102FocusLa vie des PSE
25.11.2025

Les SPSE au service des étudiants du supérieur : « nous parlons d’adulte à adulte »

Le travail du service de Promotion de la Santé à l’École (PSE) ne s’arrête pas forcément à la fin du secondaire. Le PSE est en effet compétent pour les hautes écoles, où il assure un suivi médical préventif via des bilans de santé obligatoires, la gestion des vaccinations, la gestion des maladies transmissibles et la mise en place de points-santé pour les étudiants et étudiantesQuelles sont les spécificités de l’accueil de ce public de haute école ? Nous avons posé la question à Valérie Hanozet, médecin scolaire et coordinatrice médicale, et ses collègues Valérie Laureys et Pascale Renard, toutes deux infirmières sociales au service PSE de la Ville de Bruxelles. 

Comment les étudiants de haute école vivent-ils le bilan de santé ?

Valérie Laureys : La première grosse différence est que l’on travaille avec des étudiants adultes, capables de prendre une décision pour eux-mêmes. Ici, on va parler d’adulte à adulte. Ce qui implique qu’on puisse plus facilement travailler avec la collaboration des étudiants qu’en enseignement obligatoire. Par exemple, il n’est pas nécessaire d’avoir une autorisation des parents pour un vaccin. C’est l’étudiant lui-même qui va donner son autorisation.

Ces adultes ont aussi une autre posture que les plus jeunes, pour qui les parents ont rempli le document préparatoire et qui souvent ‘subissent’ davantage le bilan de santé. En haute école, le bilan de santé est également obligatoire, mais ils choisissent eux-mêmes le moment auquel ils viennent. C’est une autre démarche.

Pascale Renard : C’est pourquoi nous sommes très attentives à les accueillir en expliquant à quoi sert la médecine scolaire, et le pourquoi du comment de cette démarche : qu’il y a un décret, qu’on voit tout le monde de la même manière.

On prend le temps de bien leur expliquer cela car on constate que c’est quand ils comprennent l’objectif du bilan qu’ils commencent à exprimer leurs besoins. Et ça, c’est vraiment positif. – Valérie Hanozet

Les étudiants ont la possibilité de revenir vous voir par la suite. Pourriez-vous nous en dire plus sur la façon dont vous organisez les points santé avec les Hautes écoles que vous avez sous-tutelle ?

Valérie Hanozet : Pour les étudiants du supérieur, le décret prévoit aussi la possibilité de reprendre rendez-vous pour un point-santé afin d’approfondir une question qui demande davantage de temps. Donc on prend aussi le temps, lors du premier bilan de santé, de présenter ces points-santé où l’étudiant pourra revenir poser ses questions quand il en aura besoin.

Valérie Laureys : Ils reviennent notamment nous poser des questions sur la contraception, les services de soutien psychologique disponibles, ou encore demander des conseils en matière d’alimentation. Il arrive aussi que les étudiants reviennent en point santé à la demande du médecin pour vérifier leur tension si elle était préoccupante au premier rendez-vous, ou pour faire un vaccin qu’ils n’avaient pas souhaité faire tout de suite.

Y a-t-il des thématiques récurrentes dans les questions abordées par ces étudiants ?

Valérie Hanozet : Au fur et à mesure de nos contacts avec les étudiantes et étudiants, nous avons identifié des thématiques à approfondir et nous avons mis au point quelques outils, de la documentation rassemblant les différentes offres de soutien qu’ils peuvent solliciter.

Par exemple : comment te mettre en ordre si tu n’as pas de mutuelle et que tu as besoin de soins urgents, où trouver un médecin, où trouver du soutien social, un soutien psychologique… Nous essayons dans la mesure du possible d’anticiper afin de pouvoir leur fournir des réponses et des ressources, pour répondre un maximum à leurs besoins.

Pascale Renard : Les aspects financiers sont souvent au cœur des préoccupations de nos étudiants. Donc nous leur donnons aussi des informations concernant les bourses d’études, les paniers alimentaires… Les questions sortent parfois des thèmes médicaux. Elles sont tellement variées qu’il n’est pas possible de toutes les anticiper. Il arrive souvent que l’une de nous fasse une recherche rapide sur l’ordinateur pendant que l’autre est en discussion avec l’étudiant, afin de pouvoir lui répondre rapidement. Si on ne trouve pas de solution tout de suite, on le recontacte par e-mail. Nous présentons également les services d’aide existant au sein de leur haute école.

Nous devons beaucoup nous adapter pour aider ce public. Il faut aussi savoir qu’une grande partie de nos étudiants sont de nationalité étrangère : France, Maroc, Brésil, Vénézuéla, Corée, Japon… des pays au système parfois très différent du nôtre. Nous faisons d’ailleurs des bilans de santé en anglais, français et néerlandais. Ces entretiens sont souvent plus longs. Nous devons donner beaucoup d’explications pratico-pratiques car ils sont parfois un peu perdus.

Valérie Laureys : Nous prenons en compte la santé dans sa globalité, qui comprend la santé physique, mais aussi mentale et sociale. Un étudiant qui n’a pas de quoi se nourrir ou qui n’est pas capable de payer sa facture d’électricité ne va pas pouvoir étudier correctement. Et tout cela aura un impact sur sa santé, d’une manière ou d’une autre. Nous devons donc être capables de connaître un éventail très large de services de soutien vers lesquels réorienter, pour aborder ce qui est important pour chaque étudiant que l’on aura en face de nous.

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