« La fatigue compassionnelle se définit comme un état d’épuisement et de dysfonctionnement biologique, psychologique et social, résultant d’une exposition prolongée au processus de stress compassionnel et notamment aux souvenirs traumatiques, d’ordre visuel principalement, qu’il provoque chez le soignant, et qui sont responsables de l’apparition des symptômes de l’état de stress post-traumatique ou de réactions associées, comme la dépression ou l’anxiété généralisée. Les perturbations importantes de la vie privée ou professionnelle (changement de style de vie, de statut social, de responsabilités professionnelles, etc.) aggravent le tableau. »1
Cette définition est extraite du Dictionnaire de la fatigue, un document étonnant qui compte pas moins de quinze entrées pour le mot fatigue. Pour le chercheur Philippe Zawieja2 qui a assuré la direction de l’ouvrage, la fatigue compassionnelle concerne essentiellement les gens qui sont dans une relation de soins et d’empathie avec les bénéficiaires de leur travail, tels que des soignants, des humanitaires, des journalistes3 . On peut également citer les professionnels de la sécurité civile, les pompiers, les services d’urgence, les travailleurs des pompes funèbres, etc. Tous ces travailleurs sont généralement en contact indirect avec la souffrance d’autrui.