DiversÉchos des politiques
22.11.2021
Numero: 8

Echos des politiques : L’actu des élus au Parlement bruxellois

Les élus au Parlement de la Commission communautaire française (COCOF) s’expriment au sujet d’actualités relatives à la santé et au social en Région bruxelloise. Pour cette livraison, les parlementaires avaient carte blanche: ils ont donc choisi librement le sujet et l’accent qu’ils voulaient mettre à leur contribution. Pour cette édition des Echos, nous accueillons donc les réflexions, interpellations et autres échos de décisions engrangées des élus DéFI, MR, PS, Ecolo, CDH (le PTB manque à l’appel pour cette fois) au Parlement de la COCOF.

Emag Echos politiques

DéFI demande une meilleure prise en charge du TDA/H

« TDA/H, ou trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité » : en voilà un nom bien complexe pour un trouble qui l’est tout autant. En moyenne, 3 à 12% des enfants et 1 à 6% des adultes belges seraient atteints par ce trouble neurologique. De cause génétique ou encore lié à un traumatisme cérébral, le TDA/H s’avère complexe à identifier, a fortiori chez l’adulte, tant les symptômes sont diffus et changeants d’une personne à l’autre (hypersensibilité, insomnie, hyperactivité motrice ou intellectuelle, déficit de l’attention, impulsivité…). Ces divers symptômes peuvent provoquer chez l’individu de vrais problèmes au quotidien : difficulté de garder un emploi, instabilité, perte de confiance en soi, dépression, pour n’en citer que quelques-uns.  Pourtant, une fois diagnostiqué, diverses méthodes telles que la médication ou les thérapies peuvent permettre d’améliorer leur quotidien.

En Belgique, en matière de TDA/H, les francophones et néerlandophones ne sont pas logés à la même enseigne. Alors qu’au nord du pays, l’ASBL Zitstill se trouve largement subventionnée, permettant ainsi une prévention et une sensibilisation accrue de ce trouble auprès du grand public, du côté francophone, l’asbl TDAH Belgique ne bénéficie pratiquement d’aucune subvention. Chez DéFI nous croyons fermement que l’investissement en matière de prévention de la santé, en ce compris la santé mentale, doit être une priorité. Nous œuvrons donc à tous les niveaux de pouvoir pour que ce trouble soit mieux pris en charge, et ce en passant par un meilleur remboursement des soins, mais aussi par un financement des ASBL qui œuvrent quotidiennement pour accompagner les personnes TDA/H.

                                                                                                                                                                                                                                                    Jonathan de Patoul,
                                                                                                                                                   député et chef de groupe DéFI au Parlement francophone bruxellois

40 % des Bruxellois sans médecin généraliste : un enjeu majeur pour la promotion de la santé

Le faible taux de vaccination contre le COVID-19 à Bruxelles témoigne d’une gigantesque coupure sociale. Depuis le lancement de la campagne de vaccination, les autorités bruxelloises responsables de cette dernière (COCOM) misent sur le rôle des médecins généralistes pour convaincre les patients réticents au vaccin. Or, lorsqu’on sait que 40 % des Bruxellois ne sont jamais suivis par un généraliste, on comprend vite l’étendue du problème. Afin de valoriser l’égalité des chances, il est fondamental que le plus grand nombre de personnes puissent être accompagnées par un médecin en qui elles ont confiance.

Dans ce contexte, le groupe MR estime que certaines compétences devraient être davantage mobilisées. La COCOF, qui dispose de compétences en promotion de la santé, pourrait jouer un rôle plus important en mobilisant tous azimuts ses nombreux réseaux actifs sur le terrain : maisons médicales, maisons de jeunes, éducateurs de rue, foyers sociaux, centres de planning familial, associations culturelles ou sportives de proximité, … Pourtant, le budget de la COCOF pour 2022 ne semble pas faire de cet enjeu une cause capitale.

Dans un contexte où cette institution semble à bout de souffle, le réinvestissement massif dans les politiques qui visent à multiplier le taux de couverture médicale de la population bruxelloise ne devrait-il pas constituer une priorité majeure des prochaines années, afin de résorber cette fracture sociale et ses graves conséquences sur la santé publique ?

                                                                                                                                                                                                                                        Gaëtan Van Goidsenhoven,
député et chef de groupe MR au Parlement francophone bruxellois

Un hommage au travail de la COCOF

A l’heure des bilans et de la présentation de la déclaration de politique générale, il faut reconnaitre que durant ces mois de crise sanitaire qui se prolongent, la COCOF a joué son rôle d’institution de proximité comme jamais.  Dans un contexte d’amplification des inégalités avec plus de 20% des Bruxellois en situation de précarité, les associations et travailleurs de l’administration et des services agréés ont fait le job en social-santé, ainsi que les autres secteurs agréés. Témoignant par là même d’une haute valeur sociale ajoutée de tous ces services.

Des femmes et des hommes qui sans relâche tentent encore d’améliorer le sort des uns et des autres, en matière d’insertion professionnelle, de prise en charge ambulatoire, du handicap, de la santé, du social ou de la cohésion sociale. Et l’amélioration de leurs conditions de travail au travers de la révision des accords du non-marchand n’était que justice sociale.

Parmi les réalisations qui auront lieu cette année, notons l’augmentation d’offre de places d’accueil pour les familles monoparentales et du contingent d’heures d’aide à domiciles, le soutien à la création de nouvelles maisons médicales, la mise à disposition de matériel informatique via les écoles de la Cocof. En matière de handicap, le décret Handistreaming, voté durant l’ancienne législature, a vocation de changer le regard que l’on porte sur la personne en situation de handicap pour permettre sa participation dans les affaires de notre société. D’ailleurs, la Cocof poursuit ses efforts sur base d’une politique inclusive, comme le prévoit l’accord du gouvernement.

C’est pour cela qu’au nom de mon Groupe, je voudrais à nouveau rendre hommage aux travailleuses et travailleurs de tous ces secteurs et les remercier pour ce qu’ils accomplissent au quotidien.

                                                                                                                                                                                                                                                                 Jamal Ikazban,
député et chef de groupe PS au parlement francophone bruxellois  

La santé n’a pas de prix !

« Sans la santé, pas de clairvoyance morale », affirmait George Sand ! C’est donc bien la santé de nos concitoyen.ne.s qui nous préoccupe. Cette santé doit être entendue dans son acceptation la plus large. L’OMS définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La santé est ainsi prise en compte dans sa globalité. Elle est associée à la notion de bien-être et est indissociable de sa dimension sociale.

Or depuis le début de la pandémie, notre santé est mise à rude épreuve. Indéniablement, la crise sanitaire a un impact considérable sur la santé (mentale) de nos concitoyen.ne.s et plus spécifiquement sur les publics vulnérables: perte d’emploi, non-recours aux droits, fracture numérique… Nous payons aussi les conséquences d’un sous-financement structurel de la sécurité sociale. Pour autant, cette situation n’est pas une fatalité. Et la lutte contre la précarisation de la santé, une priorité.

Si la situation inédite de la pandémie nécessite des mesures urgentes, il importe de lutter contre les inégalités sociales de façon systémique et pérenne. De même, il convient de repenser le système de soins de santé, de démocratiser son accès et de développer la médecine de proximité. Dans cette optique, le budget supplémentaire alloué par la COCOF aux maisons médicales a permis le démarrage de cinq nouveaux services. Le projet d’agrément de deux nouvelles entités en 2022 est également de nature à améliorer la proximité et l’accessibilité des soins de santé.

                                                                                                                                                                                                                                                     Farida Tahar, sénatrice,
députée et présidente du groupe Ecolo au Parlement francophone bruxellois

Information et communication en santé, aussi essentielles que les soins

La santé, tel que l’OMS la définit, est un « état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». C’est cette définition de la santé qui doit guider nos actions politiques, et assurer la bonne santé de tous.

La crise nous a rappelé à quel point la « bonne santé » était importante pour faire face au virus, et aux autres effets de la crise. En effet, une bonne santé générale est notre arme la plus naturelle face à la pandémie, et aux pandémies qui resteront un risque pour nos sociétés modernes. Dès lors, une approche préventive de la santé est essentielle. Les deux dernières années doivent pouvoir nous faire prendre du recul, nous permettre de revoir nos politiques et pratiques afin d’aborder humainement notre système de soins de santé.

Notre approche de la santé se doit d’être abordée, non pas seulement dans les soins après un diagnostic, mais dans une approche globale qui maintient la bonne santé au quotidien – des soins de santé qui préviennent au lieu de guérir. Cette approche permet d’aborder les défis modernes – avec une vision de la santé qui ne se limite plus au bien-être physique mais prend en considération la santé mentale et sociale – et ne se limite pas à la présence de maladie ou d’infirmité.

Ainsi, la prévention doit prendre un rôle prépondérant aussi bien dans l’information et la communication, que les soins. Plus encore, toute les politiques doivent prendre en considération cette définition de la santé, que ce soit en politique de travail, de mobilité, dans la lutte contre le racisme, etc.

                                                                                                                                                                                                                                                                 Gladys Kazadi,
députée cdH au Parlement francophone bruxellois

Sur la même thématique