DiversÉchos des politiques
09.09.2024
Numero: 19

Echos des politiques : l’actu des élus au Parlement bruxellois

Les élus au Parlement de la Commission communautaire française (Cocof) s’expriment sur des sujets d’actualité relatifs à la santé et au social en Région bruxelloise. Pour cette livraison, les parlementaires DéFI, MR, Ecolo, Les Engagés et le PTB[1] ont été sollicités afin de partager leurs réflexions sur la législature qui débute et les perspectives d’engagement pour les formations politiques francophones représentées.

Emag Echos politiques

La santé publique et la prévention au rang des premières priorités

C’est une nouvelle législature qui s’ouvre à Bruxelles et celle-ci marque un tournant crucial pour l’avenir de notre région. Les défis sont nombreux, mais il est impératif que la santé publique figure au premier rang des priorités politiques. Face à une population de plus en plus vieillissante, les politiques de santé doivent s’adapter pour répondre aux besoins spécifiques de chacun et chacune.

Au MR, nous estimons que l’accent doit être mis sur la prévention, clé de voûte d’une société en bonne santé. Il est essentiel de déployer des campagnes de sensibilisation plus ciblées, d’encourager les comportements sains et de faciliter l’accès aux services de prévention pour tous. Une attention particulière doit être accordée aux populations les plus vulnérables, souvent les plus touchées par les inégalités de santé. En investissant dans la prévention, nous réduisons non seulement les coûts à long terme pour notre système de santé, mais nous améliorons également la qualité de vie de chaque citoyen.

La nouvelle majorité gouvernementale aura donc l’opportunité, mais aussi la responsabilité, de transformer notre approche de la santé publique à Bruxelles. En faisant de la prévention un pilier central des politiques de santé, nous construirons une ville-région plus résiliente, solidaire et en meilleure santé pour les générations futures. Il est temps d’agir avec ambition et vision pour que la santé soit le socle de notre prospérité collective.

Gaëtan Van Goidsenhoven,
parlementaire et chef de groupe MR au Parlement francophone bruxellois

Lutter contre l’austérité annoncée

Il ne fallait pas chercher loin dans la note du formateur fédéral Bart De Wever pour constater l’ampleur de l’attaque que les partis de droite veulent lancer contre les droits des travailleurs et travailleuses du pays. Avec les Engagés et Vooruit, c’est ainsi plus de 320 millions d’euros qu’ils entendent couper dans les soins de santé. Pire, la N-VA, le MR et leurs partenaires prévoient aussi le retour du jour de carence – le premier jour de maladie non-payé – et un renforcement de la chasse aux malades de longue durée. Ces derniers devront remplir des obligations pour se réintégrer sous peine de sanctions plus sévères. Il est aussi question de sanctions contre les médecins généralistes et les mutuelles qui ne coopéreront pas assez à cette chasse aux malades.

Au niveau régional, les perspectives budgétaires laissent également craindre le pire et les mêmes recettes de coupes risquent d’être appliquées par la future coalition MR-PS-Les Engagés. Des coupes supplémentaires au niveau régional augmenteraient le risque de voir plus encore de commercialisation du secteur des soins et des maisons de repos, entre autres.

Le PTB s’opposera évidemment à cette austérité annoncée, en soutenant les luttes des travailleuses et travailleurs pour renforcer la prévention et les moyens nécessaires pour la première ligne, les maisons de repos et les hôpitaux bruxellois.

Françoise De Smedt,
cheffe de groupe et députée PTB au Parlement francophone bruxellois

Pour un accès équitable aux services publics

La rentrée parlementaire de cette année marque un moment charnière pour notre mouvement politique, Les Engagés, qui participe aux négociations pour la formation du gouvernement bruxellois. Dans un contexte  budgétaire extrêmement difficile marqué par un déficit que le gouvernement sortant a davantage creusé, notre priorité est de renforcer la résilience de la société bruxelloise.

Nous voulons défendre un accès équitable aux services publics, notamment en matière de santé, d’éducation, et de logement malgré les ressources limitées. Le défi est de maintenir un équilibre entre la relance économique et la justice sociale, tout en répondant aux besoins de notre population, surtout les plus vulnérables. Cette rentrée est l’occasion de renouveler notre engagement pour une politique plus inclusive et solidaire, en soutenant des initiatives qui mettent l’humain au centre des décisions. Pour cela, nous devons et allons travailler sur des mesures concrètes pour améliorer la prévention et la promotion de la santé, l’accès aux soins de santé mentale, promouvoir une économie circulaire et durable et renforcer la participation citoyenne dans les processus décisionnels.

Face à la polarisation croissante dans notre société, notre rôle sera de construire des ponts entre les différentes communautés, « de créer des liens pour co-construire demain ».

Pour Les Engagés, l’avenir de notre société repose sur la capacité de chacun à participer activement à la construction d’un avenir commun.

Gladys Kazadi,
députée Les Engagés au Parlement francophone bruxellois

La santé environnementale,
un enjeu majeur pour les écologistes

Parmi les défis politiques de ce début de législature, il en est certains qui tiennent particulièrement à coeur les écologistes. Parmi eux, l’on peut citer la santé environnementale et plus précisément, la qualité de l’air que respirent tous les jours les citoyens et les citoyennes de la capitale. L’on sait que, à l’échelle mondiale, la pollution de l’air est le premier facteur de risque environnemental pour la santé humaine. En Europe, on lui attribue plus de 500.000 décès prématurés par an[2]. Malgré ses efforts pour réduire la pollution, la capitale belge reste l’une des villes les plus polluées d’Europe[3].

Sous les législatures précédentes et grâce aux efforts des écologistes, différentes mesures telles que l’extension des zones à faibles émissions (LEZ) et la promotion de l’accès aux transports en commun (abonnement STIB à 1 euro/mois pour les jeunes et les aînés) ont été mises en place. Mais face à l’ampleur du dérèglement climatique et des inégalités sociales, ces initiatives ne suffiront pas !

Il convient non seulement de les perpétuer mais aussi de les renforcer. En effet, les responsables politiques se doivent d’assurer une vie digne à la population en matière d’accès aux droits sociaux et aux droits environnementaux. Les deux étant indissociables !

De surcroît, la santé publique et environnementale sera-t-elle une priorité pour le prochain gouvernement bruxellois? Nous y veillerons assurément !

Farida Tahar,
députée bruxelloise et présidente du groupe ECOLO au Parlement francophone bruxellois

Santé mentale à Bruxelles :
un enjeu crucial sous-financé

La santé mentale des Bruxellois est aujourd’hui un enjeu majeur, mais elle demeure cruellement sous-financée. Alors que les besoins en soins psychologiques et psychiatriques explosent, les moyens alloués stagnent. Cette situation est particulièrement préoccupante dans une région aussi diverse et complexe que Bruxelles, où les défis socio-économiques exacerbent les fragilités mentales.

Le manque d’investissements dans ce secteur vital menace non seulement la qualité de vie des citoyens, mais aussi la cohésion sociale. Les files d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste s’allongent dangereusement et de nombreuses personnes en détresse se retrouvent sans soutien adéquat. À terme, ce sous-financement risque d’aggraver les inégalités sociales, en creusant encore davantage le fossé entre ceux qui peuvent accéder à des soins privés et ceux qui en sont exclus.

DéFI tire la sonnette d’alarme : il est urgent de repenser les priorités budgétaires, pour garantir à chaque Bruxellois un accès rapide et de qualité aux soins de santé mentale. Ce n’est qu’en investissant, en concertation étroite avec les différents professionnels de ce secteur, dans des solutions innovantes que nous pourrons apporter les réponses nécessaires à cet enjeu crucial.

Charles Hosten,
attaché parlementaire
pour le groupe DéFI au Parlement francophone bruxelloi


[1] Le PS n’a pas répondu à notre sollicitation.
[2]Andrieux J., Eggen M., Bouland C. État des connaissances sur les liens entre environnement et santé en Région de Bruxelles-Capitale. Centre de Recherche en Santé Environnementale et Santé au Travail (Ecole de Santé Publique, Université libre de Bruxelles), Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles-Capitale. 2020, p.19.
[3]Sur 1000 villes européennes analysées, Bruxelles est la huitième la plus polluée au dioxyde d’azote d’après l’étude publiée par le Barcelona Institute for Global Health en 2021  https://www.leschercheursdair.be/wp-content/uploads/2021/01/19tlplanet0528_Nieuwenhuijsen_15.01.21.pdf

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