Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER SOS Enfants et jeunes en difficulté… les crises et bouleversements se succèdent et impactent profondément le bien-être et la santé mentale des jeunes générations et de leurs parents. Un sacré défi à relever pour tous ceux qui œuvrent aux côtés des enfants et des jeunes !
ALIMENTATION Une nouvelle brochure de l’ONE propose des pistes pour réinventer la boite à tartines, aussi bien sur le fond que la forme.
VACCINATION L’unité mobile de vaccination mise en place par l’ONE, un appui pour les services PSE.
BREVES Nouvelle brochure sur le B.A.-BA des toilettes - Moules Frites, la chaîne belge de vidéos et podcasts 100% consacrée à la sexualité.
PIPSA Des outils qui ouvrent des espaces de parole afin d’exercer et de développer l’expression, l’écoute, l’échange, le débat.
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SOS Enfants et jeunes en difficulté
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La santé mentale, un défi à relever !
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Selon les dernières estimations de l'UNICEF [1], plus de 16,3 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans en Belgique sont atteints d'un trouble mental diagnostiqué selon les termes de la définition de l'Organisation mondiale de la Santé. Ce chiffre est alarmant d’autant qu’on peut valablement penser que le malaise vécu par les enfants et les jeunes est bien plus important : la crise sanitaire et son lot de conséquences, l’inquiétude concernant le changement climatique, la guerre en Ukraine et la crise énergétique… les crises et bouleversements se succèdent et impactent profondément le bien-être et la santé mentale des jeunes générations et de leurs parents.
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Écouter les enfants et les jeunes, entendre leurs difficultés, les accompagner et les orienter si nécessaire vers des services adaptés, tel est le défi pour les professionnels en contact avec ces enfants et ces jeunes, que ce soit pour les enseignants, les services PSE, les centres PMS et tous les adultes présents dans l’école.
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PRINCIPALES RECOMMANDATIONS DES ENFANTS ET DES JEUNES
Les enfants et les jeunes concernés par la santé mentale recommandent d’agir dans les domaines suivants :
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1. PARTICIPATION
- Faire entendre la voix des enfants et les jeunes dans la société dans son ensemble. Les associer à toutes les décisions qui les concernent, comme n’importe quel autre citoyen.
- Écouter l’opinion des enfants et des jeunes et en tenir compte dans tous les services et soins de santé mentale destinés aux enfants et adolescents.
- Faire de la participation des enfants et des jeunes un vecteur de changement pour le bien-être de tous, adultes et enfants
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2. PRÉVENTION
- Besoin de créer des lieux de proximité dans les quartiers où les jeunes peuvent se rencontrer et obtenir de l’aide de professionnels en toute confiance.
- Lutter contre les discriminations liées au genre, y compris celles qui concernent les enfants et les adolescents LGBT+.
- Briser le silence et la stigmatisation qui entoure la santé mentale des enfants, mener campagne pour que ce ne soit plus un tabou d’en parler et de demander de l’aide.
- Soutenir les familles qui sont confrontées à de plus grandes difficultés, comme la pauvreté, en leur apportant une aide sociale adaptée à leur situation.
- Transformer l’école en véritable lieu d’aide, avec la mise en place de coachs bien-être, de cours sur la santé mentale et de centres PMS beaucoup plus accessibles.
- Interdire toute forme de violence à l’encontre des enfants dans la famille et mener campagne pour sensibiliser les parents à l’impact de la violence sur les enfants.
- Lutter contre le harcèlement des enfants à l'école et en ligne.
- Former les professionnels de première ligne (enseignants, médecins généralistes, psychologues) à relever des défis complexes pour aider au plus vite les enfants.
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[1] Extrait du « Rapport des enfants et des jeunes concernés par la santé mentale en Belgique », Rapport « What Do You Think ? », UNICEF Belgique, 2022. https://www.unicef.be/sites/default/files/2022-06/Rapport%20What%20do%20you%20think%202022%20FR%20LR.pdf
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Brustars : un réseau de santé mentale axé sur les soins
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L’OMS estimait qu’en 2019, près d'un milliard de personnes étaient atteintes de troubles de la santé mentale, dont 14 % d'adolescents. En Belgique, les données disponibles évoquent une hausse des hospitalisations en psychiatrie infanto-juvénile, aussi bien dans les hôpitaux généraux que dans les hôpitaux psychiatriques. L’occasion de présenter les réseaux de santé mentale, des structures mises en place depuis 2015 dans chaque province du pays pour mieux organiser l’accompagnement, le suivi et les soins des enfants. Rencontre avec Kathleen Coppens, coordinatrice de Brustars, le réseau bruxellois de santé mentale.
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Le réseau Brustars a été créé en 2015 suite à une nouvelle politique en santé mentale dont le but est de réorganiser les soins en mettant davantage l’accent sur la détection et l’intervention précoce et moins sur l’hospitalisation. Pour ce faire, le réseau met en relation les différents partenaires, aussi bien les hôpitaux, les médecins, que les services de promotion de la santé à l’école, les centres psycho-médicaux-sociaux, les représentants des jeunes, des parents, etc. « Ce n’est pas seulement un psy ou un pédopsychiatre qui peut accompagner un jeune en souffrance. C’est en intégrant les acteurs de tous les autres domaines de la vie de l’enfant, comme l’école, la famille, mais aussi les activités de loisirs, qu’on peut réfléchir ensemble à ses besoins ».
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Des soins psy de première ligne…
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Outre ce concept de soins intégrés commun à tous les réseaux de santé mentale en Belgique, Brustars a la particularité de proposer une nouvelle offre de soins pour intervenir directement en moments de crise avec des équipes mobiles, en proposant des lits, des consultations concertées ainsi que des soins psychologiques de première ligne. « On reçoit beaucoup de demandes des PSE pour des accompagnements au niveau de l’équipe mobile. On se rend compte que ceux qui sont en contact direct avec les enfants ont un temps limité pour aborder les questions de santé mentale et n’ont pas toujours les clés pour y répondre. Via le projet des psy de première ligne, on veut apporter un soutien, et surtout un relais direct vers les soins ». Car l’un des constats le plus problématique par rapport à la santé mentale est que l’offre de soins est complètement saturée, les listes d’attente sont parfois très longues, le nombre de lits insuffisant, sans parler des familles qui n’ont tout simplement pas les moyens de payer plusieurs séances de psy. Si le projet de psy de première ligne a été lancé en 2018, son développement a été mis à mal par le Covid-19 et le manque de moyens. Ce n’est que depuis début 2022 qu’il a pu être véritablement lancé. Depuis, il promet de rendre accessibles à tous des soins psychologiques via des psychologues indépendants conventionnés. La première séance est gratuite et on peut ensuite avoir accès entre 8 et 10 séances à un tarif préférentiel, avec la possibilité de séances en groupes. « L’idée est de donner une liste de psys conventionnés qu’on peut contacter directement pour obtenir un rendez-vous dans un court délai ».
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…Pour détecter plus tôt les problèmes de santé mentale
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D’après le Conseil supérieur de la santé, 75 % des problèmes de santé mentale apparaissent avant l'âge de 24 ans. Les problèmes psychologiques se développent donc généralement tôt dans la vie. Face à une offre de soins saturée et un secteur de professionnels en santé mentale décimé par la surcharge de travail et l’épuisement après la crise Covid-19, la stratégie consiste à détecter les problèmes dès le plus jeune âge. Non seulement pour les prendre en charge et éviter les difficultés à plus long terme, mais aussi pour éviter les soins plus lourds. Pour Kathleen Coppens, « il ne faut pas oublier que certaines pathologies sont spécifiques à certains âges. Chez les tout-petits, on peut observer des troubles de l’attachement, alors que les premiers signes de dépression n’apparaîtront que vers l’âge de 14 ans. Dans tous les cas, la recherche internationale met beaucoup d’attention sur les 1000 premiers jours de l’enfant, les deux à trois premières années de vie. Car on sait que c’est à ce moment que l’enfant construit la base de tout son développement psychologique ».
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La pandémie n’a fait qu’amplifier et aggraver les problèmes de santé mentale chez les jeunes. « Durant la crise, on a vraiment observé une augmentation des demandes, les salles d’urgences étaient débordées, il n’y avait plus de places dans les services pédo-psychiatriques. Depuis, ça s’est calmé mais la souffrance reste importante. D’autres évolutions sociétales prolongent la crise : le conflit en Ukraine, la montée des prix qui influent sur la souffrance de familles parfois déjà en difficulté… Ces éléments sont venus renforcer le malaise général ». Mais Kathleen Coppens souhaite aussi attirer l’attention sur un autre point corollaire de l’explosion des problèmes de santé mentale chez les jeunes : la souffrance des équipes du secteur social. « C’est quelque chose qui me frappe et que je communique dès que je peux à ceux qui nous financent. Les professionnels ont beaucoup donné d’eux-mêmes pendant la crise. Ils ont absorbé beaucoup de stress, ont tenté de poursuivre leur mission, car ils savaient que les enfants étaient enfermés chez eux, etc. Et ils en payent le prix maintenant. Ils sont nombreux à avoir quitté le secteur, les équipes sont en sous-effectif et on peine à trouver de nombreux collaborateurs ».
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Les défis du réseau pour la nouvelle année
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Face à un secteur de la santé mentale affaibli, Kathleen Coppens réaffirme la priorité de mettre en avant les soins psy de première ligne. « Il y a pour l’instant une sous-utilisation de ces heures de consultation qui sont disponibles pour les enfants et les adolescents. On souhaite faire mieux connaître ce projet pour qu’il soit mieux utilisé ». Ensuite, la coordinatrice du réseau Brustars appelle au rassemblement du secteur de la santé mentale. « Nous devons nous retrouver comme partenaires sur réseau, car on constate que là où chaque partenaire individuel n’a pas la réponse, si on travaille ensemble sur le terrain, on trouve des solutions ». Et de conclure que les services PSE ont eux aussi un rôle primordial à jouer. « Il faut instaurer plus de dialogue dans les écoles sur la question de la santé mentale. Car si en tant qu’adulte, on peut être gêné d’exprimer ce qu’on ressent, on peut parfois être surpris de voir comment un tel sujet ouvre la discussion et les échanges avec les jeunes. Ils ont tous quelque chose à raconter là-dessus ».
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Réseau Matilda : une approche globale de la santé mentale
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Katalijne van Diest, coordinatrice du réseau de santé mentale Matilda en province du Luxembourg, évoque l’importance d’adopter une approche globale et la nécessité d’impliquer tous les acteurs qui travaillent avec les jeunes.
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Katalijne van Diest le confie, le réseau de santé mentale Matilda n’a pour l’instant pas beaucoup collaboré avec les services PSE. « Un réseau ne se crée pas en un jour », reconnaît-elle. Depuis leur mise en place en 2015, il faut entraîner les différents partenaires en contact avec les jeunes à se réunir et pour ce faire, il faut aussi changer de regard sur ce qu’est la santé mentale.
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Changer de regard sur la santé mentale
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Psychologie et psychiatrie : la santé mentale est encore trop réduite à ces deux sphères spécialisées, créant parfois un fossé dans le monde médical. « C’est encore un grand débat qui anime les acteurs médicaux. On a tendance à séparer la santé mentale de la santé en général et ceux qui y travaillent sont perçus comme appartenant à un tout autre secteur, un autre monde. Mais c’est pourtant le même ! C’est ce qu’on essaie de communiquer au sein de notre réseau, que la santé mentale comporte différentes facettes, qu’elle est présente dans tous les domaines de la vie, de l’école à la famille, en passant par les loisirs et la santé physique, et ce, dès le plus jeune âge. Le bien-être est partout. Les troubles alimentaires illustrent bien l’imbrication de la dimension physique et psychique de la santé. Ce sont les deux faces d’une même pièce. C’est pourquoi lorsqu’on est face à un élève avec un problème de santé, il est toujours utile de creuser pour voir ce qui pourrait se cacher derrière. Et les réseaux sont là pour apporter ce soutien, via des équipes mobiles ou d’autres partenaires qui peuvent échanger sur ces problématiques », explique Katalijne van Diest. Une vision plus globale qui permet aussi une approche plus optimiste et positive. « Ce n’est pas parce qu’il y a un problème dans la sphère familiale que la solution se trouve uniquement dans cette sphère-là. La solution doit prendre en compte les différentes facettes de la santé mentale et cela ouvre des perspectives. Cela revient à se rendre compte que nous disposons de bien plus de forces et de ressources que ce que l’on croit ».
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Faire participer les jeunes
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Si chaque réseau met en place différents programmes de promotion de la santé, le réseau Matilda travaille davantage sous la forme de groupes de travail pour sonder les besoins du terrain. « Actuellement, on a un groupe de travail sur l’âge de transition et sur la déficience intellectuelle. On fait alors appel aux différents partenaires du réseau et ceux qui le veulent peuvent nous rejoindre autour de la table pour discuter très concrètement de ces problématiques. Écoles, hôpitaux psychiatriques, secteur jeunesse, secteur adultes… toutes les personnes qui, à un moment ou à un autre, sont en contact avec les jeunes sont invitées à discuter. La collaboration, c’est la force du travail en réseau ». Depuis quelques mois, le réseau Matilda travaille sur la participation des jeunes avec un coach spécialisé qui sensibilise les partenaires du réseau pour qu’ils mettent en place des projets qui font participer directement les jeunes. « Pendant l’épidémie Covid-19, on a parfois demandé l’avis aux jeunes sur leurs études, leurs idées… Mais ce n’est pas ça la participation. L’idée n’est pas de récolter des avis, mais de créer un véritable échange avec les jeunes et de construire avec eux des solutions à leurs problèmes ».
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Si Katalijne van Diest observe que les cas sont plus nombreux et plus lourds depuis la crise du Covid-19, elle ne distingue pas une catégorie de problèmes spécifiques. « Tous les problèmes de santé mentale ont explosé chez les jeunes. D’autant que les services étant débordés, la prise en charge est ralentie. En revanche, la crise du Covid-19 a eu un impact positif dans la mesure où elle a permis de mettre ce sujet-là sur la table. C’est plus facile aujourd’hui de parler de la souffrance psychique des enfants et des adolescents, plus facile aussi de demander de l’aide et c’est peut-être aussi pour cette raison qu’il y a plus de demandes. C’est une hypothèse… ».
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La cellule santé mentale de l’ONE
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Opérationnelle depuis 2021, la cellule de la santé mentale de l’ONE répertorie et soutient les actions des différents agents sur le terrain. Élisabeth Miller, médecin expert auprès de la direction santé de l’ONE, nous explique le rôle de cette cellule et ses priorités.
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Soutenir les enfants et les familles
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Stress, anxiété, troubles du comportement : depuis plus de deux ans, les effets délétères de la crise du Covid-19 et les difficultés sociales qui en découlent pèsent sur la santé mentale des familles. Bien que la thématique soit déjà présente de manière sous-jacente au travers de nombreuses actions, l’ONE a décidé de créer une cellule spécifique pour encadrer cette problématique. « Notre but est de soutenir les enfants et les familles à travers toutes les activités de l’ONE, comme les partenaires enfants-parents (PEPs) dans le cadre des consultations. Les milieux d’accueil sont également très importants, car ils permettent la rencontre avec d’autres enfants, d’autres adultes, d’avoir une expérience en dehors du cadre familial, d’éprouver des règles et des limites. Mais c’est aussi l’occasion de soutenir directement et de manière informelle les parents dans leur parentalité et de ce fait-là, de prévenir certaines difficultés psychologiques qui pourraient se développer ». La cellule santé mentale a également initié des partenariats avec les psychologues de première ligne dans le cadre des consultations pour enfants ou prénatales et travaille également à la création d’un référentiel qui permettrait d’identifier et de valoriser les activités de l’ONE qui contribuent au soutien de la bonne santé mentale des enfants et des familles.
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Impact de la campagne de vaccination
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La cellule santé mentale collabore aussi avec le Pôle PSE de la Direction santé, notamment pour la mise en place d’activités de promotion du bien-être des élèves. D’ailleurs, elle planche actuellement sur un sujet passionnant et épineux à la fois : l’impact sur les enfants de la campagne de vaccination et des mesures prises dans le cadre de la crise du Covid-19 tel le port du masque ainsi que la manière dont les familles ont accès à une information fiable et nuancée sur cette thématique. Pour Élisabeth Miller, « outre les raisons médicales ou épidémiologiques qui ont pu justifier cette campagne de vaccination, le message en ligne de fond qui ressortait parfois dans les médias revenait à faire porter la responsabilité aux enfants de l’évolution de la pandémie. Autrement dit : si vos enfants ne sont pas vaccinés, ils risquent de transmettre la maladie aux autres. En imaginant une classe d’école avec certains enfants vaccinés et d’autres pas, comment gère-t-on le risque d’exclusion des enfants non-vaccinés ? Ce sont des situations auxquelles il faut réfléchir et s’interroger, en partenariat avec le secteur PSE, sur l’influence psychologique de certains discours ».
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Réinventer la boite à tartines
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Comment changer des sempiternelles tranches de pain de mie avec du gouda qui rendent le dîner des enfants si ennuyeux et, surtout, très pauvre d’un point de vue diététique ? Une nouvelle brochure de l’ONE propose des pistes pour réinventer la boite à tartines, aussi bien sur le fond que la forme.
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Un groupe de pilotage composé de référentes en éducation à la santé, d’éco-conseillères, de diététiciennes et d’une référente du pôle SPSE de l’ONE a élaboré la brochure « Boite à tartines, boite à délices » destinée aux parents d’enfants dès 3 ans. Elle vise à donner des idées aux parents en panne d’inspiration, mais aborde aussi d’autres thématiques comme le goûter ainsi que les contenants qui jouent un rôle primordial dans la santé des enfants, mais aussi pour l’environnement. Randa Bouquersa, Céline Mauroy et Isabelle Cado, respectivement référentes éducation à la santé pour l’ONE à Bruxelles, Liège et Namur nous expliquent l’objectif de cette nouvelle brochure.
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Que mettre dans la fameuse boite à tartine ? C’est un peu le marronnier de la rentrée, mais un marronnier qui pose de plus en plus question. D’après la Ligue de l’enseignement, quatre enfants sur cinq emportent leur repas à l’école. La boite à tartines qui est une institution en Belgique devrait d’autant plus se généraliser au vu des prix de la cantine qui augmentent avec l’inflation. Tout le défi consiste donc à rendre cette « lunchbox » plus attractive pour les enfants, mais bien évidemment aussi plus saine d’un point de vue nutritionnel. « À chaque rentrée scolaire, certains grands distributeurs publient des dépliants avec des idées de recettes. En tant qu’organisme public, nous nous devons d’informer les parents avec des données diététiques correctes », explique Isabelle Cado. On y trouve donc des informations sur les besoins nutritionnels, des recettes simples et saines, des alternatives végétariennes, pour le dîner, mais aussi les goûters. Car ils constituent un des quatre repas dont l’enfant a besoin tous les jours. « Autre plus-value de cette brochure, on y aborde les collations, une habitude très culturelle, mais qui a toute son importance notamment lors des stages ou des activités extra-scolaires ».
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La boite à tartines, une question de fond et de forme
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La brochure aborde aussi d’autres aspects pratico-pratiques qui gravitent autour du fameux Tupperware du midi. Quel contenant choisir ? Quelle gourde ? En inox ou en verre ? Comment emballer correctement les repas ? Faut-il éviter le papier aluminium ? « La façon dont la nourriture est conditionnée joue un rôle dans la façon dont l’enfant va apprécier son repas. J’ai été infirmière scolaire et je me suis rendu compte à quel point les contenants ne sont parfois pas adéquats. On met un sandwich dans du film transparent, au fond du cartable, on le retrouve à la fin de la journée tout écrasé et on s’étonne que l’enfant ne l’ait pas mangé », illustre Randa Bouquersa. À l’heure de la crise écologique, l’ONE veille aussi à intégrer les questions environnementales. Dans le cas des repas à l’école, il s’agit de réduire les déchets générés par les berlingots de jus de fruits, les bouteilles en plastique, les emballages de portions individuelles, le papier aluminium, etc. Sans oublier que des particules de certains récipients en plastique peuvent migrer dans les aliments et être toxiques pour la santé des enfants. Enfin, un repas bien emballé mais aussi bien stocké, permet d’éviter des risques d’intoxication alimentaire, autre point soulevé dans la brochure, auquel les parents ne pensent pas forcément et qu’Isabelle Cado met en avant. « Certaines écoles disposent d’un frigo ou d’un micro-onde, d’autres pas. On incite alors les parents à s’entretenir avec les instituteurs et les directions pour voir ce qui est possible et adapter les repas et conditionnements en fonction. Les services PSE qui visitent les locaux peuvent éventuellement interpeller les écoles sur cet aspect ».
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Entre les tartinades de maquereau emballées dans une boite en inox et le jambon-beurre dans du papier aluminium, il y a un écart qui implique d’avoir du temps et de l’énergie. Les conseils dans la brochure, ne sont-ils pas trop exigeants pour des parents souvent débordés au quotidien ? « La brochure est là pour donner des idées et informer sur ce qui serait idéal. Après, les parents prennent les conseils qui leur semblent possibles à appliquer à leur niveau, c’est normal qu’ils ne puissent pas tout faire », nuance Céline Mauroy. D’autant qu’on peut entretenir certaines fausses idées selon elle. « Si on prend l’exemple de la gourde en inox. Cela peut paraître cher pour certains parents, mais c’est un changement qui facilite la vie au final. C’est plus simple de mettre une gourde que l’enfant pourra facilement remplir à l’école plutôt que de penser à donner un jus, puis une autre bouteille d’eau et plein d’autres choses, alors que l’enfant pourra remplir sa gourde tout seul à l’école très facilement. L’investissement est vite rentabilisé ». Mais la brochure n’oublie pas de donner des alternatives, comme le papier tartine, plus accessible que la boite en inox, que certains enfants auront tendance à perdre…
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Dans tous les cas, la brochure est destinée à être présentée aux parents par les professionnels de l’enseignement et de la santé (Consultations ONE, SPSE, CPMS, etc.) afin de les accompagner dans la réflexion sans les culpabiliser. « On a vraiment mis l’accent sur la relation qui se tisse entre l’enfant et le parent autour de l’alimentation. Et on invite les parents au travers de certaines problématiques à communiquer avec leurs enfants pour mieux comprendre leurs goûts et les amener petit à petit à les diversifier », conclut Isabelle Cado.
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L’unité mobile de vaccination, plus que jamais utile
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L’unité mobile de vaccination mise en place par l’ONE entame sa troisième année. Après des débuts difficiles, les services PSE semblent convaincus de leur utilité car les demandes explosent. Pour l’année 2021-2022, l’unité mobile a reçu 593 demandes et 14 258 enfants ont pu être vaccinés. Le point avec Caroline Montoisy, conseillère en santé publique pour le pôle PSE de la direction santé de l’ONE qui coordonne cette équipe de six infirmières.
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Quelques mois après sa mise en place à la rentrée 2020, les infirmières de l’unité mobile de vaccination ne croulaient pas sous les demandes, notamment en raison de la crise pendant laquelle certaines écoles étaient fermées ou des classes mises en quarantaine. Mais aussi en raison d’une certaine réticence des services à faire appel à des agents externes. Dans un article paru dans le n°79 de l’e-journal PSE en février 2021, quelques services PSE avaient pourtant accepté de témoigner de l’expérience positive qu’ils avaient tirée de cette nouvelle collaboration. « Les infirmières de l’unité mobile ont apporté une aide utile, surtout à un moment où les services PSE étaient complètement débordés avec les tracing qu’ils ont dû assurer pendant la crise Covid-19 », souligne Caroline Montoisy.
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La vaccination reste une priorité
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Une équipe de huit infirmières temps plein (aujourd’hui six), capable de naviguer entre les différents services PSE en Wallonie et à Bruxelles, pour leur prêter main forte dans les missions de vaccination. L’unité mobile de vaccination de l’ONE a été créée en septembre 2020, dans le cadre d’un changement d’âge dans le programme de vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (RRO). « L’âge de la deuxième dose de la vaccination contre RRO a été abaissé et de ce fait, les services PSE se sont retrouvés avec une double cohorte d’élèves à vacciner, puisque au même âge, il y avait encore d’autres vaccins à assurer. L’ONE a donc mis en place une équipe mobile pour venir en renfort dans ce contexte de surcharge de travail ». Une façon aussi de continuer à mettre l’accent sur la vaccination, à un moment où les médecins et infirmiers scolaires se sont transformés en centrale téléphonique et ont été contraints d’assurer tout le tracing Covid-19. « La vaccination reste une des priorités, surtout celle contre RRO et HPV, car on sait que d’autres passent à la trappe ». Aujourd’hui, les infirmières de l’unité mobile de vaccination voient les demandes exploser. D’ailleurs, si la majeure partie de leur travail consiste à vacciner, elles assurent aussi un soutien au travail administratif (préparation de séances et/ou codage). « Je pense que les services PSE ont progressivement accepté cette présence d’agents de l’ONE. D’autant qu’il y a un contexte de pénurie de médecins et progressivement d’infirmières. Les équipes sont en sous-effectif et ont besoin de soutien pour mener à bien leurs missions ».
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Améliorer l’expérience de la vaccination
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Mais l’unité mobile de vaccination a aussi aidé certains services bruxellois à faire de la sensibilisation en classe chez les 12-17 ans quant à la vaccination Covid-19. En effet, cette campagne de vaccination a eu un impact négatif sur les autres vaccinations du programme, faisant ainsi chuter le nombre de leur demande. Aujourd’hui, l’ONE planche sur des recommandations pour tous les vaccinateurs par rapport à l’aspect qualitatif de la vaccination en vue de favoriser une expérience positive chez les élèves. Trois groupes de travail ont été constitués et aboutiront, pour la prochaine année scolaire, à la parution d’une fiche de bonne pratique sur la communication vers les enfants autour de la vaccination. « Les recommandations concernent l’attitude générale du vaccinateur en termes de communication, la façon d’expliquer la vaccination, de tenir compte des éventuels freins ou peurs de l’enfant, de le rassurer etc. Cela présuppose aussi pour celui qui vaccine d’avoir réalisé un travail en amont sur ses représentations et de faire attention à ne pas transmettre sa position, d’avoir une position ouverte et positive par rapport à la vaccination, notamment par rapport à la gestion de la douleur. On sait aussi que plus la partie logistique de la vaccination est bien gérée, moins la douleur sera perçue, ce qui influe in fine sur l’expérience générale de la vaccination ». Entre le nombre de vaccins différents à administrer et la qualité de l’expérience à assurer, les vaccinateurs doivent donc trouver l’équilibre.
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.Enfin, au vu des besoins grandissants du secteur PSE, il est possible que l’unité mobile de vaccination puisse aussi remplir d’autres missions. L’équipe pourrait par exemple apporter son aide sur la thématique du dépistage visuel, notamment en termes de formation aux nouvelles recommandations ainsi qu’à l’utilisation des nouveaux tests préconisés.
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L’unité mobile en quelques chiffres pour l’année 2021-2022
- La majorité des demandes ont été faites par des SPSE de la province du Hainaut (53 %).
- Les périodes de plus haute intensité de demandes sont les mois d’octobre et de mai.
- Sur les 593 demandes reçues par l’unité mobile, 366 ont été réalisées.
- 73 demandes ont été refusées essentiellement en raison de problèmes de planning.
- 142 demandes ont été annulées par les services pour des raisons liées au Covid-19 (classes en quarantaine, écoles fermées).
- 87 % des demandes concernent des vaccinations HPV, RRO et dTpa.
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Nouvelle brochure sur le B.A.-BA des toilettes - L’équipe « Ne tournons pas autour du pot ! » a récemment lancé une campagne sur le B.A.-BA des toilettes à l’école. Il s’agit de reprendre tous les éléments indispensables au bien-être des élèves et qui pourtant font souvent défaut dans les sanitaires scolaires : du papier toilette en suffisance et à portée de main, une planche solide, une chasse d’eau fonctionnelle, un goupillon pour nettoyer la cuvette, une poubelle, du savon liquide, de quoi se sécher les mains, un lavabo avec de l’eau chaude ou tiède, des portes qui ferment (et des parois entre les urinoirs), un verrou facile à manipuler, une lumière agréable et rassurante, une ventilation efficace, du chauffage réglé au minimum sur 18° C, un nettoyage régulier et un distributeur de protections hygiéniques. Voilà l’équipement essentiel pour faire en sorte que ces lieux d’aisance soient conformes au respect et à la dignité humaine. Bref des cabinets équipés, propres, éclairés, chauffés, cela ne devrait pas être du luxe !
• Plus d’infos : https://netournonspasautourdupot.be/et-si-on-en-parlait/le-ba-ba-des-toilettes/
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Moules Frites, la seule chaîne belge de vidéos et podcasts 100% consacrée à la sexualité - Le projet Moules Frites de l’ASBL O’YES entame sa 4e saison. Plus de 200 jeunes et une quarantaine de professionnels ont déjà abordé de nombreuses thématiques de la santé sexuelle et affective : consentement, contraception, plaisir, violences ou encore grossophobie. Pour la nouvelle et quatrième saison, les jeunes s’exprimeront notamment sur les masculinités, le sexisme dans la communauté LGBTQIA+, les papillomavirus humains (HPV), le cancer du sein, le vaginisme, le sexe oral, les troubles érectiles, la virginité ou encore les orgasmes. « Ces vidéos et podcasts répondent à un vrai besoin dans une société en pleine mutation depuis les mouvements #Metoo, #Balancetonbar et #Balancetonfolklore. Il est plus pertinent que jamais de donner des informations de qualité et régulièrement mises à jour mais aussi, et surtout, un espace de parole safe aux jeunes pour pouvoir s’exprimer. Le tout, entouré de professionnels pour les guider dans leurs réflexions et la mise en forme de leurs propos », explique l’ASBL. L’ensemble des contenus sera diffusé sur Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, Spotify, Deezer, SoundCloud ou encore Apple Podcast.
• Plus d’infos : https://www.o-yes.be/moules-frites/
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Les jeunes et la santé mentale
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Il y a un an, une rubrique « outils » était déjà consacrée à la santé mentale des jeunes… après le COVID. Les signaux d’alerte viraient au rouge : hausse des signes de dépression et d’anxiété, consommation d’antidépresseurs/anxiolytiques, repli sur soi, demande de soutien psy et pour quelques-uns hospitalisation et idées suicidaires.
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Un an plus tard, le malaise perdure, voire se renforce pour certains.
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Face à ces malaises personnels mais aussi institutionnels et sociétaux, à ces grands chambardements qui nous traversent tous ; échanger, se relier, retrouver de la force dans la communauté sont plus essentiels que jamais.
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Pour agir avec des groupes, en santé scolaire, il existe des outils qui ouvrent des espaces de parole afin d’exercer et de développer l’expression, l’écoute, l’échange, le débat. Ces outils relèvent tous des compétences psychosociales, dont on sait qu’elles constituent un antidote puissant pour renforcer son système immunitaire face aux aléas de la vie.
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Les outils présentés ci-après pourraient vous soutenir pour travailler cette thématique avec les groupes.
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Pour être informés des nouveaux outils et des nouveaux avis de PIPSa, cliquez ci-dessous.
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SKYNOOLY
Des cartes et des questions à piocher pour soutenir l’échange, l’expression de soi, la découverte de l’autre, les ressemblances/différences… toutes compétences psychosociales utiles pour l’empowerment des participants.
Se rendre compte que, finalement, ce qui nous lie est plus important que ce qui nous sépare.
Public : à partir de 14 ans
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Donner et recevoir – la réciprocité en question
« Donner, recevoir, rendre, cela t'évoque quoi ? »
« Revendre un cadeau. Que penses-tu de cela ? »
« Si tu devais créer une association. Quelle serait-elle ? »
« Certains disent : quand je donne, ça me fait du bien, pourquoi selon toi ? »
Un jeu de cartes pour aborder le thème de la réciprocité en développant les échanges et partages d'expérience entre pairs.
Public : à partir de 14 ans.
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Conduire sa vie
Le jeu est constitué de 48 cartes réparties en 6 catégories : interdiction, direction, carrefour, intersection, vigilance et indication. Il utilise l’analogie des signaux routiers pour poser des questions aux joueurs.
De soi à soi, pour faire le point ; avec d’autres pour le plaisir de la découverte et de l’échange, en brise-glace pour aider à parler de soi.
Public : à partir de 14 ans
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Résilio
Cartes illustrées à l’aquarelle sur le thème du stress et de la résilience, accompagnées de cartes-animaux.
Les cartes ouvrent une porte sur l’inconscient et permettent de développer créativité, intelligence émotionnelle et meilleure connaissance de soi. Elles facilitent la communication sur le mode du "je", dans un contexte exempt de compétition et de jugement.
Public : à partir de 14 ans
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