Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER : PROJETS DE SERVICE, PROJETS D’ÉQUIPES
Après un rappel chronologique et une brève définition, ce dossier consacré aux nouveaux projets de service démarre avec une interview d'Anne Naudin et Gloriose Ndayishimiye, conseillères au pôle Promotion de la Santé à l'Ecole de l’ONE.
Trois services PSE ont ensuite accepté de nous parler de leur projet de service, de son élaboration et des réalités dans laquelle il s'inscrit :
EN BREF : Save the date : deux journées de partage d’expertises et de pratiques sur les Lieux de Rencontre Enfants et Parents | A lire : une nouvelle brochure d'éducation permanente sur les règles et la précarité menstruelle à l'école
LA SÉLECTION DES CLPS : Deux outils sur la confiance en soi.
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PROJETS DE SERVICE, PROJETS D’ÉQUIPES
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L’année scolaire 2024-2025 est à présent bien lancée. Appelons-la aussi « Année 1 ». Cette rentrée marquait en effet la mise en œuvre des nouveaux projets de service pour la quarantaine de services PSE et la quarantaine de centres CPMS-WBE en Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B). Si la prise en main de ce nouveau système a pu provoquer quelques sueurs froides, tous se réjouissent de voir enfin l’aboutissement d’une année intense de travail et de réflexion au sein des équipes.
Pour ce dossier, nous avons rencontré deux collaboratrices de l’ONE et trois services PSE, qui reviennent sur l’élaboration de ces « PDS » et les perspectives qu’ils ouvrent. Car les projets ne font que démarrer…
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Rappel chronologique
2014 : Lancement du précédent projet de service à la Communauté française, sur base d’un arrêté. Ce projet de service était prévu pour la période 2014-2020.
2015 :
- Instauration d’un outil de suivi, les Fiches de Le Moigne et accompagnement par l’APES (ajd. ESPRIST-ULiège).
- 6ème réforme de l’Etat et accord de la Sainte-Emilie. Transfert de la compétence PSE de la Communauté française vers l’ONE.
2020 :
- Prolongation de l’ancien projet de service en raison de la crise COVID (jusqu’en 2022).
- Enquête de satisfaction des PSE.
2021 : Le rapport SPIRAL de l’APES met en lumière une trop grande complexité de l’outil pour la plupart des services.
2022 : La compétence relative à l’accompagnement des projets de service est internalisée à l’ONE.
Février 2023 : Lancement du nouveau projet de service 24-30.
Mars 2023 – Juin 2024 : « Année 0 » - Rédaction des nouveaux projets de service par les services PSE / centres CPMS-WBE, avec le soutien de l’ONE.
Année scolaire 2024-2025 : « Année 1 » - Le projet de service (PDS) est lancé. Introduction de l’évaluation du PDS qui sera réalisée par les services en juin 2025.
2030 : Echéance des projets de service actuels.
Qu'est-ce que le projet de service (PDS) ?
Le projet de service se traduit concrètement par un document dynamique reprenant les grandes orientations de travail pour les six prochaines années (2024-2030). Les deux objectifs poursuivis sont l’enrichissement des pratiques de médecine préventive par certains aspects de la promotion de la santé, et l’amélioration des résultats obtenus dans les missions. Le tout au bénéfice de l’élève. La promotion de la pratique réflexive au sein des équipes y tient une place importante.
Le PDS s’articule autour de quatre missions que l’on pourrait résumer comme ceci :
- soutien du bien-être des élèves à l’école, conseils à l’amélioration de l’environnement physique qu’est l’école,
- réalisation des bilans de santé,
- réalisation de la prophylaxie des maladies transmissibles,
- participation à la réalisation du recueil de données sanitaires des élèves en FW-B.
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« Pour l'ONE, la démarche du projet de service est vraiment d’encourager la réflexion sur ses pratiques. »
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En matière de rapportage, et après une première expérience en demi-teinte au cours de la période d’agrément précédente, le choix de l’ONE s’est porté sur un nouvel outil plus pratique pour construire les nouveaux projets de service.
Comme l’explique Anne Naudin, conseillère santé publique pour le pôle Promotion de la Santé à l'Ecole de l’ONE : « Le plan d’action ou cadre logique, consiste d’abord, en début d’année scolaire, à définir des objectifs opérationnels SMART. Ensuite, il faut choisir un ou deux indicateurs de résultats et de processus qui auront pour intérêt de mesurer le résultat obtenu en fin d’année scolaire et de l’expliquer.
Dans un troisième temps, des activités sont choisies. Elles doivent permettre d’atteindre les objectifs fixés. Enfin, des ressources sont attribuées (temps, matériel, ressources humaines). Elles sont nécessaires pour parvenir à mener ces activités et atteindre l’objectif. »
Une étape incontournable pour y parvenir était de faire un état des lieux portant sur l’ensemble des missions des services. Qu’est-ce qui fonctionne ? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui impacte la réalisation des missions au bénéfice des élèves ? Quels sont les défis sur lesquels chaque service souhaite travailler ?
L’occasion de faire le point en équipe
Si, aux dires de l’ONE, les équipes semblent avoir bien reçu et compris le but de ce travail d’état des lieux et de formalisation, le mettre par écrit s’est par contre révélé un peu plus compliqué. « Ce qui est tout à fait compréhensible. Comme pour toute nouveauté, il faut un peu de temps pour se l’approprier », ajoute Anne Naudin. « Pour l’ONE, ce qui était important pendant l’année 0, c’était que les services et centres s’engagent dans la démarche. Qu’ils prennent le temps de se réunir, de réfléchir en équipe et d’échanger à propos de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. De s’en réjouir mais aussi de voir ce qui motive l’équipe à relever des défis dans les années futures. »
A partir de mars 2023, de nombreuses réunions en ligne et en présentiel ont été organisées entre l’ONE et les équipes de terrain. Ceci afin de présenter, comprendre et s’imprégner de la nouvelle démarche. A partir de juin 2023, tous les services demandeurs ont également pu soumettre un premier brouillon à l’ONE. Ce travail intense s’est étalé jusqu’à fin février 2024.
Projet de service et agrément, désormais liés
Autre changement de taille : construire un projet de service fait maintenant partie des éléments sur lesquels repose l’obtention des agréments. Ce qui n’était pas le cas jusqu’en 2020, où l’agrément des services reposait essentiellement sur une dimension matérielle, d’infrastructures et de ressources humaines.
« L’ONE a souhaité introduire une dimension qualitative à la démarche d’agrément, dans une volonté d’amélioration continue », précise Anne Naudin.
Se plonger dans une démarche de gestion de projet… c’est un sacré projet !
Gloriose Ndayishimiye, qui travaille également en tant que conseillère en santé publique pour le pôle PSE de l’ONE : « Je trouve que tout l’intérêt est d’amener des personnes de terrain à réfléchir à des problématiques, puis à les décliner dans une démarche de gestion de projet et à libérer du temps pour pouvoir mettre en place les actions prévues. Même si cela paraît difficile au premier abord, cette logique d’objectifs, d’activités et d’indicateurs d’évaluation est vraiment un outil concret pour aider les services à atteindre ce qu’ils avaient décidé de mettre en place au départ. »
« Ce nouveau plan d’action prend la forme d’un tableau que l’on peut afficher au mur et qui peut être annoté, corrigé et complété tout au long de l’année », complète Anne Naudin. « C’est un outil quotidien, qui peut être utilisé par l’ensemble des professionnels dans le service.
Pour la première année scolaire, que nous appelons ‘année 1’, nous allons continuer à accompagner les services pour qu’ils prennent en main l’outil et le processus. En fin d’année, ce sera très intéressant de voir ce qui a été produit de positif, mais aussi les échecs et leurs explications. C’est tout aussi important en termes d’apprentissage. Le but est également d’aider les équipes à identifier quelles sont les actions porteuses qu’il faut conserver, et celles que l’on peut laisser tomber. La démarche est vraiment d’encourager la réflexion sur ses pratiques. »
« Et chez toi, ça se passe comment ? »
En parallèle, l’ONE met explicitement en avant sa volonté d’encourager l’échange de pratiques, surtout entre petites et moyennes équipes. « On veut très vite encourager la rencontre et l’échange de trucs et astuces. On ne va pas attendre. On commence dès cette année scolaire. Un but des rencontres d’octobre était d’ailleurs de présenter le paysage des objectifs opérationnels de l’ensemble des services PSE, afin d’encourager les contacts entre ceux qui travaillent sur des objectifs similaires. »
Avancer à petits pas
« Aujourd’hui encore, la mission ‘santé et bien-être des élèves à l’école’ relative à la promotion de la santé reste compliquée car c’est un domaine extrêmement vaste. L’école est le lieu de vie où l’on installe des compétences dont celles en santé.
Les principes de ‘l’école promotrice de santé’ telle que proposée par l’OMS depuis de très nombreuses années doivent être portés par plusieurs secteurs dont l’Enseignement. Cette mission relève donc d’une intersectorialité pour laquelle on demande beaucoup aux équipes PSE, avec souvent peu de moyens. C’est pourquoi nous les encourageons à fixer de petits objectifs, pas trop éloignés de ce qu’ils font déjà. La politique des petits pas est souvent gagnante », précise Anne Naudin.
L’ONE souligne l’énergie positive dégagée par des équipes qui ont pris le défi des projets de service à bras-le-corps, malgré leur importante charge de travail. Et qui mettent en place des actions intéressantes. On peut par exemple citer le service PSE de Boussu, qui propose un « ADOBUS » pour aborder l’EVRAS dans les cours de récréation. Ou encore le PSE du centre liégeois de médecine préventive qui a créé un flyer sous forme de facilitation visuelle, pour communiquer son PDS aux partenaires. Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur des exemples de projets dans les futures éditions de notre e-journal…
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Flyer sur le projet de service en facilitation visuelle, Centre liégeois de médecine préventive
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Pour l’ONE aussi, la démarche d’amélioration continue sera de mise. « Au cours de cette année d’accompagnement, nous avons appris à mieux connaître les équipes, leurs réalités, leur marge de manœuvre et leur vision des priorités en matière de promotion de la santé. Nous avons notamment organisé plusieurs rencontres avec des PSE de l’enseignement spécialisé, et nous avons bien entendu que les projets de service leur sont moins adaptés. Nous avons bien entendu aussi qu’il était difficile de trouver du temps en équipe pour travailler sur ces projets de service. Nous allons donc réfléchir à ce qu’il est possible de mettre en place pour leur faciliter la vie. Par exemple, préremplir le cadre logique est une piste envisagée. »
« Nous tenons vraiment compte des remarques qui émanent des services et cela nous permet de proposer des outils qui leur seront utiles. Ceux-ci seront régulièrement ajoutés sur Excellencis », ajoute Gloriose Ndayishimiye.
Et quand on demande à Anne et Gloriose leur souhait pour cette année 1, voici leur réponse : « Au terme de cette première année, nous espérons que certains services auront eu le plaisir de se découvrir, d’échanger des ressources utiles à l’autre. Nous espérons aussi que le PDS aura initié ou ravivé une dynamique d’équipe qui peut être source de satisfaction professionnelle et de plaisir au travail. »
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Trois services PSE, trois réalités
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Quelques semaines après la rentrée scolaire, trois équipes PSE nous ont réservé un accueil chaleureux, le temps de nous raconter leur mise en projet et ce qui en est ressorti. Nous en avons profité pour leur demander, à elles aussi, leur état d’esprit et leurs souhaits pour cette première année et les suivantes.
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« Sortir un peu des sentiers battus et se voir avancer »
Centre liégeois de médecine préventive
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Mini-portrait :
- Environ 48 000 élèves sous tutelle.
- 110 implantations d’écoles.
- Personnel : 15 infirmiers, 2 administratifs, 1 directeur + environ 10 médecins indépendants.
- Répartis sur 2 antennes (Liège et Hannut).
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A côté des bilans de santé, Anne-France Brogniet, infirmière en Santé publique, est aussi responsable des différents projets mis en place au Centre Liégeois de médecine préventive. C’est elle qui a piloté la mise en place du projet de service (PDS).
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Comment avez-vous défini vos objectifs ?
Anne-France : « Afin de préparer le PDS, j’ai organisé des séances de brainstorming en équipe pour réaliser un état des lieux. J’avais prévu des feuilles où l’on a pu noter, par mission, ce qui fonctionne, ce qui pourrait mieux fonctionner et ce qui ne fonctionne pas. C’était important d’avoir cette relation de confiance : chacun pouvait lâcher ce qu’il avait à dire. Mais c’était aussi important de mentionner les choses qui vont bien.
Nous devions ensuite agréger toutes ces idées pour identifier des thématiques de travail. Pour cela, j’ai constitué un groupe de travail avec 6 membres de l’équipe. Nous devions chercher les causes-racines, mettre le doigt sur les problèmes-sources : est-ce un problème de communication, de réseautage, lié à notre logiciel informatique, … ? Nous avions beaucoup d’idées pour chaque mission, quasi toutes intéressantes et pertinentes. Pour faire des choix, j’ai consulté à nouveau l’équipe, cette fois au moyen d’un Google Form demandant à chacun de classer les objectifs par priorité. Enfin, on a simplement pris la moyenne de tous ces votes. Restait à écrire nos objectifs de manière SMART. »
Votre PDS, en bref :
« Chaque objectif est étalé sur six ans, dont l’année 1 consiste généralement à approfondir la problématique. C’était important pour nous d’avoir cette vision à moyen terme et de garder une marge de manœuvre. Si un problème d’organisation interne survient et nous ralentit une année, nous pourrons nous rattraper l’année suivante puisque nous avons 6 ans pour atteindre chaque objectif.
MISSION 1 : Augmenter notre réseau de partenariats, pour pouvoir aiguiller et répondre aux demandes de tous. Comme nous travaillons à 25, un recensement était nécessaire au sein de l’équipe. Nous allons également nous appuyer sur les partenariats qui existent déjà dans les écoles.
MISSION 2 : Harmoniser les bilans de santé, afin que nous travaillions tous de la même façon. Par exemple : laisse-t-on le pantalon pour peser les élèves plus âgés ? Si oui, combien de grammes faut-il enlever ? Quelle thématique aborde-t-on avec quels élèves ? Quelles communications ajoute-t-on au bilan de santé ? Améliorer la communication aux élèves et aux parents fait aussi partie de cet objectif, avec une volonté d’être compris de tous.
MISSION 3 : Actualiser les documents et la procédure en cas de déclaration de maladie transmissible, et faire le point sur nos connaissances en la matière.
MISSION 4 : Encoder les données en temps réel dans le logiciel informatique, afin de pouvoir envoyer immédiatement des données complètes et de qualité. Bien sûr, cela va prendre du temps et soulève beaucoup de questions : comment accéder au réseau dans les écoles avec nos ordinateurs ? Comment former les collègues à l’utilisation des ordinateurs et des clés 4G ? Un groupe de travail planche sur ces questions depuis déjà deux ans. Bien sûr, nous ne nous attendons pas à y parvenir dans toutes les écoles.
Nous y avons également ajouté un autre objectif : nous réapproprier ces statistiques pour construire nos projets. Imaginons que j’aie prévu une animation sur l’alimentation dans une classe de Fléron, je pourrais d’abord regarder les statistiques et peut-être me rendre compte que le BMI est en train de monter. Il s’agit d’utiliser ce recueil de données, que l’on fait déjà, pour faire du lien avec notre communication et nos projets. »
Quel est l’état d’esprit de l’équipe en ce début d’année 1 ?
« Il a été compliqué de s’approprier le cadre logique et la formulation des objectifs, d’autant que cela a été perçu comme contraignant maintenant qu’il est lié aux agréments. Mais finalement, je me dis qu’à l’ONE, ils font de leur mieux avec les moyens qu’ils ont. Et c’est aussi notre cas : nous ferons de notre mieux dans le cadre des projets de services, et c’est bien. Je ne me suis jamais mise dans l’idée que c’était une contrainte et je ne l’ai jamais vendu comme tel à l’équipe. Personnellement, j’adhère à cette démarche car j’ai besoin de comprendre le sens de ce que je fais. Le PDS nous donne les moyens de sortir juste un peu des sentiers battus et de se voir avancer dans une direction.
Dans l’équipe, le sentiment global est plutôt positif aussi, même si le PDS fait peur à certains collègues car cela s’ajoute à notre travail quotidien. Je les rassure en disant que nous allons réfléchir à nos pratiques, nous mettre en projet et aller jusqu’où nous le pouvons. Nous ne nous sommes pas fixé de trop gros objectifs, ça c’est certain. Nous faisons déjà des choses et nous les faisons très bien.
Bien sûr, nous allons tout faire pour y arriver. Mais notre boulot, c’est le bilan de santé. On verra nos élèves, on fera de la promotion santé et, oui, il y aura des projets. Mais ça ne deviendra pas une priorité sur le reste de notre travail. »
Un souhait pour la suite ?
« L’ONE a la volonté de mettre davantage les PSE en réseau. Pour moi, cela peut être très porteur. Nous avons besoin de beaucoup plus d’uniformisation dans notre travail. Par exemple, quand je tombe sur les communications d’autres PSE, je découvre des choses magnifiques. C’est dommage que tous les PSE ne soient pas au courant.
Nous avons tellement de richesses et de compétences, donc partageons nos pratiques même si ça peut prendre du temps. Par exemple, pour les maladies transmissibles, je suis sûre que plusieurs PSE ont prévu d’actualiser leurs documents. Mon message aux autres services est donc : n’hésitez pas à nous contacter si vous voulez un partage d’informations ou de réseautage. Il faut mettre l’élève au centre. Nous travaillons tous pour le bien-être de l’élève. »
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« Une dynamique positive entre nos trois antennes »
PSE libre du Brabant wallon
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Mini-portrait :
- Environ 43 000 élèves sous tutelle.
- 144 implantations d’écoles.
- 23 membres du personnel + environ 10 médecins indépendants.
- Répartis sur 3 antennes (Wavre, Braine-l’Alleud et Nivelles). Une infirmière coordinatrice dans chaque antenne.
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Pierre Squifflet, directeur du PSE libre du Brabant wallon depuis 6 ans, a participé au groupe de travail de l’ONE pour la création de ce nouveau projet de service. Lors de notre interview, il était accompagné par Tiffany Harris, référente du projet de service et infirmière « volante », occupant une fonction de renfort et remplacement des équipes sur le terrain.
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Comment avez-vous défini vos objectifs ?
Pierre : « Le projet de service a toujours été ancré dans le mode de fonctionnement du PSE libre. Mais à la fin du précédent PDS, certains projets s’étaient effrités et le dynamisme n’était plus forcément là. A l’époque, les infirmières coordinatrices de chacune des antennes essayaient de faire vivre leur propre projet de service. C’était assez pesant, surtout en cette période de sortie de Covid. Tiffany a été engagée pour les soulager et regrouper les antennes autour d’une même dynamique. »
Tiffany : « J’ai commencé par lire les tableaux Lemoigne, qui m’ont donné bien mal à la tête ! Je suis ravie du nouveau projet de service, qui est très dynamique et fonctionnel, et que je trouve beaucoup plus facile à comprendre que le précédent.
Nous avons organisé des réunions pour cibler des points communs, sur base desquels nous avons travaillé en entonnoir. Nous sommes partis d’un champ large : que veut-on faire pour les six prochaines années ? Et sur cette base, nous avons réduit pour arriver à nos quatre missions. Le but était d’avoir des objectifs longitudinaux sur les six ans, à construire petit à petit. Ce qui est assez rassurant. »
Pierre : « Ce travail a vraiment été l’occasion de fédérer les équipes. Tout le monde a participé aux réunions, jusqu’au comptable ! L’arrivée de Tiffany a aussi permis de soulager les coordinatrices de ce travail conséquent de rédaction, de correction, de temps investi dans les réunions et d’allers-retours avec l’ONE. Le contact étroit avec l’ONE était important pour ne jamais être ‘à côté’. »
Votre PDS, en bref :
Tiffany : « Les objectifs sont communs aux trois antennes. Mais les actions, dans leur mise en œuvre, sont un peu différentes car les antennes n’ont pas la même population, pas la même histoire… A part pour la mission qui concerne les maladies transmissibles, où nous avons défini ensemble les mêmes actions.
MISSION 1 : Le premier objectif vise la santé mentale des élèves, et le développement de nos compétences psychosociales en interne. Ensuite, nous voulons améliorer notre connaissance des acteurs et des outils en Brabant wallon, et développer nos collaborations.
MISSION 2 : Nous avons souhaité cibler la communication au moment des bilans de santé : comment l’élève vit-il l’accueil lors de ses visites au PSE ? C’est lui qui va nous amener l’orientation pour améliorer notre communication l’année suivante. L’année 3, nous allons améliorer notre réponse aux parents, et ensuite aux écoles. Pour l’année 6, on rêverait d’améliorer notre communication de façon numérique. On se laisse du temps pour y arriver parce que c’est du costaud.
MISSION 3 : L’augmentation des cas de coqueluche, rougeole, gale, etc. entraîne pas mal de changements, et a nécessité beaucoup de temps de travail et de stress dans les équipes. Nous avons donc décidé d’être proactifs et de fixer ensemble, en partant du terrain, la procédure décisionnelle à appliquer : que fait-on, étape par étape ? Le but est d’apporter de la sérénité sur le lieu de travail. Et d’aider les nouveaux engagés, pour qui cette responsabilité peut être très stressante.
MISSION 4 : Il y a vraiment un manque d’uniformisation dans le traitement des données entre les PSE. Même lorsque nous utilisons le même logiciel, on ne peut pas s’échanger les données car les variables d’encodage ne sont pas les mêmes. Il faut à chaque fois réencoder les cartes de vaccination, ce qui prend énormément d’heures de travail. On ne peut pas non plus analyser une donnée si elle est écrite et interprétée différemment, surtout lorsqu’on aborde la santé mentale.
La première année, nous allons nous intéresser à tout ce que comprend le logiciel, et comment il est possible d’améliorer l’encodage. Ce qui se fera à partir de l’année 2. Ensuite, nous essaierons d’améliorer l’outil dans les limites du possible. »
Pierre : « La digitalisation et la numérisation sont faisables et nécessaires. Quand vous imaginez le nombre de parents qui complètent le formulaire papier et le nombre de personnes au sein des PSE qui doivent réencoder, ce sont des emplois et des emplois… Le rêve serait de réinvestir ce temps que l’on perd au niveau de l’encodage dans des actions concrètes, des suivis, des accompagnements. Aujourd’hui, s’il y a bien une chose qu’il faut faire avancer à grands pas, c’est sans aucun doute le programme informatique. Et ça va suivre, j’en suis persuadé. Notre rêve est aussi que l’outil informatique puisse nous aider sur le terrain, et pour évaluer et améliorer notre travail. »
Quel est l’état d’esprit de l’équipe en ce début d’année 1 ?
Tiffany : « Ce travail a amené une émulation, une dynamique très positive entre les trois antennes. Au point que maintenant, les collègues des différentes antennes ont envie de se retrouver autour de fêtes par exemple. Ce qui était moins le cas avant. Je pense qu’on va continuer sur notre lancée, parce que c’est valorisant de voir qu’on crée des liens entre nous et qu’il y a de l’entraide. Même si nous travaillons avec des populations différentes, nos objectifs sont communs : l’élève, qu’il soit bien à l’école, bien chez lui. Et ça, ça rassemble. »
Pierre : « Ce n’est pas anodin. J’aurais aimé voir aussi un dynamisme plus important entre les PSE en général. Même si nos publics sont un peu différents, cela reste des élèves et on retrouve les mêmes problématiques. On pourrait essayer de fédérer un peu plus les choses, voire même faire des économies d’échelle par rapport à certains projets. Le 8 octobre sera une première mise autour de la table par rapport aux projets de services. Je suis content qu’il y ait des échanges, et il faudra continuer. »
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Un travail riche de collaborations
PSE libre de Saint-Gilles
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Mini-portrait :
- Environ 11 000 élèves sous tutelle.
- 19 écoles.
- 4 infirmières à temps partiel, 1 directrice + 1 médecin titulaire indépendant.
- 1 implantation, en cohabitation avec 3 centres PMS.
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Fraîchement installé dans ses nouveaux locaux, le service PSE libre de Saint-Gilles s'inscrit dans une structure regroupant également trois centres PMS. Ceux-ci sont amenés à collaborer étroitement dans leur fonctionnement et le service aux élèves.
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Emmanuelle Caspers, directrice : « Le principe de cette asbl, ‘PEPS’, est vraiment de travailler de manière intégrée tout en respectant les modalités particulières et les mandats des uns et des autres. Les groupements d’écoles par infirmière au sein du PSE correspondent d’ailleurs aux groupements des CPMS, ce qui permet vraiment une fluidité de collaboration. »
Comment avez-vous défini vos objectifs pour le projet de service ?
Emmanuelle : « La situation était un peu particulière chez nous parce que, lorsque je suis arrivée en janvier 2023, l’équipe était en reconstruction et la priorité était de consolider nos missions de base.
Etant donné la taille et la charge de travail de notre équipe, c’est principalement moi qui ai rédigé le projet de service. Pour cela, j'ai beaucoup observé ce qui se passait, quelles étaient les questions de l’équipe, les difficultés, etc. Je leur proposais des objectifs lors de réunions de projets, nous en discutions et je revenais avec de nouvelles propositions. Nous avons travaillé à partir d’un canevas simplifié que j'ai ensuite étoffé sur base de leurs retours et de la faisabilité. Pour y arriver, je me suis aussi appuyée sur des ressources extérieures. »
Votre PDS, en bref :
Emmanuelle : « Dans chaque objectif, l’année 1 consiste vraiment à favoriser la formation, l’information et la sensibilisation de l’équipe, et la mobilisation de nos ressources internes. Nos ressources humaines nous laissent vraiment très peu de marge de manœuvre pour mettre en place des projets de promotion de la santé, donc nous sommes plutôt dans une démarche d’écoute de la demande et de veille.
MISSION 1 : Notre priorité est de nous former à ce qu’est l’approche globale et positive de la santé, parce que nous avons des infirmières qui viennent du secteur du soin et qui ont plutôt l’habitude de travailler en prévention. Nous voulons aussi mieux connaître les caractéristiques, les besoins et les demandes de nos écoles, tout en étant déjà dans l’action. Dans une optique de learning by doing.
Par ailleurs, lors des bilans de santé, les enfants passent beaucoup de temps à attendre dans nos locaux. L’objectif est donc de pouvoir se mobiliser ici pour faire des actions de sensibilisation avec les élèves, en coanimation avec nos collègues du PMS. Enfin, nous sommes aussi présents au niveau des établissements scolaires dans différentes cellules EVRAS ou bien-être par exemple.
MISSION 2 : Au niveau des bilans de santé, un enjeu est vraiment de s’organiser sur différents sujets : la distribution des enveloppes pour le bilan de santé, le bilan de santé en 4ème secondaire que nous avons réintroduit, la vaccination HPV en 2ème, la mise à jour des vaccinations de rattrapage… Nous souhaitons aussi revoir nos outils pour les publics en situation de fragilité, en étant attentifs à la notion de littératie, en travaillant avec des partenaires spécialistes. Enfin, nous aimerions organiser une sensibilisation en collectif pour les étudiants des écoles supérieures, dont beaucoup relèvent d'un système d'assurance maladie étranger.
MISSION 3 : Nous souhaiterions travailler à une meilleure connaissance des besoins des élèves et étudiants en matière de gestion des maladies transmissibles. Afin de réajuster entre autres, nos communications. Nous aimerions aussi identifier un acteur-clé dans chaque école afin qu’il puisse être notre relais lors d’une épidémie ou problème de maladie contagieuse dans un petit groupe d’élèves.
MISSION 4 : Nous allons revoir nos questionnaires pour réduire le nombre de données récoltées. L’encodage dans le programme nous pose aussi beaucoup de questions éthiques, car ces informations peuvent suivre les enfants pendant toute leur scolarité. Avec le risque que cela ait une incidence sur leur parcours. Certaines situations sont parfois délicates, mais il est important de laisser la chance aux familles de montrer qu'elles ont des ressources.
En résumé, notre projet de service s’accompagne de différents enjeux : formation interne, littératie, meilleure connaissance des publics, animation pédagogique… C’est vrai que cela fait beaucoup d’objectifs, mais c'était une manière de recenser tous les besoins pour éviter qu'ils ne passent à la trappe. Nous verrons ce qu’il sera possible de réaliser en fonction de la réalité. »
Quel est l’état d’esprit de l’équipe en ce début d’année 1 ?
Emmanuelle : « Le récent déménagement a donné un coup de boost. Il ne s’agit pas simplement de locaux plus modernes, mais d’une vraie ressource pour des opportunités de collaboration. J'essaie vraiment de mettre les conditions en place pour que l'équipe se sente bien. En termes de projets, il y a beaucoup à faire et nous devons prioriser. Le plus important est de faire ce que l’on peut tout en restant présents pour les écoles. C'est la priorité. »
Un souhait pour la suite ?
Emmanuelle : « Je suis curieuse de voir ce que vont donner les rencontres organisées par l’ONE. De notre côté, nous sommes déjà dans une démarche de collaboration avec les PMS avec qui nous cohabitons, ainsi qu’avec des associations comme BruZelle ou Cultures&Santé. Et comme nous avons un territoire partagé avec le PSE libre de Bruxelles-Capitale et le PSE communal d’Anderlecht, nous avons déjà mis au point des rencontres élargies pour faire en sorte que les publics soient bien suivis. Mais de manière plus générale, je trouve que la PSE est trop isolée du reste de la promotion de la santé en raison du cloisonnement des compétences. Ce qui empêche certains opérateurs de faire des projets à destination des publics scolaires. On nous réserve le public scolaire, mais nous ne pouvons pas avoir toutes les compétences de tous ces gens-là. Je rêve d’un mode de fonctionnement plus ouvert. »
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Les Lieux de Rencontre Enfants et Parents accueillent de jeunes enfants (le plus fréquemment âgés de 0 à 3 ans) accompagnés de leurs parents, grands-parents ou d’une personne proche. Ils sont ouverts à toutes les familles, quelles que soient leurs particularités.
Cet accueil s'effectue en présence de professionnels et de volontaires qui permettent, par leur accompagnement, de soutenir la relation entre l'enfant et son ou ses parents et de rompre l'isolement social vécu par certaines familles.
Les 3 et 4 décembre, deux journées de partage d’expertises et de pratiques seront organisées à Bruxelles, afin de mettre en lumière le travail réalisé dans ces structures.
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« Règles et précarité menstruelle à l'école », une brochure d'éducation permanente
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Bien souvent, c'est à l’école que se vivent les premières menstruations... et cela n'a rien d'évident ! Gêne, stress de manquer de produits périodiques, toilettes sales, inadaptées ou interdites d’accès, rareté de l’information, etc. Il y a encore du chemin à parcourir pour améliorer les infrastructures et les équipements dans les toilettes scolaires.
Cette publication de Question Santé propose des pistes de réflexion et d’action pour lever ce tabou et lutter contre la précarité menstruelle dans les toilettes scolaires : un véritable enjeu d’égalité hommes-femmes, de santé publique, de société et d’accès aux droits fondamentaux !
Découvrir la publication
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Les documentalistes des Centres Locaux de Promotion de la Santé vous proposent une sélection de deux outils sur la confiance en soi.
Le prêt de ce matériel est réalisé dans le cadre d’un accompagnement documentaire et/ou méthodologique. Les outils mis à disposition sont sélectionnés en fonction des besoins du demandeur, de son contexte de travail et du public cible.
Chaque professionnel peut s’adresser au CLPS de son territoire d’action.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.lesclps.org
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Cap sur la confiance ! La confiance vient en jouant
Editeur : Helvetic
Public : à partir de 8 ans
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« Une énorme vague s’approche et menace de détruire le phare que les joueurs essaient d’ériger… »
Dans ce jeu, chaque joueur se fixe un objectif, réfléchit aux freins et aux stratégies à mettre en place pour l’atteindre. La coopération, la réflexion et la communication entre les joueurs sont primordiales pour atteindre le but que chacun s’est fixé.
Chaque carte invite le joueur à s’interroger sur les difficultés auxquelles il a été confronté. Le jeu permet à chaque joueur de poser des mots sur les émotions et les sentiments éprouvés face à ces obstacles et ainsi mieux comprendre comment chacun fonctionne.
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Un jeu positif qui encourage tout le monde à participer car aucune réponse donnée n’est fausse. Tous ensemble, il s’agira pour les joueurs de repousser la vague qui menace le phare en répondant aux questions, en prodiguant des conseils aux autres et en partageant des expériences vécues.
Un jeu idéal à partir de 8 ans qui peut être utilisé par les petits et les grands, en classe ou en individuel pour apprendre à mieux se connaître, s’entraider et acquérir de la confiance en soi, car cela s’apprend !
Découvrir le jeu Cap sur la Confiance - La confiance vient en jouant !
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La montagne de la confiance
Editeur : Placote
Public : 7 – 11 ans
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Ce jeu est conçu pour aider les jeunes de 7 à 11 ans à réfléchir aux différentes composantes de l’estime de soi, c’est-à-dire le sentiment de sécurité, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance et le sentiment de compétence.
Les jeunes sont appelés à répondre à des questions qui les concernent en faisant le parallèle avec le vécu du personnage principal du jeu : un Yéti. Ils doivent venir en aide à Kili le Yéti au sommet de la montagne afin qu’il retrouve sa confiance en lui. En répondant aux questions, ils pourront escalader la montagne pour aller rejoindre Kili et l’aider.
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