Et à Bruxelles ?
Pour en savoir plus sur la situation des Bruxellois·e·s quant à leurs données numériques de santé, il est intéressant de consulter le Réseau Santé Bruxellois qui permet le partage électronique de données de santé en Région bruxelloise. Ce réseau (aussi appelé Abrumet) permet aux citoyen·ne·s d’accéder à leur dossier médical électronique et relie les professionnel·le·s de la santé (médecins généralistes, infirmier·e·s, kinésithérapeutes, dentistes…) et les hôpitaux, si le.la patient·e a donné son consentement à ce partage de données.
Ce dossier santé partagé est une pièce de l’édifice de l’e-Santé, qui a pour vocation d’améliorer la prise en charge médicale en permettant aux professionnel·le·s de la santé de consulter le dossier médical d’un patient. De cette manière ils peuvent connaître les antécédents médicaux de la personne, les examens déjà effectués, comme les résultats de prises de sang ou une radiographie, les rapports de consultation et d’hospitalisation, les vaccinations en cours… Comme l’explique Cécile Palies, responsable de la communication du Réseau Santé Bruxellois : « Il est important de faire savoir qu’il existe des garanties dans le chef du citoyen : en effet, ce partage de données médicales est avant tout subordonné au consentement éclairé du·de la patient·e. Un consentement libre, gratuit et valable partout en Belgique, qui peut être donné via les médecins, les pharmacien·ne·s, les hôpitaux, les mutuelles ou encore sur le site du Réseau. Il peut aussi être retiré à tout moment. Autre garantie : l’accès sécurisé via la carte d’identité électronique ou l’application ItsMe. On peut aussi signaler le fait que le patient peut décider qui a accès à ses données. Déjà cet accès est réglementé : une relation thérapeutique est limitée dans le temps (15 mois pour un médecin généraliste, trois mois pour les kinés et les infirmier·e ·s, un mois dans le cadre des urgences). Selon leur métier, les soignant·e·s pourront consulter tout ou partie de vos documents. Le·la patient·e peut aussi décider de restreindre l’accès à l’information d’un ou plusieurs soignant·e·s ou éliminer certaines informations de son dossier médical. Enfin les citoyen·ne·s peuvent vérifier qui a accédé à quel document ou encore désigner une personne de confiance.»
Côté chiffres, au 1er juillet 2023, le nombre de consentements au dossier santé partagé pour Bruxelles est de 1.078.092, soit 90% de la population bruxelloise, ce qui ne veut pas dire pour autant que les Bruxellois·e·s consultent effectivement ce dossier (voir l’enquête citée plus haut). Toujours sur Bruxelles et à la même date, les documents enregistrés sur la plateforme sont au nombre de 74.078.792 et comprennent désormais tous les documents émis par les établissements hospitaliers bruxellois. Le nombre de professionnels qui ont publié au moins un document est de 23.868. Selon Cécile Paliès, « les chiffres de consentement pour la création d’un dossier médical partagé sont élevés, mais cela ne veut pas forcément dire que le·la patient·e est informé·e de l’existence de ce dossier. Dans un certain nombre de cas, le consentement a été donné sans la moindre explication. Il est donc important de communiquer à ce sujet. C’est pourquoi le Réseau propose des séances d’information d’une heure trente qui expliquent aux citoyens ce qu’est un dossier médical partagé et comment y accéder. Mais cette possibilité est encore sous-utilisée. On cherche donc à atteindre la population autrement, via d’autres canaux, en organisant par exemple ces séances dans des associations de terrain ou des maisons médicales. » (voir le deuxième article du dossier)
La formation des soignant·e·s est également prévue par le Réseau Santé Bruxellois afin de les inciter à se saisir de cet outil et à implémenter les données de santé de leurs patient·e·s.