Éléments d’évaluation
Pour en savoir plus sur cette évaluation, nous avons interrogé Gaëlle Amerijck, collaboratrice scientifique à l’Observatoire bruxellois de la Santé et du Social (OSS) chargé de l’évaluation de la pertinence et de la cohérence du plan. « Un premier élément concerne la pertinence de la politique, telle que définie dans ce plan. Malgré un cadre assumé en promotion de la santé, qui représente une approche assez ambitieuse, notamment en termes de prévention et d’émancipation des populations visant à renforcer leurs capacités à être et rester en bonne santé, l’intitulé des objectifs et la ventilation des priorités du premier plan ont été davantage axées sur une approche déficitaire et un travail limité aux facteurs de risques et à la protection contre les maladies.»
Autre élément relevé par Gaëlle Amerijck, à cheval entre la pertinence et la cohérence :
« L’universalisme proportionné, trop peu présent dans ce plan. Etant donné les moyens réduits mis à disposition du secteur, il s’agit d’optimaliser et de rendre plus lisible l’équilibre entre une approche universaliste (visant la santé de la population générale) et une approche ciblée (pour les groupes en situation de vulnérabilité). »
Enfin , troisième élément qui serait à intégrer dans le nouveau plan : l’articulation et le rééquilibrage des différentes lignes d’action, entre la première ligne qui vise les publics, la seconde ligne à destination des acteurs de la PS et la troisième ligne qui vise l’articulation de la PS avec les autres secteurs. Selon Gaëlle Amerijck, « dans le plan 2018-2022, la première ligne est très light, avec une participation des publics faible et une mobilisation communautaire et du travail de proximité, presque exclusivement réservés aux publics fragilisés. D’où l’intérêt d’élargir. La seconde ligne est en revanche très présente dans les objectifs transversaux. Quant à la troisième ligne, soit l’articulation de la PS avec les autres secteurs, étant donné les maigres moyens à disposition de la PS à Bruxelles, il est essentiel de miser sur l’intersectorialité et le fait de promouvoir ‘la santé dans toutes les politiques’. A cet égard, l’articulation du nouveau plan avec le PSSI (Plan stratégique Social Santé Intégré) à venir pourrait permettre une intégration du concept de PS dans une logique transversale et une monté en niveau avec plus de moyens que ceux de la COCOF très limités. »
Etant donné les moyens réduits en promo de la santé, il s’agit d’optimaliser l’équilibre entre une approche universaliste visant la santé de la population générale et une approche ciblée pour les groupes en situation de vulnérabilité
Gaëlle Amerijck – OSS