Faire avec le Covid
Le projet était à peine lancé que très vite les chercheurs se sont heurtés à la difficulté de pouvoir organiser des rencontres en temps de pandémie. Durant la crise sanitaire, le travail s’est donc essentiellement déroulé en distanciel, principalement avec des participants du monde académique. Quelques travailleurs de terrain ont néanmoins pu participer aux rencontres virtuelles organisées entre 2020 et 2022. La sortie de la crise a finalement permis d’organiser assez vite, en présentiel, les 30 juin et 1er juillet derniers, les « Journées internationales – Prendre et donner la parole », avec toutefois un nombre limité de participant·e·s afin de faciliter la discussion. Les journées se sont partagées entre temps de partage de réflexions et d’expériences en plénières et l’organisation de cafés du monde2 en groupes.
Trois thématiques ont été abordées dans ces cafés du monde. La première, intitulée « Pouvoirs et Paroles » invitait à échanger autour de : qui a le pouvoir de donner la parole ou d’empêcher de parler ? Qui oblige qui à parler et de quoi ? Et qu’est-ce qui aide ou empêche de parler, de donner ou de prendre la parole ? Une deuxième thématique était consacrée à la place de l’expérience dans les institutions (des secteurs social, santé, éducation et université). Quelle place celle-ci a-t-elle dans les pratiques institutionnelles ? La neutralité existe-elle ? Comment faire entrer les savoirs d’expérience dans les institutions ? La dernière thématique s’est focalisée sur la restitution d’une expérience ou d’une parole à partir d’un dossier (de demande d’aide, de soin, de service, etc.). Les questions proposées au débat étaient : « Comment restituer l’expérience d’une personne, décrite par d’autres qu’elle-même ? » et « Comment analyser un dossier sans produire d’injustices épistémiques ? ».