Mais pourquoi tant de fatigue(s) ?

« Comment ça va ? ». « Fatigué·e, mais ça va. »

Combien de fois par jour entendons-nous cette réponse ? Dans ce monde fatigué, les humains semblent, eux-aussi, bien fatigués… D’ailleurs, ils s’en plaignent souvent, en particulier à leur médecin. Quelques semaines après le début du premier confinement dû à la Covid-19, un sentiment de grande fatigue a par ailleurs été relayé par de nombreuses personnes (et par le personnel médical qui entendait ces plaintes, psychiatres y compris).

L’équipe d’éducation permanente de Question Santé est partie de ce contexte et a décidé de s’en servir pour se pencher sur nos fatigues contemporaines dans une brochure intitulée : « Mais pourquoi tant de fatigue(s)? ».

Que dit la fatigue sur nos vies ?

Premier constat : sur un plan médical, la fatigue, qu’elle soit d’origine physique, psychique ou neurologique, n’est pas une maladie, même si elle peut être un symptôme de certaines d’entre elles, ou mener à des pathologies. Face à elle, le premier réflexe est évidemment d’examiner notre sommeil. Sur ce plan, les études le confirment, d’année en année, depuis des décennies, nous perdons en quantité de sommeil. Faut-il se contenter d’appeler à des changements de comportements individuels ? Ou devrait-on interroger une société qui valorise l’énergie, l’action et nous bombarde de sollicitations, au détriment de la réflexion, de la rêverie, d’un repos au sein d’un foyer, cocon valorisé ?

La brochure « Mais pourquoi tant de fatigue(s)» interroge…

Dans nos sociétés de performances où il faut, en permanence, « être sur la balle », être rapide, être le premier tout en restant performant, le sommeil est-il considéré comme essentiel/important… ou comme une perte de temps ?
Jusqu’à quel point nos conditions de vies, nos rythmes effrénés, nos obligations multiples contribuent-ils à notre sentiment de fatigue ?
Nos fatigues sont-elles un signe d’alerte qui révèle les déchirements de cette quête, si ardue, d’être soi ?
Et si on profitait de cette crise pour écouter nos fatigues et ce qu’elles ont à nous dire avant qu’elles nous consument ?

Pour mieux comprendre nos fatigues, le regard des historiens et des sociologues s’avère utile. En effet, ils montrent que les manifestations liées à la fatigue, mais aussi ses causes, tout comme la reconnaissance de ceux et de celles qui disent en souffrir, ont évolué au fil des siècles : nos fatigues ont des origines, sociétales et individuelles, qui ne sont pas ou plus celles de jadis.

Covid-19 et (nouvelles) fatigues

Ainsi, la Covid-19, apportant dans son sillage des manifestations de nouvelles fatigues, a permis de mettre en évidence à quel point il peut être difficile (et fatiguant) de s’adapter à de nouvelles conditions de vies contraintes. Cette période a également été l’occasion, pour beaucoup, de réfléchir au poids des normes, aux pressions qui s’exercent sur nous et qui, au final, pourraient expliquer ces lassitudes, ces fatigues faisant, désormais, partie de notre vécu.

Plusieurs témoignages, recueillis tant auprès d’étudiants que d’adultes impliqués dans le monde du travail, ont guidé l’écriture de cette brochure destinée, à partir de la fatigue, à ouvrir la réflexion sur nos vies mais, aussi, sur nos libertés, nos désirs d’autonomie, notre souci d’être nous-mêmes et de sortir parfois des chemins balisés, des obligations diverses, désormais devenues trop lourdes à porter.

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La collection Représentations croise les regards et représentations (citoyens, usagers, professionnels…) sur des enjeux de société touchant à la santé et à la qualité de vie. Une approche qui permet de multiplier les points de vue tout en montrant la complexité des éléments dont il faut tenir compte quand il est question d’améliorer la qualité de vie.

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