La prise en compte des réalités féminines dans l’aménagement urbain
Depuis quelques années, différentes études s’intéressent aux expériences vécues par les femmes dans l’espace public. Certaines réflexions ont ainsi eu lieu concernant les équipements sportifs ou culturels destinés aux femmes, la signalétique, les « trottoirs genrés » ou encore les dénominations féminines des artères publiques.
Récemment, à Marseille, les premiers urinoirs féminins ont été installés à titre expérimental. A Bruxelles, l’ancien Tunnel Léopold II a été rénové et inauguré le 22 mai dernier sous le nouveau nom « Annie Cordy », dénomination retenue en 2020 à la suite d’une consultation populaire en ligne, qui proposait quatorze personnalités féminines.
Il semble qu’en Région bruxelloise, aucun aménagement public n’ait jusqu’à présent été conçu en intégrant les questions de genre de manière volontaire. Certains plaident dès lors pour qu’une approche de genre intégrée (« gender mainstreaming ») s’applique davantage dans l’aménagement urbain. Le nouveau Règlement Régional d’Urbanisme et le Vade-mecum des Espaces Publics devraient prochainement intégrer cette approche.
Au-delà de ces initiatives, dont les visées sont parfois purement symboliques, parfois plus pragmatiques, une problématique plus centrale concerne la présence inégale des hommes et des femmes dans l’espace public. Outre une approche spécifiquement « genrée », les réponses à y apporter sont probablement plus globales et portent essentiellement sur la sécurité : privilégier des lieux où le contrôle social peut s’exercer, de manière à rassurer les usagers, installer un éclairage suffisant en soirée, prévoir une présence policière et, surtout, travailler sur l’éducation des jeunes afin de réduire drastiquement le harcèlement de rue.
Gaëtan Van Goidsenhoven,
député et chef de groupe MR au Parlement francophone bruxellois