Quelle spécificité ?
Car c’est là toute la spécificité que souhaite atteindre le CREBIS, soit donner autant de poids ou de valeurs aux savoirs des travailleurs de terrain et des bénéficiaires qu’à ceux des chercheurs. Le but est de faire travailler ensemble ces différents publics pour démocratiser les espaces de recherche. Est-ce à dire qu’ils ne se rencontraient pas déjà ? Pour Marjorie Lelubre, « Certes la recherche collaborative ou encore la recherche-action existaient déjà et utilisaient des méthodes qualitatives associant des professionnels et des usagers, mais il s’agit ici d’aller un pas plus loin en se basant sur une co-construction des savoirs et pas seulement une prise en compte des points de vue des uns et des autres. Il s’agit d’une participation conjointe aux activités de recherche, à la collecte de données et d’une propriété intellectuelle de ces données conjointe, avec une appropriation et une diffusion partagées des résultats. »
Caractéristique du projet bruxellois : le fait qu’il s’adosse, non pas sur un centre de première ligne comme le CREMIS de Montréal, mais sur deux associations bien implantées dans le secteur social-santé, de seconde ligne, faisant l’interface entre les différents secteurs sociaux et permettant une mise en commun. Il s’agit du Forum-Bruxelles contre les inégalités et du Conseil bruxellois de coordination sociopolitique (CBCS). Deux chercheurs, Martin Wagener du CIRTES (Centre de Recherche Travail, Etat et Société-UCLouvain) et Jacques Moriau du METICES (Migrations, Espaces, Travail, Institutions, Citoyenneté, Epistémologie, Santé – ULB), sont parties prenantes dans l’élaboration des méthodologies et la détermination des axes prioritaires de travail, en tant que responsables scientifiques de la structure.