Des constats et des recommandations
Au centre de la réflexion, un constat fait consensus auprès des professionnel·le·s du secteur : « l’offre d’accompagnement auprès des personnes âgées doit être repensée en soutenant l’existant et en développant l’inexistant ». Cette offre d’accompagnement concerne toute une série de professionnel·le·s comme les aides-soignant·e·s, les ergothérapeutes, les infirmier·ère·s, les psychologues, les assistant·e·s sociaux·les, les directeur·trice·s… travaillant au sein de diverses institutions bruxelloises, et les personnes âgées, dans toute leur diversité et la singularité de leurs expériences individuelles.
Il ressort de l’étude qu’il existe une hétérogénéité de demandes dans le chef des personnes âgées auxquelles il est possible ou non de répondre, en fonction d’enjeux structurels (la saturation des services, la pénurie de personnel, le manque de moyens en termes financier, institutionnel, humain) et culturels (le rapport à soi-même, à autrui, à la collectivité). Au cœur des réflexions notamment, la question de faire du spécifique ou du général pour le public des personnes âgées. Si les seniors sont certes des adultes, n’ont-ils pas besoin d’une approche spécifique ? On observe par exemple un isolement alarmant chez les personnes âgées et les entretiens attestent de l’importance cruciale des proches, de la famille, des amis dans le bien-être de la personne, mais cet entourage n’est pas toujours présent. Il existe donc une demande effective d’accompagnement psychologique, mais il reste trop rare. La prééminence du discours médical prévaut aussi sur d’autres aspects de la santé, notamment dans les maisons de repos. Par ailleurs le contexte de saturation impacte les seniors, car il s’agit de leur consacrer un temps d’entretien plus long, sur une durée indéterminée. Or ils sont considérés comme moins prioritaires par rapport à d’autres groupes.
L’offre d’accompagnement auprès des personnes âgées doit être repensée en soutenant l’existant et en développant l’inexistant
En termes de recommandations, l’étude met en avant le fait de considérer les personnes âgées dans leurs choix, leurs demandes et de reconnaître leur expérience et leur expertise de vie, ce qui nécessite de développer des lieux de concertation et de décision adaptés aux personnes âgées. Il s’agit de soutenir des initiatives spécifiques aux personnes âgées en santé mentale, qui respectent leur volonté de rester à domicile, tout en tenant compte d’un enjeu majeur en matière d’accessibilité des soins pour ce public, à savoir la mobilité. Autres recommandations : pérenniser les structures existantes qui font sens, former et soutenir les professionnel·le·s concerné·e·s par cet accompagnement, déployer des référent·e·s « personnes âgées » à l’échelle des quartiers et reconnaître le travail en réseau interdisciplinaire.
SYNTHÈSE DE L’ÉTUDE
Nathalie Cobbaut