Sur quoi portent les recommandations en matière de dépistage auditif ?
Le Dr Laetitia de Crombrugghe nous explique : « La méthode de l’audiométrie tonale pure était déjà massivement utilisée et va être maintenue. Cette méthode très fiable est la plus recommandée pour les enfants d’âge scolaire, et la plus utilisée dans les pays de l’Union européenne. Elle nécessite un audiomètre et un casque, et se déroule au calme, soit dans le centre de santé, soit à l’école. » Le document de recommandations fixe ainsi les fréquences à tester et des niveaux de test, ainsi que les modalités de l’audiométrie.
Là où les recommandations préconisent un changement, par contre, ce sont pour les âges des tests. Ceux-ci auront lieu :
- en première maternelle, pour un dépistage précoce ;
- en 3e maternelle, première année d’école obligatoire ;
- en 4e secondaire et en supérieur hors universitaire, pour dépister les pertes auditives liées au bruit.
« Il n’y aura donc plus de dépistage en primaire, résume le Dr de Crombrugghe, puisque les dépistages en maternelle auront normalement permis de dépister les pertes auditives neurosensorielles. Les enfants de primaire souffrent beaucoup moins d’otites séro-muqueuses. Mais il est important de rappeler que l’audition doit toujours être évaluée lorsqu’il y a un retard de la parole ou du langage.
Nous proposons par contre de conserver les dépistages à chaque bilan de santé dans les centres de formation en alternance et en enseignement spécialisé, comme c’était le cas avant.
Enfin, dans certains cas particuliers, on devra bien sûr toujours tester l’audition en primaire et en 2e secondaire, par exemple si l’élève est primo-arrivant, s’il ou elle n’a pas encore eu de dépistage auditif réussi, ou si un parent, un enseignant ou le jeune lui-même émet une préoccupation par rapport à son audition. »
Afin d’encourager une certaine uniformité dans le traitement des résultats, le groupe de travail a également créé des arbres décisionnels, avec des critères de non-réussite. Un second arbre décisionnel accompagne ensuite l’examen d’otoscopie. En fonction de ces deux examens, le médecin scolaire réfèrera un enfant qui n’entend pas bien soit vers le médecin traitant, soit vers l’ORL. L’audiométrie de dépistage peut aussi être réalisée en l’absence de médecin. Si elle n’est pas réussie, l’élève sera alors référé vers son médecin traitant.