Des projets et des barrières
Cette matinée a aussi été l’occasion de faire le point sur des dispositifs mis sur pied dans l’urgence de la crise Covid ou récemment développés dans le secteur des assuétudes.
Le conseiller au cabinet des ministres COCOF Maron et Trachte, Martin Cauchie, a mis l’accent sur différents projets soutenus pour renforcer l’offre de services, en se basant notamment sur le concept d’intégration des soins et le travail conjoint des services de première ligne. C’est notamment le cas de l’équipe mobile Combo créée durant la crise Covid par le projet Lama, la Mass, l’asbl Transit et Sampas, en coopération avec le secteur du sans-abrisme et qui se base sur une démarche d’ « outreaching3 » vers les usagers de drogues confinés dans les centres d’hébergement. Martin Cauchie a également rappelé les travaux en cours pour la réforme du décret ambulatoire de 20094 et son collègue Miguel Rosal a fait le point sur les travaux liés à l’élaboration du plan social-santé intégré « Brussels Take Care ».
Christopher Collin, président de la FEDITO BXL et directeur de l’asbl Dune, l’a également souligné, lors de son intervention : « De nombreux projets ont été mis sur pied dans le secteur de l’aide aux toxicomanes, qu’ils aient été implémentés durant la crise et en nécessité d’être pérennisés, créés de plus longue date, mais adaptés aux besoins actuels, comme les lignes téléphoniques ou les sites Internet, ou encore en attente d’évolutions législatives, comme les salles de consommation à moindre risque ou le take-home Naxolone5. » Il a également mis l’accent sur deux points communs à toutes ces pratiques : le caractère bottom-up de ces innovations et le dynamisme et l’inventivité des associations, portés par les travailleurs de terrain.
Pour conclure, Magali Plovie, présidente du Parlement francophone bruxellois, a donné la parole à Stéphane Leclerq, directeur de la Fédito Bruxelles, lequel a rappelé toute l’importance d’un cadre législatif adapté. D’où cette campagne de « Unhappybirthday ! »6 relative à la « loi drogues » de 1921, encore et toujours basée sur une approche répressive, alors que de plus en plus de pays et d’observateurs s’orientent vers une décriminalisation de l’usage de drogues, afin de casser le cercle vicieux des réseaux, celle de l’économie souterraine liée au trafic et surtout la pénalisation des faits de drogues afin d’adopter une approche de santé publique, délestée de toute stigmatisation. Stéphane Leclercq a dès lors invité les parlementaires à se positionner sur le sujet, notamment via une proposition de résolution à adresser au Fédéral.