Parce que les travailleurs en arrêt maladie de longue durée coûtent cher, mais aussi parce que rester trop longtemps éloigné du travail porte un risque sur la santé, sur l’isolement social et la précarisation, on pousse les travailleurs malades à reprendre au plus vite leur emploi. Quant aux prolongations multiples et continues des incapacités de travail, elles sont condamnées pour peu qu’elles n’incluent pas une prise en charge active (écoles du dos, yoga, sophrologie, thérapies…) destinée à contribuer à la guérison.
Même si certaines maladies sont « socialement plus acceptables » que d’autres, il existe une série de représentations négatives et de préjugés à l’égard des personnes en incapacité ou en invalidité. Pourtant, de nombreuses personnes en incapacité maladie culpabilisent à l’idée d’être en arrêt et redoutent d’être perçues comme paresseuses, tire-au-flanc ou laissant le boulot aux autres. Mais lorsqu’on doit vivre avec 60% de ses revenus, n’est-on pas assez puni ?
La hausse du nombre de personnes en incapacité maladie est aussi causée par le travail en lui-même, son climat stressant, exigeant, en permanence sous contrôle, avec moins de flexibilité… De nombreux facteurs limitant le retour au travail sont liés à la maladie de la personne, mais pas seulement… La réintégration est un processus interactionnel complexe et le climat de travail peut lui aussi constituer une réelle barrière au retour en entreprise.