Sommaire :
- Les inégalités sociales en Wallonie, selon l’IWEPS
- Un Débatorium en avril prochain
- Un appel à projets pour plus de prévention en hôpital psychiatrique
- La saison des mémorandums - suite
- Des fiches LISA pour renforcer la littératie en santé
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Les inégalités sociales en Wallonie, selon l'Iweps
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l’ISS (Indicateur de situation sociale) est un indicateur complémentaire au PIB afin de dresser le bilan du progrès social. L’édition 2023 de l’ISS de la Wallonie, parue en novembre dernier, montre qu’entre 2004 et 2021, la situation sociale globale wallonne s’est légèrement améliorée (base 100 en 2004, indice 102,2 en 2021). L’évolution du PIB par habitant a en revanche nettement progressé avec un indice à 114,2 en 2021, toujours par rapport à la base 100 de 2004. Pour autant, l’amélioration sociale globale s’est faite au détriment des groupes sociaux les plus fragilisés, ce qui s’est traduit par une augmentation des inégalités sociales, à partir de 2016.
Le rapport porte donc sur les conditions de vie et les inégalités sociales en Wallonie sur deux décennies. Des tendances spécifiques peuvent être repérées selon les domaines envisagés :
- en matière de revenu, il y a une augmentation du revenu disponible par habitant, mais un appauvrissement des 18-24 ans ;
- en matière d’emploi, le taux d’emploi et du salaire médian est en progression, mais il y a une augmentation importante des travailleurs en incapacité de travail de longue durée ;
- en matière de santé, on assiste à une réduction du nombre d’années de vie perdues et une réduction de l’écart relatif entre le taux de mortalité des bénéficiaires du BIM et celui des non-BIM, mais aussi à une augmentation des maladies chroniques ;
- en matière de logement, l’accès à celui-ci est de plus en plus difficile pour les publics précarisés et la précarité énergétique augmente…
De manière plus générale, la santé mentale de la population wallonne décline. Sur le marché du travail, la pénurie structurelle de certains emplois, les pièges à l’emploi et l’augmentation des burn-out sont à signaler. En matière immobilière, la hausse des loyers sur le marché locatif privé menace l’accès au logement des plus précaires. La vulnérabilité énergétique affecte un grand nombre de ménages wallons. La dématérialisation des services et l’extension du télétravail accentuent la précarité numérique et le risque de rupture institutionnelle.
Enfin le rapport de recherche exprime que la pandémie et sa gestion ont aggravé la fragmentation de la société wallonne, l’augmentation des formes multiples de précarité, la méfiance entre les individus et les groupes sociaux, mais aussi la défiance envers les institutions et les politiques.
Le rapport de Anne Deprez, Isabelle Reginster et de Christine Ruyters est à consulter sur le site de l’Iweps. A écouter également, le podcast consacré à ce rapport de recherche.
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Un Débatorium en avril prochain
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Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) avait déjà organisé ce type de débat lors des précédentes élections régionales, fédérales et européennes, en 2019.
L’invitation était la suivante: mettre en présence des personnes vivant la pauvreté avec des candidat·e·s aux prochaines élections, afin d’interroger ces dernier·e·s sur les questions de logement, de revenu, d’éducation, de sécurité sociale ou encore de fiscalité.
Ce sont quelque 500 personnes qui avaient assisté à ce Débatorium lors de la précédente édition, pour poser leurs questions aux six partis politiques francophones réunis.
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Même démarche ce 25 avril prochain, avec pour sous-titre : « Les partis politiques cuisinés par les personnes vivant la pauvreté ». Le débat débutera à 20h00, à l’Amphithéâtre Vauban des Facultés de Namur, boulevard Frère Orban à 4000 Namur.
Infos et réservations : 081/31 21 17 – bureau@rwlp.be. Des déplacements collectifs seront organisés de plusieurs endroits de Wallonie et de Bruxelles.
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Un appel à projets
pour plus de prévention en hôpital psychiatrique
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De nombreuses études montrent que les personnes souffrant d’une maladie mentale présentent une surmortalité liée à des facteurs comme la consommation de médicaments ou de drogues, le tabagisme ou la sédentarité. Or, les hôpitaux psychiatriques qui accueillent des personnes atteintes de schizophrénie, de troubles bipolaires, mais aussi de burn-out ou de dépression ont tendance à oublier le volet somatique. Un certain cloisonnement des soins psychiatriques entraîne un manque d’attention à une démarche de soin plus large, prenant en compte l’ensemble des déterminants de la santé. La prévention et la promotion de la santé sont peu prises en compte et ont du mal à s’ancrer dans ces structures.
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Le Fonds Van Mulders-Moonens, géré par la Fondation Roi Baudouin, vise à obtenir, avec ce nouvel appel à projets de recherche, une cartographie des freins et leviers qui permettraient de développer une politique de prévention et de promotion de la santé dans le milieu psychiatrique, ainsi qu’une série de recommandations permettant de soutenir des initiatives concrètes dans ces institutions. En amont, il s’agit de réaliser un état des lieux des pratiques existantes et inspirantes en Belgique et à l’étranger et de sélectionner une série d’hôpitaux prêts à s’engager dans une recherche-action.
Cet appel projets s’adresse à des institutions et structures de recherches actives dans le domaine de la santé publique, capables de mener une telle recherche. Le soutien financier peut atteindre 190.000 €.
Autre sujet déjà lancé par le Fonds Van Mulders-Moonens et en cours d’analyse : le fait de mieux ancrer la prévention et la promotion de la santé dans la formation de base et continuée des professionnels de santé de première ligne en Belgique.
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La saison des mémorandums - suite
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Nous avons déjà parlé dans ces lignes des mémorandums qui fleurissent en cette période : en effet, avec les élections qui se dérouleront en juin prochain à tous les étages de notre Etat fédéral, des Régions et des Communautés et en octobre 24, au sein des communes, les acteur·trice·s de terrain expriment leurs points d’attention, recommandations et autres points de vue sur une série de sujets dans le domaine de la promotion de la santé et celui du social-santé en général. Nous vous avions déjà fait part des plaidoyers de la FWPS, la FBPS, ainsi que de la LUSS dans le FSC n°204.
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Dans le même ordre d'idées, le CBCS (Conseil bruxellois de coordination politique) a réalisé un travail de collationnement et de publication de mémorandums émis par un certain nombre d’acteurs du secteur associatif: on retrouve sur leur site toute une série de plaidoyers, dont ceux de la Fédération des maisons médicales, de la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri, de la Fédération laïque des centres de plannings familiaux, de la FDSS ou de la Feda. Si certains mémorandums sont propres à des secteurs d’activité, d’autres sont émis autour de thématiques comme l’aide médicale urgente pour laquelle des associations de terrain et des acteurs individuels se sont mobilisés. On y retrouve également le mémorandum du CBCS qui plaide pour une approche territoriale de l’offre en renforçant celle-ci et en appuyant la rencontre des acteurs sociaux et de santé pour un travail intersectoriel, multidisciplinaire et intégré.
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A signaler également, d’autres mémorandums comme celui de l’asbl Aidants proches, des Mutualités chrétiennes, de Solidaris ou des Mutualités libres. A noter aussi : le mémorandum de l’Institut des femmes et des hommes sur l’égalité de genre.
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