Le poids des mots et la force des images
Après les premiers échanges, le défi suivant était de savoir ce qu’ils souhaitaient communiquer de leur santé mentale, à qui et comment. Il est très vite apparu que le souhait était de sensibiliser le plus largement possible autour de leur santé mentale en berne : leurs proches (familles et amis), mais aussi des moins proches, comme les professeur·e·s, les éducateur·trice·s, les professionnel·le·s de la santé mentale, ainsi que les politiques. Au-delà, il s’agissait également de co-construire un projet qui ait un impact sur une meilleure prise en charge des difficultés rencontrées, vécues par la jeunesse. Le chantier était vaste et la question du médium à utiliser pour communiquer sur tous ces enjeux n’était pas des moindres. Plutôt que de s’astreindre à en choisir un seul, les jeunes ont opté pour plusieurs canaux de communication. Concrètement, le projet a abouti à la création de l’exposition « Tal’seum ? Quand les jeunes parlent de santé mentale » qui se décline en plusieurs réalisations.
Il y a des performances vivantes, statiques ou déambulatoires, sur des thèmes allant de l’isolement social au burn-out, en passant par le conflit intergénérationnel, les addictions, l’estime de soi, etc. Pour celle qui traite du conflit intergénérationnel, on a ainsi pu voir le 8 novembre dernier, deux jeunes jouer les rôles d’une jeune fille et sa grand-mère dans un dialogue sur le monde qui évolue et sur les idées toutes faites.
Les jeunes ont également produit trois podcasts et trois vidéos. Dans le podcast « En parler et être écouté·e, un enjeu de société » par exemple, les participant·e·s abordent le sujet de l’angoisse, et leurs manières d’y faire face. Ils discutent également avec Damien Favresse, sociologue et coordinateur du Centre Bruxellois de Promotion de la Santé, et abordent les raisons des difficultés psychologiques des jeunes, mais aussi des pistes concrètes pour une meilleure écoute et prise en charge, etc. Les deux autres podcasts réalisés sont tout aussi intéressants.
Trois affiches et cinq photos ont également été créées pour transmettre en images des messages tirés des discussions menées au sein du panel. Ces images traitent de l’isolement, du sentiment d’être assaillis par une multitude de questions et d’informations, du besoin d’explorer des voies alternatives. Les jeunes ont également utilisé des cartes postales pour rédiger des messages comme celui-ci : « Chère ministre de l’Education, Je trouve que le système scolaire a beaucoup de défauts. Certes, rien n’est parfait, mais dans l’école, je trouve qu’il y en a trop. J’ai l’impression de ne rien apprendre et je m’embête. La seule chose que je trouve que l’école m’a apporté est l’aspect social ». Ou encore celui-ci qui résume assez bien… une tendance générale ? « Cher adulte, Arrêtez de penser que vous avez obligatoirement raison et que j’ai tort. »