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03.09.2023
Numero: 15

Un nouveau paysage pour améliorer la santé et le bien-être des Bruxellois

En mars dernier, quarante-sept projets ont été sélectionnés dans le cadre du nouveau Plan de promotion de la santé 2023-2027, au terme de ce qui aura été un véritable marathon pour les associations qui ont répondu à l’appel à projets. Coup de projecteur sur les nouveaux opérateurs bruxellois, avec le regard de la Fédération bruxelloise de la promotion de la santé sur la procédure qui a conduit à ce nouveau paysage. Et aussi une petite fenêtre ouverte sur un nouveau venu dans le secteur.

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Avec le nouveau Plan de promotion de la santé, ce sont quarante-sept projets de terrain désormais soutenus pour un budget de six millions d’euros par an, dont l’objectif est d’améliorer le bien-être et la santé des Bruxellois. Et ce, sous différents aspects : santé mentale, santé sexuelle, alimentation accessible, saine et de qualité, égalité de genre, prévention des IST, assuétudes, etc.

La santé mentale est ainsi soutenue à travers les projets portés par « Le Méridien », « L’Autre lieu » ou « Le SMES ». La santé sexuelle, notamment celle des travailleurs du sexe, l’est à travers les projets portés par la « Plateforme Prévention SIDA », « Alias » ou « Espace P ».
« Ex-Aequo », « Douche Flux », le « GAMS », « O’YES » ou « Femmes et Santé » mènent des projets à destination des personnes LGBTQIA+ et des femmes. Pour la réduction des risques liés aux addictions (alcool, drogue, etc.), « Modus Vivendi », « Univers Santé » et sa « Tournée minérale », « EUROTOX » et sept autres associations ont été retenus.

Au total, trente-cinq opérateurs ont été désignés comme acteurs, quatre comme réseaux (« Femmes et Santé », « GAMS », « Modus Vivendi » et « Univers Santé »), sept services de support et un service d’accompagnement : le « Centre Bruxellois de Promotion de la Santé », « Cultures&Santé », « EUROTOX », l’« Observatoire du Sida et des Sexualités », « Repères », « SIPES », « UCL-RESO » et « Question Santé ».

De nouveaux opérateurs ont également été agréés comme les projets « Cuisines de quartier » (voir encadré), « Nos Oignons », le « FIAN » et six autres associations qui feront de l’alimentation saine et accessible un levier de bien-être, d’émancipation et de lien social.

Petit récapitulatif sur le Plan PS 2023-2027

Adopté durant l’été 2022 par le gouvernement francophone bruxellois, le nouveau Plan de promotion de la santé 2023-2027 a été présenté par la ministre Barbara Trachte en septembre 2022*. Présentation qui a très vite été suivie par un appel à projets pour mettre en œuvre les cinq axes stratégiques et les dix priorités thématiques du Plan. Les candidats avaient jusque novembre dernier pour déposer leurs dossiers de candidature, avant que l’administration et le Conseil consultatif (section promotion de la santé) analysent les projets. A la mi-mars de cette année, le gouvernement a désigné les projets retenus. Pour compléter le dispositif, de nouveaux appels à candidature ont été lancés (voir ci-dessous).

* Nathalie Cobbaut, « La promotion de la santé, à l’aube d’un nouveau mandat de cinq ans » (12/10/2022).

D’autres opérateurs rejoindront prochainement le champ de la promotion de la santé puisqu’au cours de l’été, les membres du Collège de la Commission communautaire française (COCOF) ont lancé de nouveaux appels à candidatures destinés à désigner un service de support en matière de démarche communautaire en santé et un service de support en matière d’approche genrée des inégalités de santé. Ils ont également lancé un appel à projet destiné à désigner un acteur ou une actrice de promotion de la santé qui mettra en œuvre un projet spécifique visant à contribuer à améliorer la santé des personnes âgées et/ou en situation de handicap. Les dossiers de candidature complétés doivent être envoyés par courrier postal pour le 16 octobre prochain au plus tard.

Un appel à candidatures qui a donné un peu du fil à retordre

Entre le nouveau Plan de promotion de la santé qu’il fallait s’approprier et les dossiers à remplir pour répondre aux appels à projets, le second semestre 2022 a été bien chargé pour les membres de la Fédération bruxelloise de promotion de la santé (FBPS). L’appel à projets a été diffusé pendant la période estivale, alors que les équipes étaient réduites. Au retour de vacances, ce fut la découverte d’un appel à projets dont le canevas était complètement différent de celui qui avait accompagné le précédent Plan PS. Il a fallu aux équipes le temps de découvrir le nouveau plan. Or le temps manquait justement car les postulants devaient déposer leurs dossiers pour le mois de novembre. Ce qui ne leur laissait que quelques semaines pour rédiger leur projet. La journée de présentation du Plan et de l’appel à candidatures, qui a eu lieu en septembre à l’initiative de l’administration et du cabinet, a aidé à mieux comprendre, mais n’a allégé en rien l’ampleur de la tâche.

Une fois les dossiers de candidature remplis et envoyés à l’administration, la FBPS a organisé une assemblée générale dont l’objectif était de récolter le retour des membres sur les difficultés et les facilités qu’ils ont rencontrées pour répondre à l’appel à projets. Zoé Boland, la coordinatrice de la FBPS, s’est servie de cette rencontre pour rédiger une note de synthèse qui a été envoyée à la COCOF et au cabinet de la ministre Barbara Trachte. Des freins ont été pointés. Même si ce travail était à la fois nécessaire et pertinent, il n’en demeure pas moins que la réflexion en équipe, le travail d’analyse et le détail des éléments demandés ont alourdi beaucoup l’exercice. Surtout pour des associations qui répondaient à plusieurs appels à projets. Beaucoup, actifs à Bruxelles et en Wallonie, devaient en effet répondre en même temps aux appels à projets côté wallon. Il est également ressorti de l’assemblée générale que la planification des actions dans l’appel à candidatures était quelque peu idéalisée, explique Zoé Boland. « Essentiellement parce qu’il y avait un flou énorme quant à la temporalité sur cinq ans. C’est assez compliqué d’élaborer un projet qui doit s’étaler sur cinq années, d’autant plus que la bonne tenue des actions dépend du budget qui est octroyé. Parce qu’avec un budget moindre ou plus élevé, on ne fait pas forcément les mêmes choses. Et à partir du moment où il n’y avait pas encore d’informations sur le budget qui serait octroyé, cela restait une planification fort hypothétique. »

Si l’exercice a révélé des points de faiblesse, il faut néanmoins relever que le soutien apporté par le Service promotion de la santé de la Cocof a été constant pendant toute cette période et a été – et demeure – une aide précieuse appréciée.

Cuisines de quartier, un des nouveaux venus en promotion de la santé

Créée en 2019, sur le modèle des cuisines collectives au Québec, l’asbl Cuisines de quartier est un des nouveaux projets retenus et subsidiés par le gouvernement francophone bruxellois. Avec d’autres, ils travailleront à une alimentation saine et accessible, levier de bien-être, d’émancipation et de lien social.

Amélie Daems, coordinatrice de l’asbl : « Le principe “Cuisines de quartier” , ce sont trois, quatre ou cinq personnes qui vont se réunir une ou plusieurs fois par mois pour cuisiner ensemble des repas en grandes quantités, qu’elles vont répartir en portions pour le quotidien à la maison. L’enjeu est de rester dans une proximité géographique autour de chez soi et de lancer à partir de là « un système qui tient un peu du bon sens ». Si on rencontre des difficultés d’accès à l’espace, aux moyens financiers, à la motivation, au savoir-faire, pourquoi ne pas se mettre ensemble pour tenter de trouver une réponse à ces freins-là ?

 

Anoutcha Lualaba Lekede

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