DiversÉchos des politiques
15.05.2023
Numero: 14

Echos des politiques : L’actu des élus au Parlement bruxellois

Les élus au Parlement de la Commission communautaire française (COCOF) s’expriment sur des sujets d’actualité relative à la santé et au social en Région bruxelloise. Pour cette livraison, les parlementaires DéFI, MR, PS, Ecolo, Les Engagés et le PTB ont été sollicités afin de partager leurs interpellations, réflexions et décisions engrangées sur un sujet qu’ils défendent sur le terrain.

Emag Echos politiques

Les bienfaits de la marche sur la santé

Actuellement, près d’un tiers de la population belge est en surpoids, voire en état d’obésité. Et la situation ne va pas en s’améliorant, en particulier pour l’obésité infantile qui risque de doubler d’ici quinze ans, rien qu’en Belgique. Ce phénomène inquiétant s’observe d’ailleurs à l’échelle mondiale et touche de plein fouet les pays dits émergents. Les explications à cette augmentation globale de l’obésité sont multifactorielles, mais nos modes de vies de plus en plus sédentaires en sont une des causes principales avec la malbouffe.

Contre les impacts néfastes de la sédentarité, des moyens simples et efficaces existent : prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, marcher au moins vingt minutes par jour, privilégier la marche ou le vélo pour les courts déplacements, dans la mesure du possible bien entendu. Ce sont des petits gestes au quotidien qui demandent peu d’efforts en définitive mais qui peuvent être grandement bénéfiques. On estime, en effet, que vingt minutes par jour de marche augmente l’espérance de vie d’au moins six mois, ce qui est loin d’être négligeable. Rien n’est d’ailleurs plus agréable qu’une bonne balade en plein air, d’autant plus maintenant que le printemps est là !

Tâchons donc d’encourager nos concitoyens à bouger un maximum afin de réduire les risques pour leur santé. La sensibilisation doit pouvoir se faire en priorité sur les lieux de travail car ils sont des endroits où l’on reste parfois trop longtemps assis et immobile.

En conclusion, bouger plus, c’est se sentir bien et une garantie de vivre longtemps !

Gaëtan Van Goidsenhoven,
député et chef de groupe MR au Parlement francophone  bruxellois

Le PS bruxellois met le focus sur les familles monoparentales

Le 12 avril, le colloque « Parents solo, vous êtes notre priorité ! Rencontre et échanges autour de la monoparentalité », organisé par ma camarade Delphine Chabbert, au Parlement bruxellois, a rencontré un immense succès. Reconnaitre le statut extraordinaire des familles monoparentales, c’est leur donner la parole et étudier avec elles des solutions pour les sortir du cercle infernal de violence économique, de vulnérabilité et de solitude.

A Bruxelles, 86% des familles monoparentales ont à leur tête une femme élevant seule un ou plusieurs enfants. Statistiquement, c’est aussi le groupe le plus à risque de pauvreté et d’exclusion sociale, cumulant risques de pauvreté croissant, de burn out, d’isolement, de pénurie de solutions éducatives pour les enfants, ou de difficultés d’accès aux soins, même pour les enfants. Des cheffes de famille doivent subvenir seules (sans l’aide de l’autre parent) aux besoins de leurs enfants (éducation, scolarité, soins de santé, loisirs, vacances, etc.), s’acquitter des factures domestiques… et essayer autant que faire se peut de ne pas s’oublier. Pour éviter à leurs enfants une vie précaire, certaines femmes retardent le moment de quitter leur conjoint, fut-il violent. Situation magistralement représentée par Joachim Lafosse et Fanny Burdino dans « L’économie du couple »1 où, à l’heure des comptes, aucun des parents ne veut lâcher sur ce qu’il juge avoir apporté dans la construction de l’héritage familial.

En tout cas, notre priorité au PS, c’est de mettre fin à la vulnérabilité et aux difficultés inacceptables vécues par les familles monoparentales au travers d’une stratégie co-construite suffisamment ambitieuse !

Jamal Ikazban,
député et chef de groupe PS au Parlement francophone bruxellois

L’importance capitale des maisons médicales dans la prise en charge globale de la santé

La santé est une problématique vaste et complexe dont j’ai fait l’un de mes sujets phares, notamment en ce qui concerne la prévention et la promotion de la santé. En cette matière, j’estime qu’il faudrait que le·a patient·e soit davantage traité·e dans sa globalité en tenant compte, non seulement de son état physique, mais aussi de son état psychologique, social et économique afin de faire en sorte que chacun et chacune soit acteur et actrice de sa santé. Une approche de la santé intégrant à la fois le préventif, le curatif et  la promotion de la santé. En cela, les maisons médicales ont une importance capitale, car elles constituent des lieux de proximité, étant très proches du quotidien des citoyens et citoyennes et intégrées dans la vie de quartier.

Un autre aspect crucial est l’éducation à la santé, un travail qui doit davantage être réalisé en amont afin de donner aux personnes les outils nécessaires pour se prendre en main. Les individus sont ainsi davantage impliqués dans la gestion de leur santé, car en leur permettant de s’approprier des aspects de celle-ci, nous tendrons vers une plus grande autonomie. Cette approche de la santé qui n’est plus uniquement individuelle se traduit notamment par la mise en place d’activités collectives qui répondent aux attentes des personnes en matière de santé et permettent également  de “vivre la santé” en communauté.

Gladys Kazadi,
députée Les Engagés au Parlement francophone bruxellois

Pour une réduction des risques plus efficace

Bientôt un cadre légal sécurisé pour distribuer de l’eau stérile injectable aux usagers de drogues ? C ‘est en tout cas indispensable. A l’heure actuelle, les associations de la réduction des risques sont confrontées à un obstacle juridique de taille : la législation ne leur permet pas l’achat, le stockage et la distribution de médicaments, donc par exemple d’eau stérile injectable ou d’acide ascorbique nécessaire, pour la dissolution du produit à injecter. Ces acteurs ne peuvent pas non plus utiliser sans médecin de la naloxone, un médicament antagoniste largement utilisé dans de nombreux pays pour éviter la mort en cas d’overdoses avec des opioïdes, en en inversant rapidement les effets.

Il existe une dérogation à cette disposition au sein de la loi relative aux professionnels des soins de santé, indiquant que « le Roi peut également habiliter des acteurs afin de remplir une obligation légale qui leur incombe ». Cette dérogation pourrait s’appliquer aux associations de réduction des risques. J’ai déposé, avec le soutien de collègues, une proposition de décret en Commission communautaire française visant à octroyer l’autorisation de fournir les médicaments nécessaires à la poursuite de leur mission à ces associations. En janvier 2023, le Sénat a ouvert la voie en adoptant une résolution2 relative à la mise à disposition de la naloxone, permettant d’agir en cas de surdose et d’eau pour préparation injectable. Je souhaite que la COCOF concrétise en alignant son cadre légal ! Il est temps de libérer les associations du bricolage et de pouvoir leur permettre d’installer les distributeurs de kits stériles comme en France et de nombreux pays.

Zoé Genot,
députée Ecolo au Parlement francophone bruxellois et sénatrice

Pour davantage de prévention et de reconnaissance de maladies professionnelles

Burn out, stress mental, troubles musculo-squelettiques, conditions de travail précaires, exposition à des substances chimiques… Le 28 avril, plus de 200 personnes actives dans le secteur des soins ont débattu de ces maladies et leurs causes, souvent liées à la réalité professionnelle et aux conditions de travail, lors du colloque « Quand le travail vous rend malade ».Organisé par Médecine Pour Le Peuple (réseau de maisons médicales initié par le PTB) pour la journée internationale pour la santé et la sécurité au travail, avec la participation de la Fédération des maisons médicales, la Mutualité chrétienne, Solidaris, ou encore la FGTB et  la CSC, le colloque avait un fil rouge à travers les quatre problématiques abordées :  l’importance de la lutte collective et syndicale dans le combat pour la santé et des conditions de travail décentes. Un constat illustré par le témoignage de Guido qui, après la perte de son fils adulte, a lutté neuf ans face à la multinationale Total pour faire reconnaître son accident comme accident de travail.

Pour le PTB, l’obtention de nouvelles mesures de prévention sur le lieu de travail et la reconnaissance de davantage de maladies professionnelles, avec la possibilité de sanctionner les entreprises en cas de non-respect, n’est possible que par la mobilisation collective. « Les injustices sociales tuent la population à grande échelle », résumait Joan Benach, médecin et responsable du Département de sciences politiques et sociales de l’Université Pompeu Fabra (Barcelone). A nous de nous battre contre ces injustices.

Françoise De Smedt,
députée PTB et cheffe de groupe au Parlement francophone bruxellois

Les chutes de nos aînés

Alors même que les progrès modernes permettent de soulager la collectivité et/ou l’individu dans certains domaines de l’existence et que l’espérance de vie s’allonge, il demeure néanmoins des angles morts à ces avancées. La courbe du vieillissement à Bruxelles est suffisamment éloquente en la matière et brosse, à elle seule, la toile des réalités à venir comme celle des préoccupations actuelles.

Que la personne âgée soit soutenue dans son souhait de rester chez elle le plus longtemps possible ou bien qu’elle soit accompagnée en MR ou MRS, la question de la chute – toujours présente – reste entière et conditionne la qualité et la fin de vie des personnes concernées. Une personne âgée de plus de 65 ans ferait en moyenne trois chutes par an et c’est en RBC que la proportion la plus forte des chutes accidentelles de seniors est enregistrée. Les conséquences des chutes sont multiples et, au-delà du nombre important de fractures par lequel elles s’illustrent, les traumatismes psychologiques engendrés accélèrent le déclin de la personne âgée qui, moins confiante en elle et en son environnement, réduit ses activités.

Face à ces réalités auxquelles DéFI ne saurait demeurer insensible alors même que des initiatives technologiques sont pourtant développées sur notre sol régional, nous insistons sur la promotion de systèmes de prévention et de détection des chutes des personnes âgées. Des solutions existent : reste à nous en emparer pour montrer que la qualité d’une société se mesure à l’aune de l’attention qu’elle prodigue à ses plus fragilisés.

Charles Hostens,
attaché parlementaire du groupe DéFI au Parlement francophone bruxellois


  1. https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=236567.html
  2. (1)  Uyttendaele et consorts, Proposition de résolution relative à la mise à disposition de la naloxone en vue de réduire le nombre de décès liés aux surdoses et la mise à disposition d’eau pour préparation injectable afin de diminuer les risques sanitaires liés aux injections, 26 avril 2022, https://www.senate.be/www/webdriver?MItabObj=pdf&MIcolObj=pdf&MInamObj=pdfid&MItypeObj=application/pdf&MIvalObj=117441059

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