Malgré les balises juridiques, ne peut-on craindre que la loi ait malgré tout ouvert la porte à la banalisation de l’euthanasie ? Le dispositif légal permet-il d’éviter les dérapages éventuels ? Comment expliquer que le nombre de décès par euthanasie continue d’augmenter ?… Les interrogations sur l’euthanasie sont nombreuses et légitimes.
Une loi méconnue
Les dix ans de mise en pratique de la loi du 28 mai 2002 montrent cependant que le nombre d’actes d’euthanasie n’a pas explosé. Autre constat interpellant alors que le sujet continue de diviser : la loi reste assez mal connue, tant des citoyens que des professionnels de la santé. Ce qui n’est pas sans poser des difficultés quand des proches et des membres du corps médical se retrouvent confrontés à des demandes de fin de vie. Une bonne connaissance de la loi ne permettrait-elle pas de mieux appréhender le contexte dans lequel ces demandes s’inscrivent ?
Enfin, l’existence même de la loi ne devrait-elle pas être saisie comme une occasion d’engager la discussion sur des situations de fin de vie intolérables ? Bien avant la possibilité de devoir un jour affronter une demande d’euthanasie ? Le but, bien sûr, n’est pas de cautionner ou de rendre plus aisée l’euthanasie. Mais peut-être est-ce tout simplement de nous donner – citoyens, proches, médecins… – la possibilité de mieux aider ceux ou celles qui en font ou feront la demande.