99FocusLa vie des PSE
25.04.2025

Ça bouge dans les PSE : portraits de deux nouveaux responsables

A la barre des services de Promotion de la Santé à l’école, des hommes et des femmes venant parfois d’horizons divers mais avec une volonté commune : celle de mettre la santé de l’élève au cœur du travail. Nous sommes allés à la rencontre de deux nouveaux arrivés dans le secteur, au profil très différent, pour recueillir leurs impressions.

Ejpse99 Bienvenue aux nouveaux directeurs PSE

1. Nicolas Henri, directeur du service PSE Xavier Francotte à Liège

Mini-Portrait du service

Equipe : 7 infirmières, 10 médecins, 1 coordinateur, 2 agents administratifs, 1 direction.
Environ 19 500 élèves sous tutelle : 10 155 élèves dans l’enseignement fondamental, 8 291 élèves dans l’enseignement secondaire et 1150 étudiant·es en hautes écoles, répartis dans 69 écoles et implantations.

e-journal PSE : Votre parcours professionnel ?

Nicolas Henri : « Au départ, j’ai une formation pédagogique. J’ai fait quelques années dans l’enseignement, où j’ai pas mal bourlingué, avant de rejoindre des cabinets politiques. J’ai notamment travaillé pour l’instruction publique, sur des projets d’ordre pédagogique ou encore de communication. J’ai également un master en sociologie, avec un focus sur la gestion du personnel et le travail. »

Vos motivations à rejoindre la PSE ?

« Le Centre Xavier Francotte existe depuis plus de 75 ans et est assez connu à Liège. J’ai appris qu’une nouvelle organisation interne se mettait en place et qu’un poste s’ouvrait, avec des responsabilités liées, entre autres, à la mise en place du projet de service mais aussi en matière de gestion du personnel. J’ai trouvé que le défi était vraiment intéressant à relever et que mon bagage dans les ressources humaines, l’enseignement et la gestion de projets pourrait être utile. Je pense que les PSE vivent une période charnière, notamment avec les nouveaux projets de service, et c’est ce qui m’a plu dans cette mission, ainsi que les enjeux gouvernementaux qui lui sont importants.

Ce qui me touche aussi particulièrement, c’est l’importance du travail de promotion de la santé pour les élèves, notamment ceux issus de milieux à faible indice socio-économique. Consulter le service PSE est obligatoire et gratuit pour toutes les écoles. Tous les élèves vont donc avoir l’occasion de rencontrer gratuitement des infirmiers et médecins professionnels et de faire des bilans de santé. »

C’est aussi l’occasion de les sensibiliser à l’importance de prendre soin de sa santé, ce qui, je l’espère, perdurera après leurs études. Car sans la santé, on ne va nulle part.

Vos premières impressions ?

« Quand je suis arrivé en septembre 2024, un master plan avait déjà été très bien préparé par le CA, notamment par la présidente, Madame Toussaint, et la précédente directrice et ancienne infirmière référente, Mme Linkens. La nouvelle structure était donc déjà en train de se mettre en place en termes de ressources humaines, avec par exemple un coordinateur de centre, une infirmière qui se concentre sur le projet de service, une infirmière et un médecin référents pour chaque école, ou encore l’arrivée d’une infographiste au sein d’un nouveau pôle administratif. Le CA avait fait peau neuve également.

Ejpse99 Equipe PSE Xavier FrancotteAu niveau de l’ambiance, c’est vrai que les périodes Covid et post-Covid ont laissé des traces, car la charge de travail a été importante et complexe. On le sent d’ailleurs aussi au niveau des écoles et des élèves. Mais les travailleurs PSE sont des gens passionnés. Je suis d’ailleurs surpris de constater que certains ont fait presque toute leur carrière dans le même service PSE. Et avec la nouvelle mise en place, j’ai senti une émulation, une motivation liée aux nouvelles arrivées et à la nouvelle dimension que prend le travail, toujours dans une dynamique d’équipe. »

Vos premiers projets ?

« Nous avons prévu d’être davantage présents dans les écoles. En cette première année du projet de service, les référents ont demandé à connaître le plan de pilotage de chaque école, notamment les missions liées à la santé, afin de pouvoir les soutenir.

Nous avons également pour projet d’augmenter la vaccination. Nous avons notamment participé à des formations, comme celle sur la vaccination autonome pour les infirmières. Ceci va dégager du temps pour les bilans de santé et pour travailler davantage en coordination avec les écoles et les CPMS.

Comme le centre fait peau neuve, nous nous investissons également dans la communication et la visibilité. Nous avons lancé une page Facebook et le nouveau site sera bientôt mis en ligne. Cela permettra de faciliter la communication avec les écoles, mais aussi d’informer les parents, par exemple sur les missions du PSE, la visite médicale… Pour tous ces projets, j’ai pu compter sur une période de passation avec Mme Linkens, qui quittera le service cet été, et sur des échanges avec d’autres directeurs·trices de services PSE que je croise régulièrement en réunion. Pour un nouvel arrivé dans le secteur, ces partages d’expérience sont vraiment très précieux. »

2. Claudia Olivieri, responsable du Service de PSE de la Ville de Charleroi

Mini-Portrait du service

Equipe : 3 médecins pour un équivalent temps plein, 3 secrétaires, 4 infirmiers et infirmières, 1 infirmière cheffe, 1 assistante sociale à mi-temps et 1 responsable.
Environ 21 000 élèves sous tutelle, avec une diversité de publics (maternelle, primaire, secondaire, spécialisé, école supérieure).

e-journal PSE : Votre parcours professionnel ?

Claudia Olivieri : « J’ai d’abord fait un baccalauréat en soins infirmiers généraux et j’ai directement enchaîné avec une année de spécialisation en ‘bloc opératoire’ et j’ai travaillé en hôpital pendant 16 ans en qualité d’infirmière instrumentiste. J’ai également donné des cours à des futures infirmières en haute école et dans une ASBL privée pendant plus de 10 ans. Après toutes ces années remplies d’activités diverses, j’avais envie d’évoluer, d’apprendre de nouvelles choses. J’ai donc décidé en 2018 de faire un master en Santé publique à l’UCLouvain avec deux options : la coordination des réseaux de première ligne et le management organisationnel.

Après mon master, j’ai souhaité sortir du milieu hospitalier et travailler dans la gestion de projets, la création d’outils… J’attendais le bon moment, puis j’ai découvert l’offre d’emploi sur le site de la ville de Charleroi. Cela me correspondait bien. J’ai commencé au PSE en mars 2024. »

En quoi ce parcours a-t-il nourri votre travail de responsable du PSE ?

« Ma formation d’infirmière m’aide pour comprendre le rôle des infirmières sur le terrain. Ensuite, le master en Santé publique, surtout la finalité managerielle, m’aide à m’affirmer dans la position de responsable, à avoir les bons outils de communication, à adopter les bonnes postures, mais aussi pour tout ce qui concerne la méthodologie de gestion de projet : faire des études de situation, analyser les priorités. Enfin, mon expérience de chargée de cours m’a appris à capter un auditoire, à organiser des réunions avec un ordre du jour précis, à faire passer des idées, à donner du feedback et à sans cesse m’adapter. »

Vos premières impressions ?

« Je suis arrivée au mois de mars de l’année passée, dans des conditions un peu particulières parce que notre bâtiment était en travaux. Le service PSE a donc été délocalisé pendant plusieurs mois dans un bâtiment administratif, où l’on ne pouvait pas recevoir d’élèves. Nous avons pu officiellement réintégrer nos locaux fin juin, juste avant les vacances scolaires. Donc concrètement, on peut dire que les choses sérieuses ont vraiment commencé pour moi avec la rentrée scolaire dernière.

Entre-temps, j’ai eu le temps d’apprendre à connaître l’équipe, de me rendre dans quelques écoles, de me familiariser avec les procédures administratives liées à l’administration communale.

Avec le recul, je me dis que cette délocalisation dans les bâtiments administratifs m’a été bénéfique, ainsi qu’à toute l’équipe, car elle nous a permis de nous rapprocher des départements financier, RH, formations, enseignement… Alors qu’en temps normal, le SPSE occupe un bâtiment à part et est assez isolé des autres services de la Ville.

Il faut aussi savoir que, depuis fin 2017, l’équipe n’avait plus de responsable. Le service tournait, mais il tournait sur ses acquis et sur base de ce qui avait été mis en place bien des années auparavant. L’infirmière cheffe avait pris le relais en termes d’organisation et de gestion du travail au quotidien. A mon arrivée, elle a pu me transmettre beaucoup d’informations.

J’ai la chance de pouvoir compter sur une très bonne équipe avec des gens compétents, intelligents et avides de nouveauté. Mais la situation précédente avait entraîné une certaine démotivation. Donc j’étais attendue par l’équipe, au sens positif du terme, et j’ai été très bien accueillie. »

Vos premiers projets ?

« L’équipe était surtout demandeuse d’un cadre avec des règles, des processus. Depuis 2017, le service s’était pérennisé un peu via la ‘tradition orale’. Donc sans retravailler les procédures, réfléchir, les adapter.

Mon rôle au début, c’était surtout de remettre un cadre et une motivation. Être quelqu’un qui rassemble, qui unifie les infirmières, les secrétaires, les médecins et l’assistante sociale, et qui tire toute l’équipe vers le haut. Il fallait se remettre en travail ensemble et ressouder les liens d’équipe.

De mon côté, je devais aussi expliquer ma manière de fonctionner à l’équipe, et me faire connaître de tous les partenaires extérieurs.

Un trait de ma personnalité : je suis partisane du nettoyage par le vide. Quand je suis arrivée au service PSE, une chose qui m’a vraiment frappée, c’était le bazar, l’encombrement des pièces, des couloirs, des bureaux. Nous avons donc fait un grand nettoyage de printemps en plein été. Pour moi, un espace ordonné aide aussi à mieux réfléchir et tout simplement à se sentir mieux.

Par ailleurs, quand je suis arrivée en mars 2024, le projet de service venait d’être rendu. Toute l’équipe avait participé à son élaboration et il avait été validé du premier coup par l’ONE. Il comprend notamment un projet pilote sur l’hygiène des mains en 3ème maternelle, avec 5 écoles que l’on va suivre pendant 5 ans. Cette année, nous faisons l’état de lieu de nos 5 écoles pilotes, et nous retravaillons aussi chaque objectif. Pour cela, je collabore avec une infirmière qui est en train de faire une spécialisation en santé communautaire. Ensuite, l’année prochaine, elle et l’infirmier ou infirmière de l’école correspondante iront mener les activités spécifiques dans chaque école. De mon côté, je superviserai l’évolution, le remplissage des missions et l’évaluation du projet de service.

Parallèlement à cela, un autre gros projet est la vaccination. Comme nos ressources humaines ne nous permettent pas de voir tous les élèves en bilan de santé, nous avons fait le choix de nous investir dans la vaccination des élèves que l’on ne peut pas recevoir. Nous avons donc repris massivement les vaccinations nomades dans les écoles secondaires, contre le tétanos et le papillomavirus. Nous allons sur place à deux infirmières, grâce à la nouvelle législation sur l’acte vaccinal autonome*. Cela nous permet de vacciner plus d’élèves. Ils ne doivent se libérer que 15 minutes et puis peuvent retourner en classe.

Enfin, un autre challenge pour l’équipe a été de passer à l’ère du numérique. Jusqu’à l’année passée, tout fonctionnait en format papier.

Mais moi, je suis très portée sur l’informatique. Le logiciel IMS+ avait été acquis en 2023, mais nous avons vraiment commencé à l’utiliser à la rentrée scolaire dernière, en 2024. Les secrétaires se sont lancées dans le scannage massif des dossiers. Maintenant, nous travaillons presqu’à 100% en numérique. Ce changement a pas mal sollicité les secrétaires, mais elles étaient demandeuses, justement, de pouvoir améliorer leurs pratiques, d’avoir à nouveau un cadre avec des tâches bien définies, bien réparties entre elles. Donc en fait, elles sont ravies de ce processus d’informatisation. Régulièrement, elles viennent me trouver avec des idées d’amélioration continue. Et ce n’est que le début, il va encore y avoir beaucoup de changements. »

*Voir à ce sujet l’article de l’e-journal PSE de décembre 2024

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