Pourquoi avoir choisi de soutenir les stratégies concertées de promotion de santé ?
Barbara Trachte : Le cabinet, l’administration, le Conseil consultatif de Promotion de la santé, les associations, etc., sont partis de ces constats et de la nécessité de toucher les gens là où ils sont. Dans les circonstances très particulières que nous vivons – notamment, celle où les gens ne peuvent pas se rencontrer -, nous avons plus de difficultés à toucher le public habituel. Il était indispensable de changer notre méthode de travail.
Nous nous sommes inspirés de ce qui avait été fait autrefois pour le sida. Les Stratégies concertées Sida ont analysé les différents groupes sociaux qui étaient touchés par la maladie : les migrants, les gays, les prostituées, les personnes plus fragiles au niveau de la santé, etc. Ces publics avaient été touchés différemment que par des campagnes généralistes adressées au grand public. En effet, communiquer un message comme « Mettez un préservatif » n’a pas été reçu ou compris de la même manière et, même parfois, pas du tout été compris par certains de ces publics-là pour différentes raisons (la langue, des freins culturels, etc.).
Dans la crise actuelle, il en est de même avec le message sur les gestes barrière par exemple. Les constats et les réponses que nous pouvons y apporter sont de même nature. Les différents groupes sociaux ne peuvent pas appliquer de manière uniforme les règles qui sont édictées au grand public.