Cinq années de souffrances pour le personnel des maisons de repos et leurs résidents
La question du vieillissement et des soins aux personnes âgées a accompagné cette législature. Rien d’étonnant dans une ville où plus d’un tiers des plus de 65 ans sont en risque de pauvreté et où le prix du séjour en maison de repos est devenu impayable.
C’est le résultat d’un désinvestissement public et de la privatisation croissante du secteur, qui dégradent fortement les conditions de travail du personnel : manque de bras, contrats précaires, cadences intenables… Une situation dénoncée par les travailleuses depuis des années. La crise sanitaire en 2020 leur a donné raison, de manière tragique.
Les promesses des partis traditionnels qui ont suivi n’ont pas été tenues. Les travailleuses du non-marchand bruxellois ont en effet dû se mobiliser plus d’un an pour enfin obtenir un refinancement. Pour mettre un terme à des mobilisations toujours plus créatives, le gouvernement a finalement cédé à l’été 2021 sur un refinancement structurel de 57 millions.
Une preuve que la mobilisation fait bouger les choses.
Les homes ont à nouveau fait la une, l’année suivante, suite aux révélations sur les pratiques scandaleuses des multinationales du secteur, Orpea en tête. Malgré des prix exorbitants, on a découvert des résidents dénutris et une hygiène déplorable, ce qui a forcé une réforme des contrôles.
Le principal frein à des conditions de travail décentes dans le secteur reste en place. En effet, les normes d’encadrement qui fixent le financement public du personnel, en rapport du nombre de résidents, restent bloquées. Une énième promesse non tenue, et une priorité pour la prochaine législature.
Françoise De Smedt,
cheffe de groupe et députée PTB au Parlement francophone bruxellois