L’obésité et sa prise en charge
Selon l’Unicef, 2025 marquerait un « tournant historique » : « Pour la première fois, la prévalence mondiale de l’obésité chez les enfants et adolescents en âge scolaire dépasse celle de l’insuffisance pondérale (9,4 %, contre 9,2 %). » Un phénomène qui serait lié à l’influence massive de la publicité et l’essor des aliments ultra transformés. (Lire ici l’article complet du journal Le Monde à ce sujet.)
En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’obésité infantile demeure une préoccupation de santé publique. Selon l’enquête HBSC 2022 (ULB-SIPES) menée en Wallonie et à Bruxelles, 17,5 % des élèves étaient en excès de poids (13,3 % en surpoids, 3,3 % obèses et 0,9 % en obésité morbide) ; les prévalences sont comparables entre régions et en hausse depuis 2010. Un gradient social est observé : la proportion d’élèves en surpoids/obésité augmente dans les filières moins favorisées.
Les enfants âgés de 2 à 17 ans atteints d’obésité peuvent bénéficier d’un trajet de soins multidisciplinaire, en fonction du seuil de leur indice de masse corporelle (IMC). L’enfant et sa famille pourront être orientés vers un centre multidisciplinaire pédiatrique pour l’obésité (CMPO) par leur médecin généraliste ou par un pédiatre, ou encore par un médecin de l’ONE, d’un centre PMS, etc. L’enfant y bénéficiera, sans ticket modérateur, d’un suivi coordonné par une équipe composée de pédiatres, diététiciens, psychologues, kinésithérapeutes et assistants sociaux. Ce dispositif vise à offrir un accompagnement personnalisé, alliant rééquilibrage alimentaire, activité physique, soutien psychosocial et orientation vers des soins résidentiels si nécessaire. (Plus d’infos sur le site de l’INAMI.)
L’ONE propose des formations aux nouveaux agents des services PSE, dans le cadre de la prévention du surpoids. On y aborde notamment quatre axes de travail :
- l’alimentation,
- le sommeil, qui doit être de qualité, réparateur et suffisant pour ne pas perturber le système hormonal,
- le fait de poser des limites, donc l’importance de mettre un cadre aux enfants par rapport à leur alimentation,
- et l’activité physique.
Nathalie Claes : « Il est important aussi de bien connaître l’existence de ce trajet de soins pour les enfants dont le BMI est trop élevé. L’enfant doit être orienté vers son médecin généraliste, qui deviendra coordinateur du projet. Il pourra ensuite bénéficier de toute une série de consultations en fonction du degré de son surpoids. Toutes ces consultations sont remboursées. »
« Les services PSE peuvent suggérer de rentrer dans ce trajet de soins, ajoute Cléo Rotunno. Bien sûr, cette question n’est pas simple à aborder avec les familles et le bilan de santé ne permet pas de recueillir beaucoup d’informations de contexte qui seraient pertinentes. Mais il est important de transmettre les informations aux familles. »