Refuser l’indifférence et miser sur l’accompagnement
À Bruxelles, la question des drogues constitue un défi social, sanitaire et sécuritaire évident. Ceci comme dans de nombreuses grandes villes belges ou étrangères (Anvers, Tarragone, Amsterdam, Zurich…)
En tant que criminologue et ancienne présidente du CPAS de la Ville de Bruxelles, j’ai toujours défendu une approche fondée sur la réduction des risques et l’accès aux soins. C’est dans cet esprit que nous avons soutenu l’ouverture en Région Bruxelloise de la première salle de consommation à moindre risque, une étape essentielle pour répondre avec humanité et efficacité à la toxicomanie.
Les institutions de terrain comme Transit ou la MASS jouent un rôle indispensable : elles offrent un accueil, une écoute, un accompagnement médical et social qui permettent de retisser du lien avec les personnes les plus fragilisées. La prise en charge ne peut reposer sur l’exclusion ou la criminalisation, mais sur la mise en confiance, le suivi médical et l’accrochage social.
Ce phénomène peut toucher n’importe qui : la santé mentale est un enjeu majeur et la crise du Covid n’a fait qu’aggraver la situation. Nous avons une responsabilité collective à y répondre.
Investir massivement dans les dispositifs de soins, dans les structures d’accueil de jour comme de nuit, c’est investir dans la dignité humaine. Une attention particulière doit être portée aux plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes qui vivent des situations de précarité et de violence accrues.
Ces politiques ne rapportent pas financièrement, mais elles contribuent aussi à la tranquillité publique et à la salubrité de nos quartiers. Elles traduisent également un choix de société : refuser l’indifférence et miser sur l’accompagnement, pour construire une ville plus humaine, solidaire et apaisée.
Karine Lalieux,
députée PS au Parlement francophone bruxellois