Chute des consultations, hausse des plaintes
Résidents et personnel ont dû encaisser une déflagration telle que le secteur reste considérablement ébranlé aujourd’hui. D’autant que tout n’était pas rose avant la crise sanitaire. Comme le souligne Amandine Kodeck, directrice d’Infor-Homes, « au sein de notre service, dont l’objectif est de soutenir la qualité de vie de l’adulte âgé en Région bruxelloise, nous avons plusieurs missions qui ont été impactées par la crise Covid : la première, qui consiste à envisager des solutions en cas de dégradation de l’état de la personne âgée, notamment en choisissant un nouveau lieu de vie, a été largement sous-sollicitée dès le mois de mars. Les appels concernaient plutôt des parents qui souhaitaient reprendre leur proche résidant en MR chez eux, tout en doutant d’y parvenir, ou des situations où le placement était incontournable, mais extrêmement compliqué vu le Covid, avec quarantaine et isolement. Des demandes d’écoute, de soutien et des plaintes sont également arrivées par le biais du numéro général. »
Autre mission assumée par Infor-Homes : le service Ecoute-Seniors, dont les objectifs sont de recueillir les appels téléphoniques relatifs à la maltraitance de personnes âgées, de coordonner les réponses auprès des professionnels et d’analyser ces situations pour permettre de les prévenir. « Le nombre d’appels sur cette ligne a doublé en 2020 : 405 dossiers ont été ouverts, contre 262 en 2019. Le nombre d’appels liés à ces dossiers a grimpé à 2.000, contre 1.200 en 2019. Les permanences ont donc été réorganisées pour absorber ce surplus. 31% des cas concernaient le domicile, 69% une situation en maison de repos, avec des plaintes liées aux atteintes des droits et libertés des résidents et aux soins prodigués (suppression de la liberté d’aller et venir, des visites, confinement en chambre, manque d’activités, insuffisance de soins et d’hygiène, contention, plaintes des proches qui n’ont pas pu accompagner leurs parents en fin de vie…). »