Trop de parents isolés, dans un système qui n’a pas été
pensé pour eux
Notre société change. Les familles aussi. Près d’un quart des foyers à Bruxelles sont aujourd’hui monoparentaux, le plus souvent par nécessité, parfois par choix. Dans 83 % des cas, c’est une femme qui en assume seule la gestion au quotidien avec toutes les responsabilités matérielles, éducatives et affectives que cela implique. Ce modèle n’est plus marginal, mais il reste vulnérable : précarité financière accrue, surcharge mentale, isolement.
Nous devons mieux reconnaître ces réalités, en créant un statut spécifique de famille monoparentale, fondé non seulement sur la composition familiale, mais aussi sur la situation socio-économique réelle. Ce cadre permettra de coordonner les politiques publiques — logement, emploi, santé, éducation, fiscalité — et de mieux cibler les aides en fonction des besoins. Parce que derrière chaque parent solo, il y a un double combat : élever un enfant et tenir bon, seul, face à une société encore organisée pour deux, structurée autour de la norme du couple.
Il est essentiel de garantir à chaque parent isolé l’autonomie et l’égalité des chances, tant sur le marché du travail que dans l’ensemble de la société. Cela passe par plus de places en crèche, des horaires d’accueil adaptés et compatibles avec l’emploi, une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, et un accès plus lisible et efficace aux droits existants.
Gaëtan Van Goidsenhoven,
parlementaire et chef de groupe MR au Parlement francophone bruxellois