Vanessa Makola : Nous sommes actuellement dans un travail d’approfondissement de l’ensemble de nos projets pédagogiques et c’est un travail qui est complètement passionnant parce que ce sont des équipes qui ne travaillaient pas ensemble qui ont dû apprendre à se connaître, à travailler ensemble et à évoluer dans le même environnement. Et cela se construit aussi, des réunions d’équipe sont ainsi régulièrement réalisées pour réfléchir. Des groupes de travail thématiques ont été mis sur pied : un de ces derniers travaille par exemple sur la communication, un autre sur le bien-être au travail, etc. Mais cela peut aussi être une thématique plus précise. Notre assemblée générale nous a par exemple demandé de nous pencher sur la question des personnes âgées. Les groupes thématiques permettent aussi à chaque travailleur de s’impliquer.
Une équipe en réflexion,
mais aussi sur le terrain
B.S. : Au-delà du travail de réflexion menée au sein de l’équipe, qu’en est-il concrètement du travail ? Le CeRAPSS n’est-il pas aussi et avant tout un centre d’action ?
B.V. : Notre champ de travail est celui du Social-Santé, nous pouvons donc intervenir sur ces deux secteurs en même temps. Parce qu’ils ont un petit peu les mêmes ambitions, à savoir que les gens vivent mieux et aient plus de prise sur leur qualité de vie, notre objectif est qu’il y ait un peu moins de barrières entre ces deux secteurs qui ne travaillent pas toujours facilement ensemble. Comme deuxième axe d’intervention, nous avons, d’une part, la recherche, l’accompagnement ou la formation, et la sensibilisation, et, d’autre part, l’action de terrain.
V.M. : L’accompagnement par exemple est un service que nous proposons aux acteurs qui développent eux-mêmes, à Bruxelles, des activités dans le monde du Social-Santé. C’est par exemple le cas des référents de quartiers dans le cadre des Contrats locaux Social-Santé (CLSS)[1]. Ou, autre exemple, l’accompagnement des échevins qui développent des projets santé sur leur commune[2].
Nous menons également des activités dans une maison de quartier (la Fermette du Bempt). Des activités collectives, aussi bien pour les adultes (groupes sur la parentalité ou l’alimentation) que pour des enfants (école de devoirs), mais aussi des activités physiques, etc. Il y a également des services plus individuels, tels que l’aide sociale, l’aide psychologique, l’aide en logopédie.
B.V. : A travers les activités, nous touchons les personnes avec les demandes et les besoins qu’elles ont. Elles ne viennent pas ici uniquement pour un aspect santé. Nous avons par exemple un Espace Public Numérique. Des personnes peuvent s’y rendre parce qu’elles veulent apprendre à utiliser un ordinateur. Pour pouvoir, par exemple, trouver un emploi, un logement ou se mettre en ordre administrativement à la commune. On voit très bien que derrière cette demande, il y en a une autre qui est de pouvoir régler d’autres soucis en réalité, comme l’isolement. Si elles ne savent pas utiliser un ordinateur, c’est peut-être aussi parce qu’elles n’ont personne autour d’elles qui pourrait leur apprendre. Derrière cette première demande, il peut aussi y avoir des demandes de renseignements : trouver un médecin, des lieux pour trouver un logement, des activités pour les enfants, etc. Voilà comment au départ d’une activité, on entre un peu plus dans le quotidien des citoyens. Soit, nous répondons directement à ce qu’ils nous demandent, soit nous les réorientons vers d’autres structures.
Anoutcha Lualaba Lekede
[1] Soutenus par la COCOM, les objectifs des Contrats Locaux Social Santé (CLSS) sont notamment de : – favoriser l’accès aux services sociaux et sanitaires, en particulier pour les publics vulnérables ; – renforcer la prévention de la perte de logement et d’expulsions ainsi que d’accompagner les citoyens vers un (re)logement qualitatif, sur https://cpas-molenbeek.be/fr/coordination-sociale/contrats-locaux-social-sante; voir aussi le dossier du Bxl santé numéro 17 : https://questionsante.org/articles-bxl-sante/pssi-a-tous-les-etages/
[2] Clotilde de Gastines, « Douze échevins bruxellois s’investissent en promotion de la santé » (Mai 2024), sur https://educationsante.be/douze-echevins-bruxellois-sinvestissent-en-promotion-de-la-sante/.