Promouvoir la santé à l'école est un e-Journal destiné aux professionnels·les de la promotion de la santé à l'école et, plus largement, aux personnes intéressées par les enjeux de santé en milieu scolaire.
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Sommaire
DOSSIER Ces deux dernières années ont été complètement bouleversées par la crise du Covid-19, Comment les écoles ont-elles vécu l’application des mesures sanitaires ? Quel bilan peut-on tirer de ces deux années ? Et quels sont les défis à relever par les services PSE pour cette rentrée scolaire 2022-2023 ?
ALIMENTATION La pyramide alimentaire : un outil éducatif intéressant mais pas suffisant. Amal Alaoui, diététicienne à l’ONE, rappelle l’importance de l’insérer dans une approche globale.
BREVES Cocktail de thèmes variés : Humiliation - Vapotage - TDA/H - Contraception.
PIPSA Des outils pour faire connaissance
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Une année scolaire se termine, une nouvelle année s’entame…
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Quels défis pour la PSE ?
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Les deux années scolaires précédentes ont été bouleversées par la crise sanitaire. Quel bilan tirer de ces années Covid-19, comment les écoles et les services PSE ont-ils vécu cette période et ses mesures de prévention : confinement, distanciation, port du masque, tracing ? Et maintenant, une nouvelle année scolaire débute : quels sont les défis et priorités pour la promotion de la santé à l’école et pour les enfants et les jeunes auxquels les services PSE s’adressent ?
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Comment les écoles ont-elles vécu l’application des mesures anti-Covid?
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Des injonctions plus claires de la part des autorités, un refinancement massif de l’enseignement et davantage de personnel: voici quelques-unes des recommandations récoltées par Marin Braibant auprès du corps enseignant et des services PSE après deux années de gestion de crise Covid.
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Dans le cadre de son master en Sciences de la santé publique, Marin Braibant s’est penché sur la façon dont les écoles avaient vécu l’application des mesures anti-Covid pendant la pandémie. Au travers d’une trentaine d’interviews réalisées au sein de trois écoles secondaires (de l’enseignement général du réseau libre en Fédération Wallonie-Bruxelles), cet ergothérapeute et accompagnant en intégration scolaire, révèle les difficultés rencontrées dans les écoles dans cette gestion de crise, tout en soulignant quelques effets positifs. De quoi dégager des pistes de réflexions intéressantes pour booster les politiques en matière de promotion de la santé à l’école.
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Quelle difficulté la crise Covid a-t-elle révélée au sein des écoles?
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Elle a amené à réfléchir aux conditions et aux pratiques des services PSE bien au-delà de la simple prévention de la Covid-19. Il y a une nécessité de revisiter les politiques scolaires pour proposer des actions à mener par les services PSE qui tiennent compte de la réalité des écoles. Les injonctions gouvernementales sont parfois irréalistes. Exemple: les mesures de distanciation sociale exigent un certain environnement physique ainsi que des moyens humains. De nombreuses écoles combinent des classes surchargées, avec un manque de personnel, des locaux exigus, qui rendent cette mesure de 1m50 de distance entre chaque personne tout simplement impossible à respecter. C’est bien de donner des mesures, mais encore faut-il aussi donner les moyens aux écoles d’être des lieux qui soient favorables non seulement aux apprentissages mais aussi à la santé.
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Dans votre mémoire, vous soulignez quelques avancées positives. Lesquelles?
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L’école est un lieu d’apprentissages de matières mais aussi de comportements qui soient favorables à la santé. Quand on explique en cours de sciences qu’il est essentiel de se laver fréquemment les mains mais que l’école possède des infrastructures qui ne le permettent pas, ça manque de cohérence. On peut apprendre autant qu’on veut aux élèves à adopter des comportements adaptés à la santé, si l’environnement ne le permet pas, ce n’est pas possible. Sur ce point, la pandémie aura au moins permis d’améliorer l’état des toilettes scolaires. Les écoles et les politiques publiques ont été contraintes d’investir dans des sanitaires qui soient corrects. C’est-à-dire des lavabos en suffisance, avec du savon et du papier à usage unique pour s’essuyer les mains de manière hygiénique.
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Autre point positif: les écoles ont davantage collaboré avec les services PSE.
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Les services PSE ont gagné en visibilité et ont renforcé les liens avec les différents acteurs des écoles. Un rapprochement finalement indispensable pour mener à bien des politiques de santé à l’école avec une approche holistique. Une bonne santé à l’école n’est pas juste égale à l’absence du Covid-19.
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Elle implique aussi le bien-être physique que social et psychique des élèves. La pandémie a révélé l’importance de l’école pour maintenir cet équilibre. Pour certains enfants cet espace représente une échappatoire à des contextes familiaux compliqués. Fréquenter les camarades et les professeurs sont autant d’interactions sociales primordiales dans la construction identitaire de l’enfant mais aussi pour les apprentissages. Car on l’a bien vu, les problèmes psychiatriques et les décrochages scolaires au sein des élèves ont explosé depuis les confinements successifs.
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Quelles leçons tirer de ces deux dernières années pour aborder la nouvelle année scolaire?
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La pandémie aura entre autres mis en évidence les effets néfastes des classes surchargées, l’importance vitale de maintenir la présence à l’école et de mettre la priorité sur le bien-être des élèves. La crise du Covid-19 a un peu étouffé les programmes de promotion de la santé, au bénéfice de plans d’actions de crise; on a travaillé sur le court terme. Il est maintenant essentiel de sortir de cette urgence permanente au bénéfice d’actions plus anticipatives. Alors que la médecine scolaire a longtemps souffert d’un manque de visibilité, après la gestion de cette crise, elle impose plus de respect. Les écoles semblent avoir pris conscience de l’intérêt des services PSE qui ont notamment épaulé les directions dans le tracing, ce qui a permis de ressouder les liens. Il faut continuer à entretenir cette nouvelle collaboration. De la part des politiques, il est clair qu’il faut réinvestir dans l’enseignement avec des politiques publiques soutenantes. Mais il ne s’agit pas que de financement. Des enveloppes phénoménales ont été dégagées pour financer du matériel numérique alors que les écoles peinaient à s’équiper en masques, en gel hydroalcoolique, en équipements pour le balisage ou manquaient tout simplement de personnel. On peut débloquer de l’argent mais si les budgets ne sont pas clairement alloués, ça ne servira à rien. Pour cela, il faut sonder le terrain. C’est justement ce que j’ai essayé de faire avec ce mémoire.
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Rentrée des services PSE : quels défis relever après deux années de crise sanitaire ?
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Après deux années complètement bouleversées par la crise du Covid-19, comment les services PSE se préparent-ils à la rentrée scolaire 2022-2023 ? Entre les retards des bilans de santé, la pénurie de médecins scolaires et l’arrivée des enfants ukrainiens, les défis à relever sont nombreux.
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Assurer le tracing du Covid-19 dans les écoles, organiser le suivi des tests de dépistage, appeler les parents, prévenir les cas contacts, décréter la fermeture des classes… Pendant la crise sanitaire, les infirmières et médecins scolaires ont assuré toute une série de tâches supplémentaires pour lesquelles ils n’avaient pas les moyens adaptés. Débordés, épuisés, le personnel PSE a dû alors faire l’impasse sur certaines de leurs missions : bilans de santé, mais aussi visites des établissements et mise en place d’ateliers de promotion de la santé dans les écoles. Leur souhait pour la rentrée : poursuivre leur métier. « Il y a une volonté tenace de retrouver le sens premier de leur travail, à savoir, voir les enfants et en prendre soin », estime Daphné Scheppers, conseillère en promotion de la santé à l’école pour la Fédération d’employeurs Unessa.
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Retrouver une activité normale
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Le service PSE de Châtelet dit clairement avoir vécu un bouleversement depuis mars 2020. Leur façon de travailler a changé complètement et, comme de nombreux autres services, ils se sont transformés en véritable centrale téléphonique. Répondre aux questions des parents, des enseignants, des directions d’école, créer des nouveaux outils pour répertorier les cas de Covid-19, prévenir les cas contacts… Sans parler de la gestion des conflits, car c’est aux équipes PSE que revenait la décision de fermer ou pas une classe. Ils devaient alors essuyer les foudres des parents d’un côté, et des directeurs de l’autre. « Comme la gestion de la crise était la priorité numéro un, on a dû faire des choix, comme celui de ne pas voir certains élèves pour les bilans de santé. On a programmé en priorité les écoles qui ont un indice socio-économique de 1 à 5, les écoles techniques, professionnelles, spécialisées. Il y a donc des cohortes entières d’élèves qui n’ont plus été vues depuis deux années scolaires. Notre défi pour la rentrée sera de pouvoir assurer les priorités définies par l’ONE et puis de reprendre nos missions habituelles, pour TOUS les élèves. Mais on doute fort que cela sera possible… », pressent le Dr Catherine Rousseau, médecin responsable au PSE de Châtelet.
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Retards, rattrapage et espoir
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À l’automne 2021, l’Unessa constatait une chute de 60% des bilans de santé et estimait que 20 000 enfants n’ont pas pu être envoyés chez des spécialistes. « Je ne pense pas que les services PSE soient en mesure de rattraper ce retard causé par le Covid-19. Ils ont essayé en 2021-2022 de replanifier les classes qu’ils n’avaient pas vues l’année d’avant, mais ils ont été à nouveau rattrapés par la gestion de la crise sanitaire », estime la conseillère de la fédération. D’autant qu’une nouvelle donnée doit être prise en compte pour cette rentée : l’arrivée des enfants ukrainiens. « Arrivés au compte-goutte, parfois assez tard dans l’année scolaire, il était impossible de revoir le planning des visites médicales. Ces enfants feront donc l’objet d’un suivi dans le cadre des bilans organisés à partir de septembre », poursuit Daphné Scheppers. Au défi d’assurer les bilans de santé pour tous les élèves, s’ajoute celui de faire face à la pénurie de médecins scolaires. Si c’est un problème constaté depuis plusieurs années, le phénomène s’est aggravé avec la crise du Covid-19. « Ils ont été continuellement interpellés, sollicités et ce en dehors des heures d’ouverture des services, le samedi et le dimanche. Dans nos équipes, on a eu au moins un départ de médecin », estime Rosetta Belvédère, infirmière responsable au PSE de Châtelet. Le risque alors serait que les élèves bénéficient seulement d’un examen partiel réalisé par une infirmière, mais sans examen clinique, alors que les enfants ont plus que jamais besoin d’être suivis depuis la pandémie. Du côté du PSE de Châtelet, « lors de nos bilans complets, on a observé beaucoup de problèmes de prise de poids, de décrochage scolaire et de mal-être en général. Et du fait des périodes de confinement à répétition, du télétravail des parents, on constate aussi beaucoup de problèmes de maltraitance », ajoute Daphné Scheppers de l’Unessa.
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En attendant de recevoir les consignes de l’ONE pour cette nouvelle année scolaire, comment les services PSE anticipent-ils la rentrée ? « Ils planifient leur travail comme avant le Covid-19, tout en sachant que les équipes sont fragilisées, qu’elles ne sont parfois pas au complet… Bien sûr il y a cette appréhension de savoir s’ils vont pouvoir retravailler comme avant ou s’ils seront à nouveau rattrapés par le Covid-19. Mais il y a déjà une levée de boucliers : les PSE ne veulent pas anticiper une éventuelle nouvelle crise, car ce n’est juste pas envisageable pour eux de travailler comme ces deux dernières années », conclut Daphné Scheppers.
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Rentrée des services PSE: quelles sont les priorités ciblées par l’ONE?
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Focus sur la santé mentale des jeunes, aide financière renouvelée aux services PSE, accord avec les Régions pour assurer le tracing: voici les perspectives formulées par l’ONE pour la nouvelle année scolaire.
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Comme chaque année, la communication de l’ONE à destination des services PSE est prête à être envoyée. La prudence reste clairement de mise, mais le travail des médecins et infirmières scolaires devrait être moins bouleversé que les années précédentes. C’est ce qu’annoncent Alec de Vries, responsable de la direction de la promotion de la santé à l’école et le Dr Nathalie Ribesse, responsable du pôle PSE à la direction santé de l’ONE.
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La priorité: la santé mentale des jeunes…
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Après deux années de crise, l’épidémie semble avoir considérablement ralenti, laissant présager un retour à la normale pour les professionnels de la santé à l’école. À la différence qu’il faudra faire face à des enfants et des jeunes qui ne sont pas sortis indemnes de cette période bousculée par des confinements à répétition, l’école à distance et le port du masque.
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La priorité pour la première mission décrétale (mission de soutien et de développement de programmes de promotion de la santé et d’un environnement scolaire favorable à la santé) pour l’année scolaire 2022-2023 fixée par l’ONE demeure l’attention portée à la santé mentale. « Selon les dernières estimations de l’UNICEF (2021), plus de 16,3 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans en Belgique sont atteints d’un trouble mental. La situation ne s’est pas arrangée avec la crise du Covid-19. Malgré l’amélioration de la situation sanitaire, de nombreux élèves sont toujours en souffrance comme en témoignent l’augmentation des dépressions, la survenue des troubles alimentaires et même les tentatives de suicide. Pour cette raison, il y a pour nous une certaine cohérence à garder cette priorité pour la mission 1, comme l’année passée », explique le Dr Nathalie Ribesse, médecin adjoint à la direction santé à l’ONE. En effet, comme le souligne un rapport de l’UNICEF, avec le confinement, les enfants ont été privés de contacts sociaux avec leurs camarades de classe, leurs parents ont parfois souffert de difficultés économiques et les cas de maltraitance et de violence ont explosé. « Je souhaite aussi attirer l’attention sur le fait que la situation en Ukraine reste une source de préoccupation. L’enseignement pour les réfugiés ukrainiens est devenu obligatoire cette année, ce qui devrait occasionner plus d’élèves à suivre, comme à chaque vague de réfugiés ». Concernant les retards pris dans les bilans de santé, ils ne devront pas être rattrapés vu qu’ils sont réalisés tous les deux ans et que les enfants qui n’ont pas été vus depuis deux ans, se trouveront dans l’année du bilan suivant. Pour les vaccinations, elles seront toutes considérées comme prioritaires.
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… et celle des services PSE
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Malgré une rentrée qui s’annonce un peu plus apaisée que les deux précédentes, les équipes PSE sont toujours dans une situation post-crise. Une grande fatigue s’est installée, qui a souvent mené au surmenage, provoquant des absences de longues durées et un roulement intensif du personnel. Pour le Dr Nathalie Ribesse, « le message et le conseil que nous souhaiterions donner aux professionnels de la santé à l’école, c’est de prendre soin des équipes. Elles ont besoin de retrouver de la cohésion, du sens dans leur travail et de la motivation, toute une série d’éléments mis à mal par la crise du Covid-19 ». Dans ce contexte d’épuisement des troupes, il est évident que la pénurie des médecins, problème de longue date, ne devrait pas s’améliorer. « On ne s’attend pas à ce que ça s’arrange dans les années qui viennent, vu que de nombreux médecins vont partir à la retraite. Pour les équipes PSE, au quotidien, c’est un défi de trouver des médecins ; pour l’ONE, le défi consiste à pouvoir proposer des services soutenables et pérennes malgré cette pénurie, qui n’est pas quelque chose de transitoire ». Autre nouveauté et défi pour les équipes des équipes PSE: la refonte des nouveaux projets de service à partir de 2023, ainsi que le renouvellement de leur agrément.
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Tracing et aide financière
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En cas de recrudescence de l’épidémie, qu’en est-il du tracing qui a monopolisé tout le temps de travail des équipes PSE? « Nous sommes prêts », annonce Alec de Vries, attaché à la direction de la promotion de la santé à l’école de l’ONE. « Cela fait partie des autres défis. Nous restons dans une certaine vigilance par rapport à l’épidémie, mais pour l’instant il n’y a pas de tracing prévu. Nous avons signé une convention avec les inspections de l’hygiène régionale et en cas de recrudescence de l’épidémie, le tracing sera repris par les Régions, comme il l’a été dans la dernière partie de l’année scolaire précédente. Toutefois, le dispositif mis en place par les Régions nécessitera un laps de temps pour se remettre en route notamment pour engager du personnel. Durant cette période de transition, il est possible que les services PSE se chargent du tracing le temps que tout le dispositif régional soit de nouveau opérationnel », précise Nathalie Ribesse. Quant à l’enveloppe de deux millions d’euros qui a été débloquée l’année passée pour contrer le sous-financement du secteur PSE, cette aide sera pérennisée. « C’était deux millions pour faire face à l’urgence mais on parlait déjà d’un refinancement du secteur PSE avant la crise. Grâce au cabinet de la Ministre et au soutien du conseil d’administration de l’ONE, nous avons convaincu le gouvernement de la Communauté française de pérenniser cette augmentation du budget général de la PSE dans le cadre du contrat de gestion de l’ONE », se réjouit Alec de Vries.
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Pyramide alimentaire, un outil intéressant mais pas suffisant
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Version pour les enfants de 18 mois à 12 ans de l’ONE, pour les adultes, celle de l’Apaq-W… Les pyramides alimentaires se suivent et se ressemblent. Mais les acteurs PSE sur le terrain qui les utilisent pour sensibiliser les enfants à l’alimentation équilibrée peuvent se perdre dans le jeu des différences. Amal Alaoui, diététicienne pédiatrique à la direction Santé de l’ONE explique les limites de cet outil éducatif et rappelle l’importance de l’insérer dans une approche plus globale.
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La pyramide alimentaire créée dans les années 90 par le ministère américain de l’agriculture a connu depuis de nombreuses évolutions et déclinaisons. « Tout le monde se la réappropprie, les autorités publiques des différents pays, des associations, des blogueurs spécialisés en nutrition… Au Moyen-Orient par exemple, une case spécifique est prévue pour les légumineuses, car les aliments comme les pois chiches sont très présents dans la gastronomie orientale ». Autant de variations qui peuvent compliquer la tâche des professionnels des services PSE. Face à ce constat, l’ONE souhaite initier une réflexion plus globale sur la sensibilisation à l’alimentation saine.
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Les limites de la pyramide alimentaire
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Des féculents à chaque pas, des fruits et des légumes plusieurs fois par jour, des produits laitiers deux à trois fois par jour… La pyramide alimentaire donne des indications sur les proportions à respecter en fonction des différentes famille alimentaires. « Elle permet de comprendre certaines équivalences comme le riz, avec le pain et les pâtes, par exemple ». Mais mettre l’alimentation dans des cases peut parfois apparaître comme une vision normative, rigide et limitée. « La pyramide donne des indications à respecter sur la journée. Mais dans les faits, on sait bien que ce n’est pas toujours possible. Il ne faudrait pas oublier que l’équilibre alimentaire ne se fait sûrement pas sur un repas, mais bien sur plusieurs jours, à long terme ». Compartimenter l’alimentation dans un triangle est d’autant plus réducteur que manger est un comportement complexe qui engage de nombreuses dimensions, autres que celle de la santé. « Il y a tout d’abord l’influence culturelle, ce que la famille transmet comme traditions culinaires. La charge symbolique qu’on fait porter à certains aliments, souvent de manière inconsciente, évolue aussi avec les époques. Avant, les parents encourageaient leurs enfants à consommer de la viande, symbole de force et de santé. Aujourd’hui, on valorise d’avantage tout ce qui est d’origine végétale, quitte à remplacer le lait par des boissons végétales. Viennent ensuite les aspects socio-économiques, l’accessibilité à certains produits, les problèmes de santé qui orientent le régime alimentaire, les goûts individuels et bien évidemment, la dimension psycho-affective déterminée par l’histoire individuelle de chaque personne », explique Amal Alaoui. En bref, on ne mange pas uniquement pour se nourrir.
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Développer des notions et changer de comportement alimentaire
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Si la pyramide alimentaire apporte des notions théoriques sur l’équilibre alimentaire, le tout est de savoir ensuite les transposer dans son quotidien. Et cela nécessite de mobiliser toute une série d’autres compétences. « Cela fait des décennies que l’outil de la pyramide alimentaire existe. Tout le monde sait que c’est mauvais de manger des chips par exemple, pourtant on continue de le faire. Force est de constater que la pyramide alimentaire n’est pas très efficace pour induire un changement de comportement ». Un adolescent qui mange un lunch sain et savoureux, à base de quinoa et de brocoli par exemple, peut faire l’objet de remarques ou de critiques de la part de ses camarades qui ne partagent pas les mêmes goûts ou la même culture. Par pression sociale, par peur du regard des autres, les enfants peuvent être alors amenés à se conformer à des comportements alimentaires qui ne sont pas toujours bons pour eux. « C’est pour cette raison que l’ONE encourage à développer les compétences psycho-sociales des jeunes. Comme par exemple apprendre à exprimer et identifier ses émotions pour apprendre à détecter leurs influences dans notre rapport aux aliments ». La diététicienne de l’ONE cite aussi un outil français développé à destination des écoles [1] qu’elle recommande de consulter. Il identifie les différentes capacités cognitives qu’un enfant peut développer en fonction de son âge et comment les adapter à la thématique de l’alimentation. « Certaines notions en nutrition sont parfois trop difficiles à appréhender pour un jeune enfant en primaire. Il peut être intéressant de savoir qu’on peut aider un enfant entre 3 et 5 ans à reconnaître et classer les aliments et qu’un jeune à partir de 9-11 ans est capable de résister à la pression d’un groupe et identifier ses besoins ».
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Une autre façon efficace de favoriser ce changement tout en limitant le renforcement des inégalités sociales de santé, est d’agir sur l’environnement des jeunes. « Il s’agit par exemple de mettre à disposition des élèves une fontaine à eau au sein de l’école plutôt que de faire une animation sur l’importance de l’eau. Nous encourageons les agents PSE à travailler sur l’environnement scolaire en priorité. Donc, mobiliser la responsabilité collective en priorité plutôt que la responsabilité individuelle. En outre, cela renforcera les messages d’éducation alimentaire ».
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Comment lutter contre l’humiliation? - L’ASBL Paroles d’enfants consacre son congrès annuel au thème de l’humiliation. Une forme de violence silencieuse qui a tendance à passer sous les radars. Pourtant, elle marque en profondeur la psyché et les corps. Les humiliations subies dans l’enfance et à l’école, ou même vécues par un parent mais ressenties par l’enfant, plantent les graines d’une violence dont personne ne sait quand ni où elle surgira. De la haine de soi au projet de vengeance, elle représente une force de destruction colossale qui sera source de nombreuses souffrances ultérieures. Durant deux jours, de nombreux professionnels de terrain prendront la parole pour décortiquer les mécanismes de l’humiliation chez l’enfant, à l’école, au sein des institutions de soins et d’aide mais aussi au sein des couples, des familles et au travail.
• Plus d’infos : le 21 et 22 novembre à la Maison de l’UNESCO à Paris, https://parole.be
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Le vapotage, préférable au tabagisme mais pas sans risque - Le Conseil Supérieur de la Santé a mis à jour son avis sur la cigarette électronique et rappelle sa potentielle dangerosité, en particulier chez les jeunes. Si vapoter est clairement considéré comme moins dangereux que fumer, la consommation de produits contenant de la nicotine est déconseillée pour les non-fumeurs en raison de son effet de dépendance. D’autre part, on ne connaît pas encore bien la toxicité des e-liquides lorsqu’ils sont inhalés, ni même les effets de leur consommation à long terme. Des produits qui attirent de plus en plus de jeunes, de part la large gamme de liquides aromatisés. « Les jeunes sont une cible privilégiée car une fois acquis à la cigarette électronique, ils resteront probablement client toute leur vie », explique Luc Pussemier, expert scientifique en sécurité alimentaire et environnement. D’ailleurs, la Commission européenne a proposé d’interdire la vente de produits aromatisés de vapotage afin d’enrayer cette pratique qui se développe chez les jeunes.
• Plus d’infos : https://www.health.belgium.be/fr/avis-9549-cigarette-electronique-evolution
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« Calipert, l’enfant dragon » : un conte pour parler du TDA/H aux enfants - L’ASBL TDA/H Belgique a publié un nouvel outil pratique pour aider les enfants atteints de troubles de l’attention ainsi que ceux qui les accompagnent. Dans ce livre écrit par Diana Polack et illustré par Ernesto Polack, Calipert, l'enfant-dragon évoque avec tendresse, humour et poésie le vécu et le ressenti d'un enfant atteint de TDA/H à travers une métaphore valorisante qui fait rêver et donne des ailes.
• Plus d’infos : http://www.tdah.be/index.php/documentation/nos-brochures
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À chacun.e sa contraception! Colloque à Mons - La Fédération Laïque de Centres de Planning Familial organise un colloque le 15 septembre sur la contraception. Cette année, la thématique sera abordée sous l’angle de l’accès à la contraception pour les personnes marginalisées par le système de santé. Avec un large éventail de moyens disponibles et des remboursements avantageux, la politique de contraception belge est l'une des meilleures en Europe. Pourtant, l'accès à une contraception choisie et adaptée reste limité pour une partie de la population. Certaines personnes, marginalisées par un système de santé insuffisamment à l’écoute de leurs réalités, poussent rarement la porte des services de santé sexuelle et reproductive: personnes grosses, transgenres, atteintes de déficience intellectuelle… Le colloque se déroulera en présentiel avec un nombre limité de places et en webinaire.
• Plus d’infos : le 15 septembre de 09h à 17H au Wallonia Conference Centre Mons (Inscription obligatoire avant le 9 septembre: https://federation-laique-de-centres-de-planning-familial.idloom.events/colloque-contraception-2022)
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Des outils pour faire connaissance
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En début d’année, face à de nouveaux élèves, à un nouveau groupe, à une nouvelle dynamique de classe, prendre un temps de création de la relation peut s’avérer utile pour construire ensemble un environnement accueillant, sécurisant dans lequel chacun pourra trouver sa place.
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Les outils très simples/courts présentés ci-après pourraient vous soutenir pour mettre en place ce climat ouvert et bienveillant, facilitant l’expression individuelle et les liens dans le groupe-classe.
Bonne rentrée !
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Pour être informés des nouveaux outils et des nouveaux avis de PIPSa, cliquez ci-dessous.
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Chacun ses goûts
25 cartes pour se découvrir de façon ludique et conviviale, à partir de ses goûts. Découvrir ses points communs et ses différences.
Public : à partir de 7 ans, mais plus adapté pour les enfants à partir de 10 ans
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Tu me connais ?
Un jeu de 25 cartes pour se découvrir dans le regard de l'autre.
Se glisser dans la peau de l’autre pour répondre aux questions à sa place… on découvre ainsi ce que l’autre pense/imagine de soi.
Public : à partir de 7 ans.
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Le perlipapotte
Des petites questions toutes simples pour initier le contact avec l’autre et le découvrir à travers ce qu’il dit de sa vie, de ses joies, de ses difficultés, de ses rêves.
En brise-glace, pour faire connaissance, ou tout au long de l’année, dans un temps consacré à la parole et l’échange au sein d’un groupe constitué.
Public : à partir de 7 ans
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Dis, raconte
Support pour raconter, se parler, démarrer un groupe, amorcer une réflexion, initier un travail d’écriture...
Les cartes plongent au cœur de l’expérience vécue par chacun. Elles permettent l’expression de soi, à partir d’expériences vécues ou de rêves/préférences. Elles permettent d’exercer l’écoute et de découvrir la richesse/la spécificité de l’autre – dans sa différence.
Public : à partir de 7 ans
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Vous avez utilisé un outil ? Qu’en pensez-vous ?
Qu’en avez-vous pensé ? Était-il adapté à votre groupe ? Quels aménagements avez-vous dû réaliser ?
Votre avis peut intéresser des collègues !
Sur www.pipsa.be, entrez le nom de l’outil que vous avez utilisé, onglet « avis des utilisateurs » et laissez un commentaire.
Les futurs utilisateurs vous remercient ! :-)
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Vous souhaitez aborder des thématiques particulières ? Vous travaillez avec des publics spécifiques ? Vous souhaiteriez être orienté.e.s dans le choix d'outils intéressants ?
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