Tous les trimestres, le Forum – Bruxelles contre les inégalités édite une publication consacrée à une thématique en lien avec la pauvreté et l’exclusion sociale. Cette fois c’est la question de la mutualisation des ressources au sein des associations qui est auscultée, suite à la recherche menée par le Crébis à ce sujet en 2023.
Le secteur non-marchand est confronté à une série de défis, dont l’inflation des coûts, notamment salariaux, ainsi que des exigences réglementaires et des charges administratives, du besoin de coordination transversale et de la complexité des problèmes rencontrés sur le terrain. A cela vient se juxtaposer la diminution des ressources disponibles, avec une déflation des moyens structurels et d’un personnel qualifié et stable.
|
|
|
D’où la recherche d’une mutualisation des ressources, avec des solutions de coopération et de mises en commun pour permettre aux organisations non-marchandes de continuer à fonctionner de manière qualitative. Le but est de partager les ressources matérielles, financières et humaines entre différents acteurs.
Le trimestriel du Forum, pris en main par Karine Boussart, économiste, et Matthias Rosenzweig, diplômé en sociologue et en développement social, tous deux chercheur·e·s au Crébis, examine les différentes formes de mutualisation déjà existantes sur le territoire bruxellois et mettent en lumière les enjeux et les opportunités de cette pratique. Sur la base d’exemples concrets, les auteurs émettent également des recommandations afin de rendre les projets de mutualisation les plus efficaces possibles et de les dupliquer au-delà du territoire bruxellois.
|
|
"Travail soigné" ou le défi de l’autogestion en maison médicale
|
|
Cerise, Cécile, Lisette, Stephen et leurs collègues soignent en collectif, au sein d’une maison médicale d’un quartier de Liège. Ce lieu de soins qui fonctionne en autogestion existe depuis plus de 20 ans. Pourtant, entre théorie militante et pratique, le fait de s’accorder s’apprend chaque jour et les situations des patient·es invitent les soignant·es à sortir des cadres formatés et des locaux de soins.
Peut-on soigner les corps sans appréhender et s’attaquer aux causes bien plus structurelles qui les affectent ? Comment articuler l’action locale et la nécessaire convergence pour une transformation globale ?
|
|
|
Tel est le synopsis du documentaire réalisé à la maison médicale des Houlpays, par Dorothée Bouillon, membre de l’équipe d’éducation permanente à la Fédération des maisons médicales (FMM). Le film interroge les fondements des expériences d’autogestion dans ces structures, en tant qu’ilôts de résistance au sein d’un univers médical toujours plus libéral. Comme la réalisatrice le précise, « on y trouve la joie et l’humour pour affronter l’adversité, avec une part d’humanité regagnée, en s’extrayant de l’ingéniérie managériale, et en privilégiant ce lien à l’autre (collègue ou patient), qui est fondamentalement politique. »
Des projections du documentaire sont prévues : à Bruxelles, le mardi 18 mars à 20h au théâtre Mercelis, dans le cadre du festival « Soif d’idéal » des CEMEA (Centres d’Entraînement aux méthodes d’éducation active). En Wallonie, il sera projeté le 15 avril, au cinéma Le Parc (Les Grignoux), à Liège, à 20h, puis le 28 avril à 18h30, à Namur, au Cinex, et dans le Hainaut, à Aiseau-Presles, le jeudi 15 mai (à confirmer). La possibilité d’organiser un événement en collaboration avec la FMM ou la MM de votre région est également possible.
|
|
Une étude sur le non-recours au RIS et aux droits dérivés
|
|
|
Comment les CPAS et le gouvernement fédéral peuvent-ils améliorer l'accès au revenu de subsistance et aux droits dérivés ? Comment minimiser la non-utilisation de ces droits ? Quels sont les meilleurs moyens de repérer les bénéficiaires potentiels du revenu d'intégration ? Existe-t-il des pistes concrètes pour lutter contre le non-recours aux droits sociaux ? Et quelles sont les pratiques incitant les individus à faire usage de leurs droits sociaux ?
Le terme « non-recours aux droits » renvoie à toute personne qui ne bénéficie pas d’une offre publique, de droits et de services, à laquelle elle pourrait prétendre. En effet, dans différents domaines de la protection sociale, des ayants droit potentiels à une allocation ou une prestation de services ne sont pas toujours informés de leurs droits, n’ont pas le réflexe d’introduire une demande, ou bien ne savent pas comment procéder. C’est le cas pour le revenu d’intégration sociale et les droits dérivés en Belgique.
Le rapport final « Étude sur le non-recours au revenu d’intégration et aux droits dérivés », réalisé par la KU Leuven (Hiva) en collaboration avec l'UCLouvain (Cirtes), apporte des réponses à ces questions. Dans un premier temps, il se penche sur la notion de non-recours, la mesure de celle-ci et les raisons de cette sous-protection. La recherche explicite ensuite la méthodologie pour cartographier ce non-recours et donne une série de résultats pour ce qui est du non-recours au RIS, ainsi que d’autres droits dérivés concernant l’énergie et le chauffage, les moyens de communication, les soins de santé et la mobilité. Pour ce qui est du RIS, le taux de non-recours se situerait autour de 46%, soit plus de la moitié des personnes éligibles. Pour ce qui est des autres droits, ce taux varie selon que les droits sont automatiquement accordés ou qu’ils nécessitent une démarche pour l’obtenir.
|
|
Concrètement
La deuxième partie du rapport porte sur des pratiques inspirantes pour lutter contre ce non-recours et explicite une série de mesures mises en œuvre essentiellement par des entités locales et des CPAS, comme la fourniture de services proactifs par la ville et le CPAS de Gand, le LUPIN (Lutte contre la Pauvreté INfantile) à Binche, avec une plateforme de concertation regroupant des acteurs scolaires, l’Opération « Touche pas à mon droit » du CPAS de Saint-Gilles via la Maison des adolescents (Mado) pour les jeunes entre 18 et 25 ans, les dispositifs BRI-CO et RAQ de la FDSS, permettant d’aller vers les groupes vulnérables pour les informer de leurs droits, ou encore le dispositif d’urgence sociale 1718 en Wallonie, qui permet aux citoyens d’interroger un agent, d’être orientés vers les services compétents, d’être aidés dans les premières démarches et de recevoir des réponses concrètes.
La dernière partie reprend des recommandations pour le suivi et la mise en œuvre de pratiques visant à lutter contre le non-recours de droits sociaux.
|
|
Vivre le surendettement de l’intérieur
|
|
Créé initialement en 2010 par l’asbl CAFA-Saint-Gilles et le Magic Land Théâtre, il s’agit d’un outil de prévention dynamique, interactif et pédagogique qui permet de vivre concrètement la spirale du surendettement.
Entre le jeu de rôle et le théâtre-action, le spectateur déambulera dans un décor où il ira à la rencontre d’un·e vendeur·euse qui proposera une multitude de biens à acquérir, d’un·e banquier·e qui vous invitera à souscrire des crédits, d’un·e huissier·e ou encore d’un·e juge qui vous rappelera vos obligations. De la sorte il s’immergera dans l’histoire qu’il incarne, soit celle d’une personne surendettée. A la fin du parcours, le/la visiteur·euse est invité·e à un débriefing avec un·e membre d’un service de médiation de dettes.
|
|
|
Depuis sa création, plus de 5.000 personnes ont assisté à ce spectacle dans différentes communes de Bruxelles. Il est repris aujourd’hui et permettra à tous les publics (citoyen·ne·s, étudiant·e·s, professeur·e·s, intervenant·e·s sociaux·ales, adultes en formation, mandataires politiques) de démonter les idées reçues selon lesquelles « ça n’arrive qu’aux autres » et de susciter la réflexion sur la consommation responsable. Il s’agit de simuler le surendettement pour mieux le prévenir et de s’amuser tout en acquérant les outils à même de le combattre.
Le spectacle dure une heure. Il est gratuit. Il se jouera du 11 au 13/3/2025, rue d’Hoogverst 8, 1030 Bruxelles. A partir de 16 ans.
|
|
De nouveaux rôles pour les CLPS
|
|
|
Depuis le décret du 2 février 2002 organisant la promotion de la santé en Wallonie, le rôle des CLPS a été redéfini. Dans le numéro de janvier 2025 d’Éducation-Santé, la journalise Clotilde De Gastines décortique cette nouvelle orientation de leurs missions.
L’action des CLPS, avec une répartition inchangée entre le Brabant wallon, Charleroi-Thuin, le Hainaut occidental, Huy-Waremme, Liège, la province de Luxembourg, Mons-Soignies, Namur et Verviers, est double : accompagner l’élaboration, l’implémentation, l’évaluation, l’ajustement et le renouvellement du Plan wallon de prévention et de PS et accompagner les acteurs en PS situés sur leur territoire dans le développement de projets sur les déterminants de la santé.
Pour autant, ce rôle d’accompagnement auprès des opérateurs agréés en PS ne s’est pas fondamentalement transformé : il s’agit toujours de mettre à disposition des outils et des supports pédagogiques, mais c’est aujourd’hui possible auprès d’acteurs qui ne sont pas spécifiquement subventionnés en PS. Les CLPS proposent également des services d’accompagnement des projets, avec une écoute de la demande, un soutien à l’analyse des besoins, la mise en place d’un plan d’action, la suggestion de partenariats et l’aide à l’évaluation. Les CLPS organisent également des formations et des temps d’échanges. Enfin ils initient également une mise en réseau d’acteurs locaux, sur des thématiques comme l’EVRAS ou à l’échelle d’un quartier ou d’une commune.
|
|
Pour renforcer l’apport scientifique dans les projets locaux, les CLPS sont invités à intensifier leurs rapports avec les huit centres d’expertise en PS (CEPS), à savoir Sciensano, la Fondation Registre du Cancer, ESPRITst, l’Observatoire du Sida et des Sexualités, l’Unité de recherche de santé publique de l’ULiège, Eurotox, le Reso-UCL et le Sipes-ULB.
Enfin l’Inter-CLPS, qui permet des échanges entre CLPS sur leurs pratiques, leur méthodologie et la possibilité de dupliquer des actions, se voit lui aussi renforcé avec une chargée de mission qui anime les différents groupes de travail et joue le rôle de support de l’ensemble des projets et des dossiers, sur le plan régional.
|
|
|
|
|