Pas contre, mais peut (beaucoup) mieux faire…
« L’idée n’est pas de combattre en soi la digitalisation des services », explicite Iria Galván Castaño, responsable de recherche auprès de Lire et Écrire Bruxelles. « Mais les atouts en termes d’efficacité ne concernent pas l’ensemble de la population bruxelloise, loin s’en faut. En effet, selon le Baromètre de l’inclusion numérique 20223, près de deux Bruxellois sur cinq (et pratiquement un Belge sur deux) sont dans une situation de vulnérabilité numérique. Il est donc impossible de laisser sur le bord de la route cette partie de la population qui a besoin d’alternatives au digital et une garantie d’accès à leurs droits par d’autres voies. »
Afin de permettre aux personnes qui n’ont pas les compétences numériques suffisantes pour ouvrir les droits sociaux et de santé auxquelles elles peuvent prétendre, il s’agit donc de prévoir explicitement l’organisation de permanences physiques (guichets), téléphoniques (notamment pour prendre RV mais aussi afin de traiter les dossiers pour les publics qui ne peuvent se déplacer), ainsi que le maintien de la communication écrite via des lettres. Il est également précisé que ces services doivent être accessibles, de qualité, en nombre suffisant, adaptés, avec du personnel compétent et accueillant. Car, aujourd’hui, la raréfaction de ces services entraînent des retards dans l’accès aux droits fondamentaux, notamment en matière de santé, et dans la prise en charge des personnes. Cette situation engorge également les services sociaux et de santé qui pallient ce manque d’accessibilité, en traitant de nombreuses demandes liées à cette question de la fracture numérique.
Comme le souligne Iria Galván Castaño, « Etant donné le gain de temps engrangé par les démarches effectuées en ligne par les citoyens, les administrations devraient pouvoir mettre en place ces solutions alternatives et inclusives. »