire, c’est que l’acronyme EVRAS est mal connu. Les jeunes ne l’associent pas à l’éducation sexuelle, ce qui fait qu’ils identifient mal les animations EVRAS qu’ils reçoivent.
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Comment avez-vous récolté cette parole ?
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LMD : Avec une autre collègue d’O’YES nous sommes allées personnellement dans les écoles et avons organisé des petits groupes entre 6 à 8 participants. Nous avons veillé à respecter certains critères de représentativité, au niveau des régions, des provinces, du type de réseau d’enseignement y compris l’enseignement technique et spécialisé et des indices socio-économiques des écoles. Nous avons couvert aussi bien les zones rurales qu’urbaines.
CP : La technique d’animation du « World Café » a été utilisée pour certaines tranches d’âge. Elle consiste à diviser un groupe en sous-groupes, avec plusieurs tables de discussion. Chaque table aborde une question et les participants écrivent leurs idées. Les sous-groupes changent de table et alimentent ce que le groupe précédent a écrit. À la fin, chaque sous-groupe a pu alimenter les différentes thématiques.
LMD : La méthodologie a été mise en place avec les autres membres des Stratégies Concertées, ainsi qu’avec l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse pour garantir une rigueur scientifique. Bien qu’il s’agisse d’une enquête exploratoire, nous voulions établir des balises et des critères de représentativité pour que les informations récoltées auprès des jeunes puissent être réellement utilisées. Car on n’adopte pas la même méthode pour s’adresser à un petit de 5 ans en maternelle qu’à un jeune adulte de 20 ans de l’enseignement supérieur.
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Comment les jeunes vous ont-ils accueillies ?
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LMD : Très bien ! Ils étaient extrêmement enthousiastes à l’idée que nous leur donnions la parole et qu’elle soit aussi légitime que celle des adultes. Ils nous disaient, « on nous écoute enfin. On a notre mot à dire sur l’éducation à la sexualité qui nous concerne ». La récolte s’est faite pendant la période du Covid-19, donc il n’était pas toujours évident d’organiser les rencontres.
CP : Les élèves sont en demande, ils veulent en savoir plus. Surtout dans une société où ils ont beaucoup plus facilement accès et de plus en plus tôt à tout un tas de contenus sur Internet et les réseaux sociaux.
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Le fait d’avoir rencontré les jeunes pendant la période Covid-19 n’est-il pas un biais ? Ils étaient certainement d’autant plus enclins à parler qu’ils étaient isolés et traversaient une période difficile.
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LMD : Bien sûr qu’il y a des biais et nous les identifions clairement dans notre rapport. Par exemple, beaucoup des 12-14 ans bénéficient dans leur école de groupes de parole, et cela leur a terriblement manqué pendant la crise sanitaire. De manière générale, les jeunes sont en manque de ces cercles de parole où ils peuvent exprimer leurs ressentis et leurs émotions. Un constat qui est aussi ressorti chez les 9-11 ans et même en primaire. Je pense que nous n’aurions pas eu ce retour de manière si évidente s’il n’y avait pas eu le Covid-19.
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Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant ces entretiens ?
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LMD : Je retiens à quel point même les plus petits, dès la 3e maternelle, ont besoin de parler d’EVRAS, même si c’est avec leur langage. Je me rappelle d’un petit bout à qui on avait demandé où il se sentait le mieux dans son école et il avait répondu « près de la maison de poupée ». Avant de rajouter, « mais les autres se moquent de moi parce que je suis un garçon et je n’ai pas le droit de jouer à la maison de poupée ». On pense que les stéréotypes de genre émergent plus tard, à la fin des primaires, mais en réalité ils peuvent être présents dès la maternelle. Ensuite, la nécessité d’être entouré de personnes ressources avec qui on se sent à l’aise pour se confier sur des sujets plus épineux est beaucoup revenu. Le fait qu’il y ait un grand écart d’âge avec les animateurs peut par exemple être problématique. Et enfin, ils ont plusieurs fois exprimé leur besoin d’être pris au sérieux, qu’on s’adresse à eux normalement et pas comme à des « bébés ».
CP : Chez les plus jeunes de 5 à 11 ans, les sujets qui sont les plus revenus concernent les sentiments, les relations aux autres, la distinction entre l’amour et l’amitié. Pour les tranches d’âges plus âgées entre 12 et 18 ans, les questions de (cyber)-harcèlement reviennent beaucoup, ainsi que les questions d’identités de genre, les violences qui y sont liées, le féminisme, etc. Et à toutes les tranches d’âges, on parle de consentement et pas seulement sexuel. On voit à quel point il est important de l’aborder dès le plus jeune âge et de continuer ensuite à toutes les tranches d’âges.
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Les acteurs du secteur estimeraient que 20% des élèves seulement ont accès à une séance d’EVRAS sur l’ensemble de leur scolarité. Est-ce correct ?
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CP : Il est difficile de donner des chiffres car il n’existe pas de cadastre complet reprenant les actions des différents acteurs qui font de l’EVRAS, comme les services PSE, les centres PMS, les organisations de jeunesse, etc. Pour l’année 2018-2019, en Région Bruxelloise, on estime qu’environ 10% des élèves ont reçu une animation donnée par un centre de planning familial. Quand on sait que les centres de planning familial assurent la majorité des animations, on peut extrapoler pour les autres acteurs. Dans tous les cas, indépendamment des chiffres, ce qui ressort des témoignages des plus âgés, des 15-18 ans et 19-25, c’est qu’ils estiment qu’il n’y a pas assez d’animations EVRAS, qu’elles sont trop espacées dans le temps et que cela ne leur permet pas d’approfondir ce qu’ils ont vu lors des animations. Ces jeunes sortent de l’école secondaire avec encore beaucoup de questions et d’inconnues par rapport à tous ces sujets.
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Quid des questions d’orientation sexuelle ?
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LMD : Il y a encore beaucoup d’ambivalence dans leurs réponses. On sent bien qu’il y a plus de liberté pour oser en parler, c’est plus accepté et acceptable, certainement parce qu’ils voient ces thématiques dans les médias, les films, les séries, etc. Mais il subsiste encore beaucoup de tabous, que ça soit dans la sphère individuelle, familiale ou scolaire.
CP : On sait qu’il y a des familles où la parole est très libérée mais on sait aussi qu’il y a beaucoup de familles où ce n’est pas le cas. C’est important que ces enfants puissent avoir accès à certaines informations. C’est pour cela que nous plaidons pour généraliser l’EVRAS à l’école.
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Il y a une volonté politique de généraliser l’EVRAS. Peut-on imaginer que cela devienne un jour à l’école une matière comme les maths et la géo ?
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CP : Je ne le pense pas et je ne suis pas sûre que ce soit souhaitable. Tout l’intérêt des animations EVRAS, c’est justement qu’elles sont données par des personnes externes à l’école. Ce qui met les élèves beaucoup plus en confiance ; ils évoquent des sujets intimes et personnels qu’ils n’auraient pas forcément osé aborder en face de leur professeur qui les voit tous les jours.
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Le docteur Joëlle Hanlet qui exerce depuis plus de 35 ans le métier de médecin scolaire, et deux infirmières (Véronique et Nathalie, noms d’emprunt) nous expliquent leur approche de l’EVRAS au sein des services PSE.
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De nombreux acteurs interviennent pour couvrir l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des enfants et des jeunes. Il y a entre autres les centres de planning familial, les organisations de jeunesse, les services d’action en milieu ouvert, les centres psycho-médico-sociaux… et les services PSE qui doivent trouver les moyens et le temps d’aborder ce sujet essentiel tout en assurant les autres missions élémentaires de la médecine scolaire.
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Tout le monde en redemande !
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Le Dr Joëlle Hanlet travaille et coordonne les centres provinciaux de Nivelles et de Tubize. « L’EVRAS est une matière extrêmement importante. Même si on n’utilisait pas ce terme-là, je crois pouvoir dire qu’on s’en préoccupe depuis le début de ma carrière professionnelle. On en a toujours parlé, on a toujours veillé à évoluer en fonction des différentes demandes et à proposer ce type d’activités aux écoles tant en primaire qu’en secondaire ». Dans les services PSE, ce sont essentiellement les infirmières qui remplissent le rôle de sensibilisation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Elles organisent généralement des séances pour les classes de 5e-6e primaire, même si idéalement un enfant devrait recevoir quatre « temps evras » au cours de sa scolarité, et ce dès la 3e maternelle. « Mais on ne fait qu’une animation par an et par classe, qui varie entre une heure et deux heures et quart. C’est très frustrant et pour nous et pour les élèves. Généralement quand ça sonne, personne ne veut partir en récréation ».
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Autant d’animations EVRAS que d’animateurs
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S’il y a un manque de temps et de personnel pour les animations EVRAS, Véronique et Nathalie, n’en prennent pas moins de plaisir. C’est une matière qu’elles adorent aborder avec les enfants, « un moment rempli de tendresse et de chaleur humaine » tient à souligner Véronique. C’est que la tournure de l’animation dépend aussi beaucoup de la personnalité de celui qui anime. « Je pose des questions durant le bilan de santé, puis en animation j’utilise des outils comme la BD humoristique ‘Qu’est-ce qui m’arrive’, des brise-glace pour faire parler les jeunes et en fonction de leurs questionnements des supports emojis pour exprimer les émotions, le dessin pour transformer les silhouettes de garçon et de fille et aborder les changements physiologiques et psychologiques, ou encore des Post-it pour développer les idées autour du mot ‘puberté ‘», explique Véronique. Lors des bilans de santé, Nathalie, quant à elle renvoie directement à la brochure des Mutualités Chrétiennes « KesKeC? ». « Je suis moins ludique et plus dans la théorie. Mais ma pratique a fort évolué en 10 ans de carrière. J’aborde davantage la confiance en soi et les émotions. J’ai par exemple un petit exercice où je demande aux enfants de choisir parmi une liste trois traits de personnalités qui les définissent et de les inscrire dans une fleur en papier. Lorsqu’ils ressentent un manque de confiance en eux, ils peuvent alors se rappeler qu’ils sont fidèles, rapides, ou encore curieux. L’idée est de montrer qu’on a tous quelque chose en soi qui mérite d’être connu et reconnu ».
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La sexualité passe aussi par le bien-être
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Car l’EVRAS ne concerne pas uniquement la santé sexuelle et la santé reproductive. Elle aborde aussi les questions de bien-être indispensable pour s’épanouir dans les relations avec les autres qu’elles soient amoureuses ou amicales. « Avant on était très centrés sur le développement pubertaire, expliquer les changements qui vont survenir, aborder la contraception… Aujourd’hui, on s’ouvre à des sujets de bien-être et de santé mentale plus larges, comme le respect, l’estime de soi et la question du genre, mais pas nécessairement de manière systématique, parce qu’on travaille toujours à partir des questions amenées par les enfants » précise le Dr Hanlet. Un apprentissage dont finalement on aurait tous besoin, à n’importe quel âge. Au fil des années, c’est quelque chose qui étonne toujours Nathalie, « on n’entend pas une mouche voler dans la classe ! Les enfants sont captivés, et les instituteurs aussi. La dernière fois, une professeure de 35 ans qui avait assisté à l’animation m’a confié à la fin ‘Si seulement j’avais eu la même animation !’ ». Si les animations EVRAS se construisent toujours à partir des besoins des élèves, et parfois s’appuient sur une analyse avec l’enseignant et un centre PMS pour identifier des sujets en fonction de problèmes ou de conflits rencontrés par certaines classes, n’y a-t-il pas des sujets inévitables, qu’il faut aborder même si la question ne vient pas des enfants ? Tout est une question de contexte, selon le Dr Hanlet. « C’est important de préciser lorsqu’il y aura une information spécifique qui doit être délivrée, comme sur les IST par exemple et de les distinguer des moments où la parole est libre. Parce que lorsqu’on entre dans une classe, on sait d’où on part, mais on ne sait jamais où on sera emmené. À nous de maintenir un certain cadre, tout en parvenant à suivre la direction donnée par les enfants sans se rattacher à un discours qu’on tient absolument à donner. Car c’est là toute la force des animations EVRAS : libérer la parole des jeunes ».
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- « Qu’est-ce qu’il m’arrive », BD humoristique sur la puberté
- « KesKeC? », brochure des Mutualités Chrétiennes
- « Mon école en santé », manuel rédigé par le SPSE de la Province du Brabant wallon, diffusé dans les écoles de la province avec un fascicule consacré à l’EVRAS.
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Limiter les pubs pour la junkfood ciblant les enfants. Le Conseil Supérieur de la Santé vient de se saisir de cette recommandation de l’OMS pour l’appliquer en Belgique. Alors que les approches d’autorégulation apparaissent insuffisantes, il est demandé au gouvernement de mettre en place des règlementations pour protéger les enfants des publicités alimentaires malsaines jusqu’à l’âge de 18 ans.
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Télévision, médias en ligne, réseaux sociaux, jeux vidéo, panneaux publicitaires dans la rue, lors d’événements sportifs… Les publicités sont partout et les enfants y sont particulièrement sensibles. Un réel problème quand, d’après l’OMS, on compte en moyenne quatre fois plus de pubs pour des aliments trop gras, trop sucrés, trop salés… bref des produits malsains. Or, il a été prouvé qu’une telle exposition encourage les enfants à adopter des mauvaises habitudes alimentaires les conduisant au surpoids ou à l’obésité.
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L’obésité infantile, un problème de santé publique
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Entre 2 et 17 ans, 19% des enfants belges sont en surpoids et 5,8% sont obèses (Sciensano, enquête santé 2018). Le surpoids est évidemment un problème multifactoriel. Cependant, entre une mauvaise alimentation et un manque d’activité physique, c’est la mauvaise alimentation qui a l’impact négatif le plus important. Le rapport du CSS révèle que les Belges ne respectent généralement pas les lignes directrices diététiques. « En 2014, seuls 2,1 % des enfants (3-9 ans), 2,4 % des adolescents (10-17 ans) et 6,6 % des adultes respectaient les apports supérieurs recommandés pour les aliments riches en énergie et pauvres en nutriments ». Quand on sait qu’en Belgique, l’alimentation constitue le troisième facteur entraînant des maladies chroniques, après le tabac et l’hypertension artérielle, on comprend l’intérêt de lutter contre une mauvaise alimentation dès le plus jeune âge. « La prise de poids excessive et les régimes alimentaires malsains pendant l'enfance sont associés à un risque plus élevé d'invalidité et de décès prématuré à l’âge adulte, ce qui représente un obstacle majeur au bien-être et contribue à l'augmentation des coûts de santé associés aux maladies non transmissibles ». Une présentation réalisée par le Conseil Supérieur de la Santé en décembre 2022 intitulée « Vers une enfance exempte de marketing alimentaire malsain » met en évidence comment les enfants y sont particulièrement exposés.
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D’après des chiffres de la DG Santé de la Commission Européenne, un enfant européen âgé entre 4 et 17 ans voit chaque année à la télévision au moins 1715 publicités pour des produits malsains. En ligne, on estime que les enfants sont exposés à environ 183 promotions alimentaires par semaine. Une étude montre aussi que les écoles sont entourées en moyenne de 3,6 publicités dans un périmètre de 500 mètres. Un quart de ces publicités concerne de l’alimentation et en majorité (63%) des produits malsains (à haute teneur énergétique mais pauvres d’un point de vue nutritionnel). Les sponsors sportifs sont aussi une forme de marketing auquel les enfants sont exposés : 68% des enfants âgés de 10 à 14 ans se rappellent au moins de deux marques associées aux équipes. Cette exposition est d’autant plus nuisible que des nouvelles stratégies de marketing alimentaire émergent pour devenir encore plus puissantes. Il suffirait de voir 4 à 7 fois un message publicitaire pour potentiellement changer son comportement. Une influence que les médias numériques peuvent renforcer notamment grâce au « advergaming ». Il s’agit d’une technique marketing utilisant le jeu à des fins publicitaires, particulièrement efficace chez les enfants. La majorité des sites web et des marques alimentaires l’utilisent. Autant de chiffres qui deviennent alarmants lorsqu’on apprend qu’un enfant en-dessous de 5 ans est incapable de faire la différence entre une émission et une publicité.
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L’alimentation, toute une culture
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Manger est un acte social qui implique plusieurs déterminants : individuel, familial et environnemental. Il y a donc les goûts de chacun, l’éducation donnée par la famille, et les influences extérieures subies, notamment les stratégies promotionnelles utilisées par les entreprises alimentaires, via les pubs sur les réseaux sociaux mais aussi via les emballages, les promotions, les concours et cadeaux en magasin… Or, la majorité des publicités ciblant les enfants concernent des produits malsains et de récentes études démontrent qu’elles contribuent au développement de préférences alimentaires malsaines. « Une exposition à 4,4 minutes de publicité alimentaire augmenterait en moyenne la consommation alimentaire d'un enfant de 60,0 kcal, tandis que jouer à un jeu publicitaire avec des signaux alimentaires pendant 5 minutes augmenterait la consommation de 53,4 kcal en moyenne », peut-on lire dans la présentation du CSS. Se pencher sur l’alimentation des jeunes et ce qui l’influence est d’autant plus crucial, qu’au sein de cette population en pleine période d’apprentissage, les habitudes alimentaires ne sont pas encore ancrées. Mais si on peut encore les changer, une fois acquises elles sont difficiles à changer.
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Dans les recommandations du CSS, les restrictions de marketing pour des aliments malsains concernent les lieux fréquentés par les enfants (crèches, écoles, cours de récréation, terrains de jeux, centres parascolaires, services pédiatriques), mais aussi les médias (interdiction de diffusion à la télé de certaines publicités aux créneaux horaires où les enfants regardent le plus la télé), et les techniques même de marketing qui ciblent les enfants (personnages de dessins animés, mascottes, enfants influenceurs), etc. « Une limitation de la publicité entre 05h30 et 21h00 pourrait réduire de 4,6% le nombre d'enfants souffrant d'obésité et de 3,6% ceux en surpoids » peut-on lire dans la présentation du CSS. Enfin, autre recommandation qui concerne la médecine scolaire : « améliorer les efforts de littératie en matière d'alimentation et de publicité afin d'autonomiser les enfants et les personnes qui s'en occupent et de les rendre plus résilients. Ces efforts peuvent être mis en œuvre par le biais de l'éducation et des organisations de la société civile ». En d’autres termes, informer et éduquer pour développer le sens critique et in fine, faire de meilleurs choix.
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Décode la santé, un outil pour décoder les fakes news
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Décode la santé est une boîte à outils en ligne pour aider les jeunes à décoder les informations sur la santé.
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Fake news (fausse information), hoax (canular), ou tout simplement approximations, amalgames… Internet et les réseaux sociaux ont intensifié la circulation d’informations, y compris celles relatives à la santé et celles à la pertinence douteuse. Cette abondance peut être source de confusion. D’autant que dans les périodes de crise, la peur enfreint notre discernement et met à rude épreuve notre esprit critique. Les jeunes sont d’autant plus fragiles qu’ils n’ont pas encore l’expérience pour contourner les biais cognitifs ou tout simplement se rendre compte de l’emprise des algorithmes. Et c’est justement à ça que sert l’outil Décode la santé.
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Se basant sur des techniques de pédagogie active, Décode la santé propose des animations et des exercices pratiques pour aider les jeunes à évaluer une information, à faire le tri, à démêler le vrai du faux. Développer son esprit critique passe aussi par l’identification de la part des émotions qui entrent en jeu dans la réception d’une information. Un exercice de gymnastique mentale qui contribue à sa bonne santé. Car se perdre dans l’océan des fake news alimente un cercle vicieux pouvant entraîner angoisse, perte de lien social, déni du risque, comportement préventif et curatif inefficace ou nocif.
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L’outil Décode la santé s’adresse aux éducateurs, intervenants sociaux, enseignants, professionnels de la santé ou tout simplement aux personnes intéressées qui souhaitent aborder la thématique de l’information en santé avec les jeunes. Pour aider l’animateur, des ressources sont également proposées pour soutenir la réflexion et mise en discussion avec les jeunes, telles qu’une synthèse de la littérature, des ouvrages, des ateliers et formations…
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L’outil s’inscrit dans une démarche d’éducation permanente et de promotion de la santé. Il a été construit et expérimenté avec des jeunes au sein de structures de l’insertion socioprofessionnelle et du secteur jeunesse. Le projet a été imaginé et développé par Question Santé, Cultures & Santé et UCLouvain/IRSS-RESO en collaboration avec La maison de quartier Heyvaert et Formation Insertion Jeunes asbl.
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« École futée au soleil », le programme pour apprendre à ne pas se brûler - Depuis 2017, la Fondation contre le cancer anime la campagne « Futé au soleil » en vue de prévenir les cancers de la peau, qui sont en augmentation constante en Belgique et frappent de plus en plus jeune. Une campagne destinée à expliquer aux enfants comment se protéger du soleil au travers de huit vidéos pédagogiques. Mais désormais le projet s’adresse directement aux écoles, avec le programme « École futée au soleil » qui comprend une boite à outils digitale (supports pédagogiques et informations de base), un coffret pédagogique à emprunter pour une semaine (jeu de société, matériel pédagogique) et du matériel de communication (affiches, autocollants et dépliant). Tous les documents peuvent être téléchargés, commandés et empruntés gratuitement. L’école et sa direction peuvent en effet jouer un rôle important dans la prévention du cancer de la peau, en faisant la promotion d’un comportement « futé au soleil », en créant un environnement et des activités à l’abri du soleil et en insérant dans son programme des leçons sur les effets des rayons du soleil sur la peau et les meilleures façons de s’en protéger. Un chiffre parlant : 75% des cancers de la peau peuvent être évités grâce à une protection solaire adéquate dès le plus jeune âge.
• Plus d’infos : https://www.cancer.be/devenez-une-ecole-futee-au-soleil
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Quels outils utiliser pour soutenir l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle des jeunes ?
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A partir de septembre 2023, tous les élèves de 6e primaire et de 4e secondaire bénéficieront d’une animation EVRAS, soit au total 2 animations au cours de leur scolarité.
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En tant que PSE, vous pourriez être sollicité pour les mettre en place au sein des écoles de votre territoire.
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Nombreux sont les outils pédagogiques pour aborder l’EVRAS. PIPSa vous en propose certains ci-dessous, plus particulièrement adaptés aux 6ème Primaire et 4ème secondaire.
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Pour avoir une vue plus exhaustive et détaillée, cliquez ici.
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Pour être informés des nouveaux outils et des nouveaux avis de PIPSa, cliquez ci-dessous.
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Tom et Léa
Tom et Léa forment une paire de faux jumeaux qui entrent dans la puberté. Grâce à de nombreuses planches et à un système de silhouettes évolutives, cet outil aborde tous les changements majeurs de la puberté.
Disponible au prêt dans les CLPS.
Public : à partir de 10-11 ans
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Cartadire
Jeu de cartes pour favoriser l’expression de soi et l’écoute des autres autour de thématiques liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle.
7 utilisation différentes possibles.
Disponible au prêt dans les CLPS
Public, à partir de 11-12 ans
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Love, sex and fun
Relever 60 défis en lien avec les thèmes de l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS). Découvrir ou approfondir des sujets tels que : la sexualité, la puberté, les relations amoureuses, les violences, les stéréotypes de genre…
Les défis? Mimer, modeler, dessiner, répondre aux différentes questions ou encore faire deviner un mot aux équipes adverses.
Présentation en vidéo : cliquez ici
Public : à partir de 14 ans
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Fanny c’est moi
Vidéo et cahier pédagogique pour animer une séance autour du Revenge Porn (Porno-divulgation)
Il est possible de réaliser l’activité sur une période de cours (12 minutes de vidéo et 35 minutes de débat)
Téléchargeable.
Public : à partir de 14 ans
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C’est pas tabou
Un jeu où on s'amuse à faire deviner des mots, sans pouvoir en dire certains. Par exemple, faire deviner grossesse en interdisant les mots bébé, enfant, utérus, enceinte, accouchement.
Disponible au prêt dans les CLPS
Public : à partir de 14 ans
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Vous avez utilisé un outil ? Qu’en pensez-vous ?
Qu’en avez-vous pensé ? Était-il adapté à votre groupe ? Quels aménagements avez-vous dû réaliser ?
Votre avis peut intéresser des collègues !
Sur www.pipsa.be, entrez le nom de l’outil que vous avez utilisé, onglet « avis des utilisateurs » et laissez un commentaire.
Les futurs utilisateurs vous remercient ! :-)
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Vous souhaitez aborder des thématiques particulières ? Vous travaillez avec des publics spécifiques ? Vous souhaiteriez être orienté.e.s dans le choix d'outils intéressants ?
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