Échos des politiquesSeniors
01.09.2021
Numero: 7

Echos des politiques : L’actualité des élus au Parlement bruxellois

Les élus au Parlement de la Commission communautaire française (COCOF) s’expriment au sujet d’actualités relatives à la santé et au social en Région bruxelloise. Pour cette livraison, les parlementaires ont été sollicités afin de partager leurs interpellations, réflexions et décisions engrangées à propos du sort des personnes âgées dans les maisons de repos bruxelloises.

Emag Echos politiques

 Il est urgent de mieux prendre soin des aînés !

Les maisons de repos et maisons de repos et de soins (MR/MRS) ont vécu un épisode dramatique. Pour DéFI, il est tout bonnement inconcevable que le choix d’une personne âgée d’aller en maison de repos puisse se traduire par une forte probabilité de mortalité ou de droits fondamentaux bafoués en cas de pandémie. Pour ce faire, DéFI a œuvré, dans le cadre de la Commission spéciale Covid du Parlement bruxellois, pour que plusieurs recommandations soient prises et suivies de faits par l’action du gouvernement.

A cet effet, nous avons milité pour qu’une révision des normes d’encadrement des MR/MRS soit mise en place rapidement, en concertation avec les professionnels du secteur, et ce, afin d’accroître la qualité de vie de ces lieux en remettant le résident au centre du projet. Effectivement, la pandémie n’a pas manqué de pointer des failles en matière d’absence de consultation des résidents de ces MR/MRS. Outre son action parlementaire, DéFI a donc décidé d’aller plus loin en organisant une réflexion autour du modèle Tubbe, en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin. Ce modèle consiste en la réorganisation du fonctionnement de la MR/MRS afin de responsabiliser davantage les résidents, s’ils le désirent, et à les rendre acteurs de l’organisation et du fonctionnement de leur lieu de vie. Cela va de la consultation préalable des résidents avant certaines décisions, à l’implication des résidents qui le souhaitent au travail de la communauté (travaux de comptabilité, de cuisine, d’entretien, etc..).
Plus qu’un souhait, DéFI plaide pour que les MR/MRS redeviennent un lieu de vie au sein duquel chacun s’épanouit, tant les résidents que le personnel.

Marie Nagy,
députée DéFI au Parlement francophone bruxellois

Le secteur des maisons de repos : victime de la crise Covid ?

Les difficultés des maisons de repos bruxelloises ne datent pas du Covid. En cause : le sous-financement, l’abandon du secteur au marché privé (surtout à Bruxelles où seul un tiers du secteur est public) et la soif de profits des multinationales comme Armonea, SLG et Orpea. Pour le personnel, cela se traduit par des contrats précaires, des bas salaires et une charge de travail trop élevée. Ce qui affecte évidemment la qualité de vie des résidents : soins hâtés faute de temps, repas insuffisants, ou encore manque d’activités stimulantes.
La pandémie a aggravé la situation. Le personnel a souffert du manque d’informations et de matériel, mais surtout de bras. Lors des deux premières vagues, chaque jour apportait son lot de collègues malades et de décès de résidents. Les résidents ont payé cher l’impréparation de l’État : plus de contacts, plus d’activités, et une surmortalité dramatique.
Ces traumatismes ont poussé les travailleur.euse.s du secteur à se mobiliser. Pour leur salaire, mais surtout pour de meilleures normes d’encadrement, qui déterminent le nombre de postes par résident. Après un an de lutte, les syndicats ont arraché au gouvernement bruxellois 57 millions de refinancement structurel. Un premier pas vers la revalorisation de leurs conditions de travail.
En parallèle, Orpea et consorts annoncent aujourd’hui licenciements et fermetures, soucieux des dividendes de leurs actionnaires. Le gouvernement devra s’y opposer. Il devra accroître le service public au sein du secteur. Les travailleuses y veilleront, avec le soutien du PTB.

Françoise De Smedt,
députée et cheffe de groupe PTB-PVDA au Parlement francophone bruxellois

Une réflexion sur le trajet de vieillissement en Région bruxelloise

Les maisons de repos et de soins ont été particulièrement touchées par la crise sanitaire. Cette situation désastreuse a fait apparaître les limites de ces institutions, et a détérioré leur image. Nos aînés, ce public vulnérable face au coronavirus, méritent des lieux de vie humains où ils peuvent s’épanouir en toutes circonstances. Dès lors, il est nécessaire de ne pas laisser ce désastre dans l’oubli.

Nous demandons donc d’inscrire immédiatement à l’agenda politique une réflexion de fond sur le trajet de vieillissement en Région bruxelloise et sur les offres d’hébergement, en menant un travail complet sur le parcours des personnes âgées. Une telle démarche nécessite une réflexion autour des structures, des parcours, des moyens humains et du personnel requis, ainsi que sur la place des maisons de repos dans le trajet de vieillissement. L’objectif étant d’aboutir à une réforme de fond des structures d’hébergement pour personnes âgées, afin d’apporter l’offre la plus adaptée à nos aînés et de rétablir la réputation des institutions pour personnes âgées.

Cette demande de la part du groupe cdH a été intégrée dans les recommandations de la commission spéciale Covid-19. Nous serons donc particulièrement attentifs à l’avancée d’une telle réflexion de fond. En effet, face à l’ampleur de la crise, la Région bruxelloise se doit d’apporter des réponses de taille, et non de petites réformes structurelles. Le vieillissement de la population est inévitable. La Région bruxelloise se doit d’assurer l’autonomie de ses aînés, afin qu’ils puissent s’épanouir dans les lieux de vie qu’ils ont choisis.

Gladys Kazadi,
députée cdH au Parlement francophone bruxellois

Dialogue, prévention et sensibilisation pour lutter contre le Covid dans les maisons de repos bruxelloises

Ces mois d’été, les mesures d’assouplissement ne sont pas à l’ordre du jour à Bruxelles. Le faible taux de vaccination réclame de rester vigilants et Iriscare prévoit d’ailleurs d’ajouter aux tests rapides aux retours de vacances d’autres mesures pour lutter contre le Covid dans les maisons de repos et de soins (MR-MRS) bruxelloises. Comme le préconise Sciensano, dans les institutions n’ayant pas atteint un taux de vaccination de 70% pour le personnel et de 90% pour les résidents, un dépistage préventif devra être effectué ainsi qu’un renforcement de la sensibilisation des travailleurs de la santé.

Ce travail de longue haleine est en marche depuis le début de la crise sanitaire au travers d’actions de sensibilisation du personnel pour lutter contre le Covid dans les MR-MRS bruxellois. Dès mi-juillet, les MR-MRS ont systématiquement dû organiser un test antigénique rapide pour chaque membre du personnel, le jour même du retour de vacances. Environ 250 de ces tests ont déjà été distribués dans chaque institution de soins.

Dans les MR-MRS où le taux de vaccination requis pour le personnel et les résidents ne sera pas atteint devront faire faire à tous les travailleurs un dépistage préventif (PCR), dès le mois de septembre.

Avec mon groupe nous soutenons toutes les initiatives comme ces nouvelles campagnes de sensibilisation qui seront organisées prochainement dans les différentes MR-MRS afin de répondre aux questions des membres du personnel soignant et de rassurer chacun sur la vaccination. On le voit, il faut poursuivre nos efforts pour réduire les risques pour nos institutions et leurs résidents, qui ont beaucoup souffert de cette pandémie, mais aussi pour davantage renforcer les dispositifs de dépistage préventifs.

Jamal Ikazban,
député et chef de groupe PS au Parlement francophone bruxellois

Permettre aux aîné.e.s de conserver leur statut de citoyen.ne, jusqu’au bout

La pandémie de Covid-19 et son terrible bilan en vies humaines ont mis en exergue des situations qui étaient déjà difficiles dans un bon nombre de maisons de repos bruxelloises, et ce bien avant l’apparition de ce virus. Pour tirer les leçons de cette crise sanitaire et restaurer la confiance dans ces institutions, il importe de revoir en profondeur leur organisation et fonctionnement.

Le Collège réuni a annoncé la révision prochaine des normes d’agrément des maisons de repos (et de soins) en Région bruxelloise. Cette réforme est d’autant plus nécessaire que ces normes, héritées du fédéral, n’ont pas été actualisées depuis de nombreuses années.

Le groupe Ecolo soutiendra activement cette démarche, et plaidera pour l’évolution de ces structures afin qu’elles deviennent de véritables lieux de vie, ouverts sur la ville, et impliquant leurs résident·e·s dans leur gestion au quotidien. Des projets pilotes, inspirés du modèle « Tubbe », soutenus par la Fondation Roi Baudouin, mériteraient d’être reproduits et amplifiés. Afin d’assurer des conditions de vie dignes aux résident·e·s, dans le respect effectif de leurs droits fondamentaux, il est également indispensable d’augmenter le personnel dans ces institutions et de leur offrir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

Derrière la nécessaire réforme des maisons de repos, s’impose l’essentielle obligation que nous avons de questionner la manière dont nous voulons aborder le vieillissement dans notre société et comment nous assurons à chacun·e le statut de citoyen·ne, et ce jusqu’à son dernier souffle.

Magali Plovie,
députée Ecolo et présidente du Parlement francophone bruxellois

La situation des maisons de repos à Bruxelles, après la crise Covid

Après avoir été durement touchées par les deux premières vagues du coronavirus, on constate aujourd’hui que la fréquentation des maisons de repos a baissé de manière significative, d’une part à cause de la surmortalité (39 %), d’autre part à cause de la baisse des inscriptions, en particulier chez les personnes peu dépendantes.

Cette faible occupation a pour conséquence qu’une création globale de nouveaux lits ne semble pas pertinente, ce qui ne signifie pas qu’un rééquilibrage entre secteur marchand et non marchand ne soit pas opportun.

Plusieurs priorités doivent être dégagées pour l’avenir : la question du financement, qui doit tenir compte de la baisse de fréquentation des institutions ; la révision des normes d’agrément, afin d’accroître la qualité du service ; la question de la santé mentale, absolument cruciale lorsqu’on sait qu’environ un résident sur deux utilise des antidépresseurs. Nous devons réfléchir aux possibilités pour renforcer les activités d’animation, à la flexibilité des horaires de visites ou à la possibilité de disposer d’un animal de compagnie.

En outre, le MR défend la mise en place d’une « assurance-autonomie », afin de permettre à nos aînés de disposer d’une aide à domicile et d’une allocation forfaitaire autonomie. Ce système permettrait de choisir librement de demeurer plus longtemps à domicile.

Enfin, la complexité institutionnelle n’a à l’évidence pas facilité l’action des responsables politiques. Le chantier relatif à la future réforme de l’Etat devra veiller à simplifier notre modèle institutionnel dans une recherche d’efficience.

Gaëtan Van Goidsenhoven,
député ef chef de groupe MR au Parlement francophone bruxellois

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